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Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de juges, d'avocats, de spécialistes en psychologie, d'intervenants institutionnels et d'acteurs civils, s’inscrit dans le cadre de l'activation des compétences de la Commission régionale en matière de promotion et de protection des droits de l'Homme.
Elle a pour objectif de dresser un état des lieux et d'évaluer l'efficacité des mécanismes et programmes sectoriels de protection de l'enfance et de lutte contre la violence à l'égard des enfants, notamment ceux en situation de précarité.
A cet égard, les intervenants ont unanimement souligné la gravité des crimes d'abus sexuels sur les enfants et leurs effets négatifs sur leur santé physique et psychologique, insistant sur l'importance de la sensibilisation à ce phénomène.
Ils ont également mis en avant la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention et d'améliorer l'efficacité des politiques publiques en la matière, en droite ligne avec les conventions internationales des droits de l'Homme.
Dans ce sens, la présidente de la CRDH de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Soulma Taoud, a pointé du doigt l'augmentation du nombre de plaintes déposées pour abus sexuels sur les enfants, se référant aux données des institutions officielles, notamment de la présidence du ministère public.
Dans une déclaration à la presse, Mme Taoud a estimé que le développement des réseaux sociaux contribue à ce que de nombreux enfants deviennent victimes d'abus sexuels, mettant l'accent sur l’importance de sensibiliser les acteurs institutionnels à plaider et à mettre en œuvre les rapports, observations et recommandations émises par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) à cet égard.
De son côté, Ikram Benmoussa, substitut du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Tanger, a évoqué le rôle de la présidence du ministère public dans la lutte contre ce genre de crimes, expliquant qu'"il figure en tête des priorités de la politique pénale, dans la mesure où la présidence du ministère public a veillé à émettre des circulaires et des correspondances appelant à donner une importance particulière aux enfants victimes d'abus sexuels." Elle a relevé que la présidence du ministère public se penche sur l'élaboration d'un guide d'écoute des enfants victimes, tenant compte de leurs souffrances à toutes les étapes de la procédure légale contre les auteurs de ces crimes, notant que des espaces d'écoute seront créés à cet effet, avec l'enregistrement de leurs déclarations en présence de travailleurs sociaux.
La responsable judiciaire a également abordé les difficultés liées à la dénonciation de ces crimes, notamment les retards dans le signalement, ce qui affecte la rapidité des procédures légales, évoquant les problèmes de communication avec les enfants et les défis liés aux preuves, souvent difficiles à obtenir, notamment pour les abus qui se déroulent dans des lieux isolés, surtout lorsque les auteurs sont des proches des victimes.
Pour sa part, la psychologue clinicienne, Fatima-zahra Waamoul, a donné une définition de la violence sexuelle envers les enfants, précisant qu'il s'agit de tout acte commis contre un enfant par un adulte ou un autre enfant exerçant une autorité ou un contrôle sur la victime, expliquant que les abus sexuels incluent tout acte sexuel auquel l'enfant est contraint de subir, allant des attouchements inappropriés au harcèlement sexuel verbal, au viol, à la contrainte de pratiquer la prostitution et aux activités sexuelles interdites.
La psychologue a, en outre, présenté les effets psychologiques négatifs des abus sexuels sur les enfants, qui persistent même après l'enfance, avec des répercussions sur leur vie personnelle, sociale et professionnelle.
Il est à noter que cette rencontre a permis de discuter de l'efficacité des politiques publiques de protection de l'enfance, de l'application du principe de l'intérêt supérieur de l'enfant comme norme de base de la Convention relative aux droits de l'enfant, et du rôle des mécanismes de prise en charge des enfants victimes d'abus à la lumière des procédures légales nationales.