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Pour Armstrong, décédé samedi, cela ne faisait pas de doute : “Le foyer de l’homme ne peut être indéfiniment confiné à la Terre”.
“Je crois que les voyages interplanétaires viendront, je ne sais pas quand. C’est souhaitable, ça deviendra nécessaire”, expliquait-il il y a quelques années devant un parterre d’étudiants à Paris.
Il y a peu, le robot Curiosity se promenait sur Mars mais les navettes spatiales Endeavour, Enterprise, Discovery et Atlantis étaient reléguées au musée.
“C’est le défi d’aujourd’hui”, déclare à l’AFP Jeff Foust, rédacteur en chef de la revue Espace. “Comment continuer à envoyer des hommes dans l’espace, sur Mars, en renvoyer sur la Lune, tout en trouvant le moyen d’en avoir le budget. Je ne crois pas qu’on ait encore trouvé la recette”, ajoute-t-il.
“Le monde évolue. Le meilleur moyen de célébrer Armstrong n’est pas de refaire ce qu’il a fait, mais de s’en inspirer pour trouver de nouvelles approches”, ajoute-t-il.
Les “choses changent”, ajoute Keith Cowing, rédacteur en chef du site spécialisé Nasa Watch, “les raisons pour lesquelles nous allions dans l’espace il y a 40 ans et aujourd’hui sont différentes”.
“Aller dans l’espace, c’est de la routine. Pour la Nasa, il s’est toujours agi de repousser les frontières et les limites. Il faut maintenant que la Nasa abandonne les opérations de routine au secteur privé et se consacre à l’exploration”, selon lui.
La ferveur suscitée par l’exploit de Neil Armstrong en 1969, regardé en direct par 500 millions de téléspectateurs, n’a peut-être pas eu d’équivalent mais pour Roger Launius, “l’expédition sur Mars a suscité un énorme intérêt”.
“Beaucoup de choses se font”, assure ce conservateur du Musée de l’Espace à Washington, “il n’y a pas forcément des hommes envoyés dans l’espace mais maintenant, on envoie des robots et des satellites, on veut en savoir plus sur le cosmos, sur la Terre, le changement climatique”.
“Le programme et l’industrie spatiale américaine sont sous tension en ce moment” pour des raisons budgétaires, ajoute Scott Pace, directeur du Centre politique spatiale de l’Université de Washington, “c’est pour cela qu’il est important d’avoir des objectifs, clairs et réalistes”.
“L’ère Apollo s’est déroulée dans un contexte de Guerre Froide qui n’existe plus”, poursuit-il. “Aller dans l’espace requiert maintenant une combinaison de coopération internationale, partenariat commercial et soutien du gouvernement”.
De fait, les USA ne sont pas le seul pays à s’intéresser aux étoiles.
La Russie est maintenant le seul pays capable d’assurer l’acheminement et la relève des équipages vers la Station spatiale internationale (ISS). La Chine met les bouchées doubles pour s’affirmer comme membre du club très fermé des grandes puissances spatiales et va lancer en 2013 sa troisième sonde lunaire. La capsule non habitée Dragon de la société SpaceX, premier vaisseau commercial à livrer du fret à l’ISS, a ouvert en mai dernier une nouvelle ère dans le transport spatial, en mettant le secteur privé en piste.
Sans compter sur le tourisme spatial, dont Richard Branson, le milliardaire britannique, se veut le pionnier. Il a annoncé pour 2016 les premiers vols commerciaux de sa navette SpaceShipTwo et les acomptes de réservation de 529 “touristes”, dont l’acteur américain Ashton Kutcher, 34 ans, époux séparé de l’actrice Demi Moore. Prix du billet : 200.000 dollars.
Branson l’assure: Armstrong le soutenait dans sa démarche. “Nous avons parlé de l’avenir du voyage dans l’espace et il voulait vraiment que les investissements dans l’espace continuent. Il était enthousiaste à l’idée que de l’argent du privé soit utilisé pour les voyages dans l’espace et je pense qu’il a réalisé que cela pouvait en réduire le coût”, a-t-il affirmé dimanche.