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La requérante a également demandé l’annulation de la rétention administrative dont elle fait l’objet depuis jeudi.
A l’issue de deux heures de délibération et autant de requêtes déboutées, elle a regagné l’hôtel de police de Bastia pour y poursuivre sa rétention. Elle a finalement été libérée en milieu d’après-midi mais doit quitter le territoire, comme l’avait initialement réclamé le préfet de Haute-Corse. Une «décision difficile», «un demi-échec» pour la défense qui estime que «la loi est faite en sorte pour que l’efficacité administrative soit parfaite».
Une affaire somme toute banale dans la forme à l’exception toutefois de l’épisode juridique qui l’a conduite sur les bancs de la justice. C’est en effet après avoir déposé plainte pour violences conjugales au commissariat central de Bastia que la plaignante, arrivée en Corse en octobre 2010, s’est vue menacée d’expulsion.
Les faits se seraient produits lundi au retour des vacances du compagnon, un Français d’origine marocaine. Un homme de 54 ans avec lequel elle projetait de se marier. Or, la demande avait été refusée par la mairie de Biguglia en mars 2010, date qui correspond à l’expiration du visa délivré par les autorités italiennes. Puis nouveau rebondissement : le compagnon «dont elle était follement amoureuse» selon les dires de Dounia Sou, sa belle-sœur, revient des vacances au bras d’une nouvelle fiancée qu’il souhaite prendre pour épouse. Une confusion sentimentale qui semble tourner au vinaigre. Puisque Farida Sou se présente avec des blessures au visage et au ventre qui nécessitent une hospitalisation.
Pour autant, lundi, il semblait difficile pour Me Grégoire Donati de défendre cette affaire devant le tribunal administratif de Bastia, car au moment de l’audience les éléments de l’enquête lui faisaient toujours défaut.
«Il y a un refus de communiquer. Nous constatons une panoplie de manquements au droit de la défense». Ce qui l’a incité à demander le renvoi de l’affaire. Autre argument majeur : la rétention illégale. «Après la garde à vue de Farida Sou, le juge des libertés et de la détention l’a remise en liberté alors que la préfecture l’a replacée en rétention administrative. C’est contraire à la loi».
Autant d’éléments qui n’ont pas été retenus par le tribunal administratif qui a rejeté en bloc les demandes d’annulation. Un jugement amer de l’avis des associations venues en nombre soutenir Farida Sou.
«Une injustice. Une indignation» qui les a aussitôt motivés à solliciter le préfet de Haute-Corse pour demander «un entretien urgent». «En tant que citoyenne je trouve lamentable qu’une femme qui porte plainte pour violences n’ait pas droit au statut de victime. Elle faisait confiance à la justice française et se retrouve expulsée», a confié une représentante de RESF (Réseau Education sans frontières).
Lundi, Farida Sou a donc retrouvé la liberté. Une victoire en demi-teinte pour la ressortissante marocaine qui doit quitter sans délai le territoire national par ses propres moyens.
Comble de l’imbroglio juridique, elle devra néanmoins se présenter le 9 novembre au tribunal correctionnel de Bastia pour avoir refusé d’être transférée à Marseille. Quant à l’affaire initiale de violences conjugales, celle-ci a été classée sans suite.