Jamais, auparavant, un acte terroriste n’a fait autant de victimes et de dégâts, et n’a attiré autant d’attention.
Jusque-là, et en dépit de certains cas isolés et sans grande importance symbolique, comme c’est le cas des attentats de l’hôtel Asni, à Marrakech ou de certaines tentatives avortées ou étouffées dans l’œuf, dont l’exemple des Saoudiens arrêtés, une année avant les attentats de Casablanca, le Maroc est resté épargné par ce fléau. Mais, à partir du 16 mai, cette exception succomba à la dure réalité.
Comme d’autres pays, la démocratie grandissante et l’élargissement des espaces d’autonomie et de liberté dérangeaient certains milieux. Officiellement, on continuait de croire en l’exception marocaine, alors que le terrorisme couvait dans les tréfonds de la société. Par mépris aux forces démocratiques et modernistes, ou ignorance, certaines sphères conservatrices ne voyaient absolument pas le danger qui guettait le pays. Face aux multiples appels sonnant le tocsin, certains n’y voyaient qu’une fumée sans feu ou un simple bruit «électoral». Pourtant le mal y était et plus ancré dans les milieux marginaux que l’on ne l’imaginait. Le jour de l’apocalypse, la vérité éclata au grand jour.
Les lieux du crime et les victimes n’étaient pas les seuls à être visés par les terroristes, mais toute l’expérience politique marocaine. Le message était clair : c’est la cohabitation entre les religions et les peuples qui fut dans le collimateur. Et c’est aussi le visage moderne et tolérant du Royaume.
Certes, au vu du nombre d’extrémistes arrêtés au Maroc et à l’étranger, notre pays n’est plus seulement un récepteur et une terre d’accueil pour certains terroristes. Il fait désormais partie des pays à hauts risques, menacés par le terrorisme international.
Mais pour les forces démocratiques et progressistes, et plus particulièrement l’USFP, notre pays est et restera une oasis de démocratie et de modernité. Le fascisme et le terrorisme ne passeront pas.