Espagne et Pegasus. Le Maroc n'y est absolument pour rien

Inquisiteurs de pacotille, barrez-vous !


Mourad Tabet
Vendredi 17 Juin 2022

Espagne et Pegasus. Le Maroc n'y est absolument pour rien
Le Centre national de renseignement espagnol (connu sous le nom de Centro nacional de inteligencia-CNI) balaie d'un revers de la main la thèse nauséabonde selon laquelle le Maroc aurait «piraté» des informations sensibles du téléphone portale du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez.

Ce démenti cinglant a été relayé par le site d’information espagnol El Confidencial, qui souligne, dans un article publié mercredi 15 juin, que les services secrets ont «réfuté la théorie selon laquelle le changement de position sur le Sahara serait dû à un chantage au président en l'accusant d’avoir commis des« erreurs» dans l'accueil de Ghali et de faiblesse envers les Etats-Unis».

«Le Centre national de renseignement exclut catégoriquement que le Maroc ait pu extorquer le gouvernement avec les données volées sur les mobiles «piratés», comme l'ont confirmé des sources des services de renseignement à El Confidencial», fait savoir le site d’information espagnol.

Il y a lieu de rappeler qu’un scandale d’espionnage a éclaté récemment en Espagne. En effet, lors d'une conférence de presse organisée lundi 2 mai dernier, le ministre de la Présidence espagnole, Felix Bolanos, a révélé que les téléphones du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, ont été mis sur écoute parle logiciel Pegasus.

Selon Felix Bolanos, leurs téléphones ont été sujets à une «écoute illégale et externe» à l'aide de ce logiciel, d’après deux rapports techniques du Centre cryptologique national espagnol, tout en précisant que les précédentes tentatives d'espionnage du téléphone de Pedro Sanchez avaient été signalées en mai 2021, tandis que celles visant Margarita Robles l'avaient été un mois plus tard. «Il n'y a aucune preuve d'une quelconque intrusion après ces dates», a affirmé Felix Bolanos.

Ce qui intrigue dans cette affaire, c’est que certains milieux en Espagne et même ailleurs ont fait des mains et des pieds pour impliquer le Maroc et ont tenté de l’instrumentaliser pour faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il revienne sur sa décision historique prise le 18 mars et en vertu de laquelle Madrid exprime son soutien au plan d'autonomie marocain, qu'il considère désormais comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour la résolution du conflit du Sahara marocain.

Même le pantin de l’Algérie, Brahim Ghali, a osé fourrer son nez dans cette affaire et s’est targué que lui-même aurait été victime d’espionnage à l’aide du logiciel Pegasus par le Maroc, à l’instar de Pedro Sanchez et des ministres de la Défense et de l’Intérieur, Margarita Robles et Fernando Grande-Marlaska. Selon le chef des séparatistes à la solde des généraux d’Alger, le Maroc serait derrière cette affaire d’espionnage, et pour cela, il exhorte le gouvernement espagnol à «rompre ses relations» avec Rabat.

Certains médias français ont, eux aussi, pêché en eau trouble et n’ont pas hésité à mener une campagne rageuse et calomnieuse contre le Royaume du Maroc, bafouant les principes les plus élémentaires de la déontologie journalistique.

Pour preuve, les propos d’Arancha Gonzalez Laya, ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères accordés au journal espagnol El Periodico, qui ont été tout bonnement déformés par l’Agence France Presse (AFP).

Celle-ci avait titré sa dépêche ainsi :«Une ex-ministre accuse Rabat d'avoir procédé à des écoutes», alors que l’ex ministre espagnole n’a ni prononcé le mot Maroc dans cet entretien avec El Periodico, ni accusé ouvertement Rabat d’être impliquée dans cette affaire.

Mais ces tentatives sont toutes tombées à l’eau. Car, les responsables espagnols, qui sont les premiers concernés par cette affaire, ont fait preuve de retenue et de sagesse dans le traitement de ce dossier.
Les services secrets espagnols ont tranché. Point barre
«Les relations internationales ne sont pas basées sur des conjectures ou des spéculations, elles sont basées sur des faits», a tenu à préciser récemment José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse.

Selon lui, la première chose à faire est «de connaître les faits et de les clarifier» et, parla suite, «des décisions seront prises». «Mais je ne vais pas faire de conjectures sur n'importe quel pays, car ce dont on a besoin dans le domaine de la diplomatie, ce sont des faits», a-t-il affirmé.

« Je peux penser ce que je veux, mais un Etat de droit exige des preuves. Par conséquent, je ne peux pas nourrir des spéculations sans preuves», sur ce sujet, a souligné récemment la ministre espagnole de la Défense. Et d’ajouter: «Je ne peux faire aucune sorte de spéculation ou d'imputation sur le fait que, dans mon cas, mon téléphone ait été infecté. Du point de vue d'un Etat démocratique et de droit comme celui dans lequel nous vivons, seuls les tribunaux peuvent identifier les auteurs et définir les responsabilités. Ce serait frivole de ma part de porter une quelconque accusation».

Il y a lieu de rappeler également que le Maroc a fait l’objet d'allégations mensongères, malveillantes et diffamatoires, ourdies par un consortium de 17 médias qui prétendait, en juillet 2021, sans apporter la moindre preuve, que le logiciel israélien Pegasus a été utilisé par une dizaine d’Etats, dont le Maroc, le Mexique, et la Hongrie, pour espionner des milliers de politiques, journalistes, avocats et militants.

Chakib Benmoussa, ancien ambassadeur du Maroc en France, avait réfuté toute implication du Royaume dans cette affaire. «Nous nous demandons quels éléments permettent de faire le lien avec nos autorités. Les acteurs qui ont lancé ce processus, avec des accusations fortes, doivent maintenant apporter des preuves», avait-il souligné à l’époque dans un entretien avec Le Journal de Dimanche (JDD).

Et dans un entretien accordé au magazine panafricain Jeune Afrique en 2021, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, avait affirmé que toute personne ou organisme portant des accusations contre le Maroc, devra en produire la preuve, ou assumer sa dénonciation calomnieuse devant la justice.

Mourad Tabet


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