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Connue des
téléspectateurs, Bouchra Ahrich s’est illustrée dans divers rôles au cinéma, au
théâtre et à la télévision qui
lui ont valu
la considération des cinéastes
et l’attention
du public
marocain.
La meilleure
interprète
féminine
au Festival national
de théâtre
professionnel (juillet 2000)
répond
à nos questions.
Libé : Avant de parler de vous, quel commentaire vous suggère le cinéma marocain d’aujourd’hui ? Percevez-vous des signes d’encouragement ?
Bouchra Ahrich : Si je devais faire une analyse en me référant à l’année 2010, je dirais qu’il se dégage dans le cinéma marocain une véritable volonté d’avancer. On retrouve à la fois de la capacité et du charisme dans ce souci d’aller vers un professionnalisme meilleur. En plus de nous encourager, ce bouillonnement permanent laisse présager un avenir meilleur notamment pour les comédiens.
On vous a souvent vu jouer différents personnages. Dans quel rôle vous sentiez-vous le plus à l’aise ?
Je suis d’abord une comédienne professionnelle qui a fait ses études dans l’art dramatique. Je peux donc jouer des rôles comiques comme dramatiques. En fait, c’est un travail de dramaturgie et d’analyse avant même de penser à monter sur un plateau. Ensuite, pour avancer dans cette profession, il vaut bien se sentir à l’aise dans tous les rôles.
Y a-t-il un rôle que vous aimeriez jouer un jour ?
Comme bien de comédiens, c’est sûr qu’on rêve d’un rôle. Mais ce qu’on veut ce n’est pas ce qu’on a. Je veux dire par là que ce que l’on veut est une chose, et que ce que l’on nous propose en est une autre. Dans ce cas, on essaie de s’adapter aux propositions qui nous sont faites.
Avez-vous des projets pour l’année prochaine ?
J’ai des propositions émanant d’un peu partout, mais je n’ai pas encore fixé mon agenda 2010/2011. C’est un travail sur lequel je ne compte me consacrer qu’après le Ramadan.
Seriez-vous en train de nous dire que vous êtes très occupée pour y penser maintenant ?
Non ! J’ai décidé de ne valider les projets qui me sont proposés qu’après le mois de Ramadan. En réalité je les ai déjà analysés. Je m’offre juste un break avant de prendre une décision finale. Une fois le Ramadan passé, je serais à mesure de dire avec qui je vais travailler l’année prochaine.
Vous êtes à l’affiche de « Al Makina » du réalisateur Abderrahman Tazi. Qu’est-ce qui vous a encouragé à rejoindre le casting de ce téléfilm?
D’abord, en tant que comédienne je peux m’épanouir dans le drame comme dans la comédie. Aussi, Mohamed Abderrahman Tazi est une icône du cinéma marocain, ceci pour dire que tout comédien souhaite jouer sous sa direction. Ensuite, j’ai retrouvé dans cette production des collègues comédiens avec lesquels j’entretiens d’excellentes relations. L’harmonie était d’office acquise. Enfin, le scénario est magnifique et très comique. Mieux, il ne s’agit pas d’un comique gratuit, mais un comique de situation. Tous ces éléments m’ont au final poussée à rejoindre l’équipe.
L’ambiance au sein de l’équipe était-elle intéressante?
Très bonne. Vu que j’ai déjà eu l’occasion de jouer avec mon collègue Ferkou. Ce qui promettait une belle harmonie et a permis une formidable complicité sur le plateau. C’est pareil avec le reste de l’équipe, tous les comédiens qui se sont illustrés dans ce téléfilm sont avant tout des amis. Une si belle ambiance a sans doute aussi encouragé les uns et les autres à s’y mettre.
Justement, quel est l’avantage de retrouver des amis aussi connus que vous sur un même plateau ?
C’est sûr qu’il y a un avantage à cela. Le partenaire peut insuffler de l’énergie. Si vous ajoutez à un excellent casting un bon scénario et un metteur en scène de la carrure de Tazi, vous êtes certain de produire un autre look aux joutes des comédiens.
Mais par-dessous tout, ce que j’ai beaucoup apprécié c’est l’esprit d’ouverture du réalisateur qui acceptait sans rechigner les propositions des comédiens. Je l’ai vraiment trouvé flexible au point qu’on s’est tous sentis à l’aise. Ce qui a sûrement contribué au bon déroulement du tournage du téléfilm.
Dans ce film vous interprétez le rôle de Zineb, une femme qui aime se mettre en valeur devant ses voisines. Est-ce facile de jouer des rôles évoquant le quotidien de bon nombre de gens ?
Ce n’est pas évident. Même si, dans le cas précis, il s’agit d’une femme au foyer, simple, mariée à un homme classique et élevant quatre gosses. Ce n’est pas facile de jouer des scènes relevant du quotidien. Je veux dire qu’il n’est pas évident de présenter la vraie image de la femme marocaine au quotidien. C’est un travail qui exige beaucoup d’efforts. Les choses ont été on ne peut plus faciles parce que je travaillais sous la direction d’un grand réalisateur.
Repères
Native de Salé le 27 juillet 1972, Bouchra Ahrich est détentrice d’un diplôme de l’Institut supérieur d’art dramatique et animation culturelle (ISADAC) à Rabat, option «interprétation». L’artiste et comédienne de talent détient aussi un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), en management et développement culturel, de l’Université Hassan II à Mohammedia.