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Entretien avec le cadre national Lahssen Boussnini : “Le football d'Afrique noire a beaucoup évolué par rapport à celui du Maghreb”

Mercredi 2 Septembre 2009

Lahssen Boussnini, cadre national
de football, détenteur d'un diplôme de
premier degré et
un autre de deuxième degré délivré par
le Centre des sports
à Vichy, ainsi qu'un diplôme de technicien de la Confédération africaine de football, a roulé sa bosse
partout en tant
que directeur
technique dans
plusieurs pays d'Afrique et surtout en Guinée, en Libye où il occupe
actuellement le poste de directeur technique au sein du club
d'Al Jazira
de première division.

Libé : Vue votre long séjour en terre africaine et technicien dans plusieurs clubs africains, quelle évaluation faite-vous du foot dans le continent ?

Lahssen Boussnini : Il faut reconnaître que le football d'Afrique noire a beaucoup évolué par rapport à celui du Maghreb qui a stagné pour ne pas dire autre chose. Techniquement le joueur africain est plus talentueux, plus réceptif et plus motivé. Les offres européennes, l'installation de plusieurs centres de formation gérés par des spécialistes étrangers et le départ précoce des jeunes joueurs vers des centres d'Europe ont fait que le foot africain s'est beaucoup amélioré. Et ce en dépit du manque  de moyens et d'infrastructures.
Nous avons beaucoup plus de moyens et nous sommes plus évolués sur le plan des infrastructures mais ils avancent mieux que nous. A l'échelle mondiale, il est incontestable qu'on assiste à une progression de la balle ronde africaine. Et les joueurs africains sont une valeur sûre dans la bourse footballistique mondiale. Par ailleurs, de retour dans leur pays, les anciens joueurs qui évoluaient ailleurs font profiter leur pays de leur expérience et de leur argent pour développer le football national.
Je cite George Wheah que j'ai côtoyé et avec qui j'ai coopéré. Abédé Pelé, Samuel Etoo pour ne citer que ces exemples. Chez nous ces pratiques de solidarité et de reconnaissance  sont quasiment inexistantes. De plus, ces personnalités êminentes et connues à travers la planète s'investissent aussi dans la gestion du foot dans leur pays et deviennent souvent des dirigeants .Chez nous n'importe qui peut s'improviser gestionnaire du jour au lendemain.

Libé : Et le football arabe ?

L.B : Il est certain que le football arabe a également évolué et s'émancipe dans une autre dimension et avec d'autres moyens.
On a longtemps assisté à une suprématie des pays du Maghreb et de l'Egypte dans ce domaine mais de nos jours, il est incontestable que les pays du Golfe ont fait des pas de géants dans ce secteur.
La Libye, par exemple, où j'exerce et qui ne pouvait concurrencer avec les pays du Maghreb est aujourd'hui l'une des nations où le foot est bien structuré et où l'on assiste à un championnat de qualité. Ce qui se répercute sur l'équipe nationale positivement .Les clubs créent des écoles et des centres de formations.
Le produit local est meilleur. Les fruits d'un travail de longue haleine se font sentir dans la réalité. Ce foot s'améliore et je crois qu'il fera parler de lui au niveau arabe et africain. Au Golfe, il adopte une autre stratégie avec beaucoup de moyens.
C'est un travail au niveau des jeunes dans les clubs. De plus, au Golfe, on travail beaucoup sur l'infrastructure et l'équipement. Aujourd'hui, elle égale presque celle de l'Europe. Par ailleurs, on a adopté la stratégie des stars .C'est à dire qu'on a beaucoup investi pour recruter des joueurs de renom en vue d’améliorer le niveau du championnat basé sur la motivation du joueur local. On remarque que leurs juniors et cadets excellent dans les compétitions internationales.

Libé : Et le Onze national ?

L.B : On ne peut parler de Onze national mais de joueurs professionnels évoluant à l'étranger. Et c'est un des handicaps pour notre football car le joueur local est vraiment démotivé. Sur le plan des clubs, excepté quelques équipes, les autres sont sous-équipés, sous-formées et sans moyens.
De ce fait, le concours national ne peut produire ni un joueur ni un football de qualité. Et les résultats de nos clubs à l'échelle arabe et africaine ainsi que la prestation de notre sélection nationale sont là pour le prouver. Je crois que c'est le seul pays où l'équipe nationale dispose de quatre entraineurs .
C'est une aberration !Il est temps de restructurer le football national à la base .Il faut investir dans ce sens si l'on veut rattraper le temps perdu. 

Propos recueillis par KAMAL MOUNTASSIR

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