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La production libyenne de pétrole a ainsi diminué drastiquement suite au rapatriement des employés des grands groupes pétroliers internationaux et de leurs sous-traitants.
Wintershall, filiale de l’Allemand BASF, le Norvégien Statoil ASA, Royal Dutch Shell, le Français Total et l’Espagnol Repsol ont tous plié bagage et rapatrié une part importante de leurs effectifs. L’Italien Eni, qui produit 244.000 barils d’équivalent pétrole par jour, soit 14% de sa production totale, a aussi évacué ses ouvriers et cadres.
L’arrêt de plusieurs sites de production a eu pour conséquence un impact sensible sur les cours du pétrole puisque la Libye en produit près de 1,8 million de barils par jour, en exporte 1,1 million et possède des réserves évaluées à 42 milliards de barils.
Dès le début du mois courant, les cours ont dépassé la barre des 100 dollars le baril du fait de l’éventuel blocage du Canal de Suez par les manifestants égyptiens et des difficultés d’approvisionnements en pétrole qui en auraient découlé.
Les investisseurs craignaient que les révoltes touchent l’ensemble des pays du Proche et du Moyen-Orient. Ceci d’autant plus qu’aucun analyste n’avait anticipé de tels mouvements de révolte.
Cette flambée des cours du pétrole est intervenue à un moment où le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie évoquait une augmentation de la demande d’or noir qui devrait croître de 1,35 million de barils par jour (bpj), soit 1,6% pour atteindre 87,8 millions de bpj. A titre de rappel, la demande avait enregistré en 2010 une croissance de 1,8%.
L’AIE a précisé que la croissance viendra principalement de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique latine.
Les prix actuels du pétrole risquent de peser lourd sur un pays consommateur comme le nôtre dont les besoins sont de plus en plus grands et dont les capacités financières ne suivent pas la même courbe. Totalement lié à l’étranger pour ses importations d’hydrocarbures, notre pays a de quoi s’inquiéter. Le pétrole, subventionné par l’Etat, risque d’écorner les fragiles équilibres de la Caisse de compensation malgré l’injection récente de 15 milliards de DH supplémentaires.
Actuellement, cette Caisse prend en charge, en plus du compte de réajustement des prix des carburants, le transport du pétrole brut entre les deux raffineries marocaines de Mohammedia et Sidi-Kacem. Pour le gaz butane, dont le pays importe 80% de ses besoins, la Caisse subventionne l’écart entre le prix à l’importation et le prix de reprise appliqué par les raffineries locales.
Selon certains observateurs, la Caisse de compensation a atteint ses limites et aurait déjà absorbé quelque 30 milliards de dirhams. Ils estiment que le système actuel de compensation pénalise le budget de l’Etat sans pour autant atteindre sa cible: les plus démunis. Ils pensent également que ladite Caisse pourrait se trouver à sec dès juillet prochain. Un scénario catastrophe, mais qui risque de devenir bien réel si le baril du pétrole continue de grimper.
Ce que le cartel de pays producteurs, en l’occurrence l’OPEP, écarte. Cette organisation affirme, en effet, qu’il n’y a pas de raison de paniquer, car il n’y a pas de pénurie en ce moment sur le marché.
Ali Al-Nouaimi, ministre saoudien du Pétrole a même précisé que la situation actuelle, est très différente de celle de 2008 puisque l’offre et la demande sont à pied d’égalité et que les capacités de production excédentaires sont importantes. Pour lui, la volatilité que connaît le marché résulte de troubles temporaires.
Des propos qui rassurent, mais qui risquent de ne pas dissiper l’inquiétude des grandes banques qui ont estimé hier que l’OPEP devait agir d’urgence pour enrayer la flambée des cours qui pourrait devenir incontrôlable et pénaliser la croissance mondiale si les troubles en Libye se propagent à d’autres grands producteurs pétroliers.