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Mhammed Cherifi qui traîne derrière lui une expérience
de trente ans,
s'imprègne de toutes les expériences,
mais n'arrête pas
de surprendre
le public artistique et les férus des arts plastiques.
Un parcours
qui ne laisse aucun observateur
indifférent.
Sa dernière
exposition «Rives», qui a lieu jusqu'au 24 novembre 2010 dans la salle Mohamed El Fassi,
a été une occasion pour Libé de
le rencontrer. Entretien.
Libé : Vous exposez depuis bien longtemps. Quelle est la nouveauté de "Rives"?
Mhamed Cherifi : J'expose depuis très longtemps...exactement depuis 1979 lorsque j'ai pris part à une exposition collective. Par la suite, je suis passé par plusieurs expériences plastiques. D'abord, les Epouvantails (1995), Les Temps rouillés (1998), L'Identité (2000), L'Eloge du Noir (2002), Le Bateau ivre d'après le poème d’Arthur Rimbaud. Actuellement, mon navire plastique arrime sur « les Rives ».
Cela renseigne sur le voyage, la traversée, les voiliers, les naufragés qui cherchent une bouée, qui cherchent enfin une rive. Rives géographiques, stylistiques, rives dans la mémoire, dans notre enfance, dans les richesses, dans les spiritualités, dans les croyances. Bref, chacun de nous cherche ses "Rives" à lui.
Vous avez entamé le vernissage par un spectacle donné par les étudiants de l'ISADAC. Dans quel sens et qui a en eu l'idée ?
Nous avons lancé le vernissage par un spectacle présenté par les étudiants de l'ISADAC, dans le sens de l'exception artistique et de la recherche de complémentarité entre les Arts. Le spectacle est inspiré de mes toiles et l'idée est de Abdelmajid Elhaouasse, grand scénographe et metteur en scène, qui est néanmoins un ami de longue date. Il a travaillé sur l'œuvre de Théodore Géricault "Le Radeau de la Méduse", les costumes de Safia Maanaoui, la composition musicale de l'artiste Rachid Bromi et l'interprétation est assurée par des étudiants de la première année de l'ISADAC.
Quelles sont les grandes mutations artistiques de cette dernière décennie ?
Durant cette dernière décennie, l'on a vu des changements majeurs à tous les niveaux. La civilisation humaine se détache de tout ce qui est spirituel. En contre-partie, c'est une civilisation jetable, après usage. Elle envahit les esprits et investit les systèmes : la civilisation du consumérisme. Le temps s’écoule très vite et le savoir comme la connaissance sont du reste relatifs. Voici venu le temps de l'informatique, de la technologie, de la communication, de l'image et du design.
Dans tout cela, bien évidemment, les arts se cherchent une issue, un passage, une passerelle … pour travailler sur tous ces supports. L'on trouve ainsi l'art de l'installation, les arts et les technologies, les supports toiles et les spectacles chorégraphiques. Ces arts bougent également: mouvements, sons, lumière, images virtuelles, informatiques, etc. En tout cas, chaque artiste doit chercher son propre style et ses nouveaux supports. Il doit également concevoir un art qui bouge, un art vivant qui accompagne tous ces changements en se les représentant autrement.
De quelle tendance artistique êtes-vous le plus proche ?
En tant qu’artiste qui croit à la différence, je pense que mon style est une contribution modeste sur la scène artistique marocaine. Mon savoir-faire et mon expérience artistique m'ont permis, après 30 ans déjà, d'atteindre une certaine sagesse artistique, et partant de la maturité. Donc, je peux dire que Cherifi a toujours cherché son propre style.
de trente ans,
s'imprègne de toutes les expériences,
mais n'arrête pas
de surprendre
le public artistique et les férus des arts plastiques.
Un parcours
qui ne laisse aucun observateur
indifférent.
Sa dernière
exposition «Rives», qui a lieu jusqu'au 24 novembre 2010 dans la salle Mohamed El Fassi,
a été une occasion pour Libé de
le rencontrer. Entretien.
Libé : Vous exposez depuis bien longtemps. Quelle est la nouveauté de "Rives"?
Mhamed Cherifi : J'expose depuis très longtemps...exactement depuis 1979 lorsque j'ai pris part à une exposition collective. Par la suite, je suis passé par plusieurs expériences plastiques. D'abord, les Epouvantails (1995), Les Temps rouillés (1998), L'Identité (2000), L'Eloge du Noir (2002), Le Bateau ivre d'après le poème d’Arthur Rimbaud. Actuellement, mon navire plastique arrime sur « les Rives ».
Cela renseigne sur le voyage, la traversée, les voiliers, les naufragés qui cherchent une bouée, qui cherchent enfin une rive. Rives géographiques, stylistiques, rives dans la mémoire, dans notre enfance, dans les richesses, dans les spiritualités, dans les croyances. Bref, chacun de nous cherche ses "Rives" à lui.
Vous avez entamé le vernissage par un spectacle donné par les étudiants de l'ISADAC. Dans quel sens et qui a en eu l'idée ?
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En tant qu’artiste qui croit à la différence, je pense que mon style est une contribution modeste sur la scène artistique marocaine. Mon savoir-faire et mon expérience artistique m'ont permis, après 30 ans déjà, d'atteindre une certaine sagesse artistique, et partant de la maturité. Donc, je peux dire que Cherifi a toujours cherché son propre style.