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En écumant les quartiers et douars de Témara –la circonscription est immense et s’étend du premier rond-point sur la route de Casablanca jusqu’à Aïn Atiq- Fatiha Saddas dit avoir mesuré les changements de la société. « Les Marocains ont changé, les valeurs aussi. Je me souviens qu’avant les gens étaient incapables de vendre leurs voix. La dignité avait réellement du sens. Aujourd’hui, pour les jeunes, les élections sont une occasion de se faire un peu d’argent. Le matin, ils battent la campagne pour tel candidat, et l’après-midi pour tel autre. Les convictions ne veulent plus rien dire», constate avec amertume la candidate.
Alors, elle a choisi de se battre jusqu’au bout, de ne pas baisser les bras et surtout de convaincre les habitants de suivre le chemin des urnes. « Il faut le reconnaître, le Maroc a un problème avec son élite. C’est précisément cette catégorie de la population qui boude les urnes, ne vote pas. Et cela est grave pour la démocratie. Nous sommes en train de tenter de persuader cette élite d’aller voter à Témara, de ne pas laisser d’autres décider pour elle ».
Des douars sans fontaines d’eau ni écoles
D’une maison à l’autre, d’un immeuble à l’autre et d’une conversation à l’autre, F. Saddas est toute à l’écoute des problèmes et des attentes de ceux et celles de cette commune. « Les problèmes sont diversifiés. Témara, exactement comme les autres villes du pays, n’est pas homogène. D’un quartier à l’autre, les problèmes sont complètement différents. Si ici, des résidences ont des problèmes de ramassage d’ordures, des quartiers sans espaces verts ni maisons de jeunes, il y a aussi des douars de bidonvilles qui sont privés de fontaine et d’eau. Il faut aussi savoir qu’il y a à Témara des douars sans écoles, sans dispensaires », souligne notre interlocutrice.
A Témara, comme ailleurs à travers le pays, la liste USFP est une liste toute militante. Ici, il n’y a pas de place au remplissage mais bel et bien des candidatures de militants convaincus qu’il est temps de voir émerger des communes crédibles. « Regardez par exemple, le 40ème de notre liste n’est autre que Abdelhamid Aouad, l’ancien directeur du journal Anoual et le 41ème est l’ex-président du SNE-SUP, Bachir Benjilali. Ce sont des personnes qui ne seront pas élues; mais qui, en faisant acte de candidature, soutiennent la liste USFP à Témara », fait remarquer fièrement Fatiha Saddas, qui est secrétaire adjoint du secrétariat régional Rabat-Salé-Zemmours-Zaers.
A 48 heures du jour de vote, la candidate en campagne lance un appel : que les citoyens, les électeurs comparent les listes en lice à Témara avant de choisir, en connaissance de cause. L’enjeu de ces élections communales réside aussi dans le taux de participation, cette grande inconnue. L’Usfpéiste Fatiha Saddas en a pleinement conscience. C’est pourquoi elle a choisi, avec ses colistiers, de livrer bataille à l’abstention.