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Ce fut la première fois que la troupe Hoba Hoba Spirit a donné un spectacle dans une localité amazighe. Non sans succès. Des milliers de fans tafraoutis se sont rués à la place Tifawine pour acclamer les artistes du groupe.
Libé : Que Hoba Hoba Spirit se produise dans une ville comme Tafraout, qu’est-ce que cela vous fait?
Réda Allali : Nous nous produisons souvent dans les grandes villes. Mais qu’on puisse donner un spectacle ici, c’est une fête pour nous! Notre musique, de par son genre, est, disons-le, née dans les cités urbaines, dans des circonstances et un contexte particulier. Du coup, nous n’avons jamais pensé qu’un jour nous serons appelés à chanter ici. Toutefois, la symbiose qui s’est installée entre nous et les spectateurs tafraoutis est extraordinaire. Ça nous a étonnés de voir des jeunes filles et garçons reprendre simultanément avec nous en chœur les tubes interprétés. En plus on a passé deux jours dans la famille de notre manager qui est d’Amanouz. Cela nous a permis de découvrir cette belle région qu’on ne connaissait pas auparavant.
Mais, comment expliquer que vous ayez accepté de chanter dans une région amazighophone, alors que votre musique est plutôt arabophone?
Personnellement, je pense que le fait qu’on vous catalogue ou étiquette musique des jeunes, de la ville, des Aroubia (le rural arabophone), c’est la presse et les journalistes qui s’évertuent à le faire à tort. Alors que la réalité est tout autre. A voir de près dans notre quotidienneté, on s’aperçoit facilement que le Marocain est d’une culture hétéroclite et hybride qui fait de son identité un élément composé, le prédestinant à s’imprégner et goûter aux deux « sauces ». Du coup, ses goûts musicaux sont éclectiques ; il peut être arabophone et entendre le chant amazigh comme beaucoup d’amzighophones apprécient les chansons arabes. Cela montre, évidemment, la puissance de la musique comme expression qui transcende toutes les barrières traditionnelles, linguistiques, géographiques… pour s’imposer comme un langage intercommunautaire et interculturel.
Pensez-vous que vos chansons véhiculent aussi les préoccupations des jeunes amazighs ruraux?
Vous savez que nos œuvres ne concernent pas particulièrement les jeunes. Quand je joue de la musique, c’est ce qui me hante personnellement que je transforme en paroles chantées. Peut-être, les autres s’y reconnaissent ! Mais ce n’est pas un but en soi. Nous ne faisons nullement dans la propagande politique. Nous produisons de la musique pour créer la bonne ambiance, détendre les gens et leur donner l’occasion d’exprimer leur joie pour se dégager le temps d’une soirée, des humeurs stressantes.
Comment définissez-vous votre musique?
Notre devise musicale, c’est l’énergie. Nous adoptons des rythmes marocains (reggae, Gnaoua). Et d’autres «volés» à l’Occident. Nous nous inspirons beaucoup du reggae. Mais, c’est surtout l’énergie rock que nous imprimons à nos chansons. D’ailleurs, nous ne nous efforçons pas de faire de la belle musique qui plait! A travers nos œuvres, nous aspirons à faire dans l’insolite ; nous ruons dans les brancards du « système » établi . Autrement dit, c’est comme si nous étions embarqués à bord d’un bateau ou d’un train qui emprunte son trajet normal et du coup on le fait dérailler. C’est l’image que renvoie notre « ligne musicale »! .
Ne projetez-vous pas d’organiser une tournée dans les contrées rurales?
Nous n’avons aucun empêchement à le faire. Sauf que les responsables, avec cette prolifération bénéfique des festivals que connaît notre pays, n’ont jamais pensé à la création de salles de musique et de répétition si l’on veut vraiment voir émerger de nouvelles troupes sur la scène musicale nationale. Le monde rural, grâce aux moyens de communication disponibles actuellement, n’est plus à la traîne par rapport à nos centres urbains. Les chansons de la ville y sont écoutées et appréciées…Et la musique rurale s’exporte bien vers les cités urbaines. C’est un champ riche en patrimoine musical qu’il faut investir. Pourquoi donc ne pas l’associer à cette dynamique musicale que connaît notre pays? Je trouve qu’il est injuste que nos espaces urbains trustent des activités artistiques à travers tant de concerts, festivals qui s’y organisent … Et, au passage, je voudrais souligner qu’il est tout autant navrant, que ces derniers soient regroupés tous en période estivale. A laquelle succède un vide sidéral le reste de l’année ! ... Non! il est temps de penser à l’organisation des activités culturelles pendant l’hiver.
Si on vous demandait les titres de vos chansons qui enflamment le plus le public, que répondrez-vous ?
Je peux vous dire Hoba s back, Trabando, Fhamator, Blad Skizo… De toute façon, Hoba Hoba Spirit est un grand buffet où l’on trouve de tout. Des produits que nos auditeurs aiment, d’autres qu’ils n’apprécient pas … Je pense que c’est cette mixture baroque de bon et de mauvais qui fait la force de nos produits. Toutefois, l’audience de notre musique gagne du terrain aussi bien au Maroc qu’ailleurs. Le succès de nos tournées organisées en Europe, Afrique, Amérique… en témoigne.
Libé : Que Hoba Hoba Spirit se produise dans une ville comme Tafraout, qu’est-ce que cela vous fait?
Réda Allali : Nous nous produisons souvent dans les grandes villes. Mais qu’on puisse donner un spectacle ici, c’est une fête pour nous! Notre musique, de par son genre, est, disons-le, née dans les cités urbaines, dans des circonstances et un contexte particulier. Du coup, nous n’avons jamais pensé qu’un jour nous serons appelés à chanter ici. Toutefois, la symbiose qui s’est installée entre nous et les spectateurs tafraoutis est extraordinaire. Ça nous a étonnés de voir des jeunes filles et garçons reprendre simultanément avec nous en chœur les tubes interprétés. En plus on a passé deux jours dans la famille de notre manager qui est d’Amanouz. Cela nous a permis de découvrir cette belle région qu’on ne connaissait pas auparavant.
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Personnellement, je pense que le fait qu’on vous catalogue ou étiquette musique des jeunes, de la ville, des Aroubia (le rural arabophone), c’est la presse et les journalistes qui s’évertuent à le faire à tort. Alors que la réalité est tout autre. A voir de près dans notre quotidienneté, on s’aperçoit facilement que le Marocain est d’une culture hétéroclite et hybride qui fait de son identité un élément composé, le prédestinant à s’imprégner et goûter aux deux « sauces ». Du coup, ses goûts musicaux sont éclectiques ; il peut être arabophone et entendre le chant amazigh comme beaucoup d’amzighophones apprécient les chansons arabes. Cela montre, évidemment, la puissance de la musique comme expression qui transcende toutes les barrières traditionnelles, linguistiques, géographiques… pour s’imposer comme un langage intercommunautaire et interculturel.
Pensez-vous que vos chansons véhiculent aussi les préoccupations des jeunes amazighs ruraux?
Vous savez que nos œuvres ne concernent pas particulièrement les jeunes. Quand je joue de la musique, c’est ce qui me hante personnellement que je transforme en paroles chantées. Peut-être, les autres s’y reconnaissent ! Mais ce n’est pas un but en soi. Nous ne faisons nullement dans la propagande politique. Nous produisons de la musique pour créer la bonne ambiance, détendre les gens et leur donner l’occasion d’exprimer leur joie pour se dégager le temps d’une soirée, des humeurs stressantes.
Comment définissez-vous votre musique?
Notre devise musicale, c’est l’énergie. Nous adoptons des rythmes marocains (reggae, Gnaoua). Et d’autres «volés» à l’Occident. Nous nous inspirons beaucoup du reggae. Mais, c’est surtout l’énergie rock que nous imprimons à nos chansons. D’ailleurs, nous ne nous efforçons pas de faire de la belle musique qui plait! A travers nos œuvres, nous aspirons à faire dans l’insolite ; nous ruons dans les brancards du « système » établi . Autrement dit, c’est comme si nous étions embarqués à bord d’un bateau ou d’un train qui emprunte son trajet normal et du coup on le fait dérailler. C’est l’image que renvoie notre « ligne musicale »! .
Ne projetez-vous pas d’organiser une tournée dans les contrées rurales?
Nous n’avons aucun empêchement à le faire. Sauf que les responsables, avec cette prolifération bénéfique des festivals que connaît notre pays, n’ont jamais pensé à la création de salles de musique et de répétition si l’on veut vraiment voir émerger de nouvelles troupes sur la scène musicale nationale. Le monde rural, grâce aux moyens de communication disponibles actuellement, n’est plus à la traîne par rapport à nos centres urbains. Les chansons de la ville y sont écoutées et appréciées…Et la musique rurale s’exporte bien vers les cités urbaines. C’est un champ riche en patrimoine musical qu’il faut investir. Pourquoi donc ne pas l’associer à cette dynamique musicale que connaît notre pays? Je trouve qu’il est injuste que nos espaces urbains trustent des activités artistiques à travers tant de concerts, festivals qui s’y organisent … Et, au passage, je voudrais souligner qu’il est tout autant navrant, que ces derniers soient regroupés tous en période estivale. A laquelle succède un vide sidéral le reste de l’année ! ... Non! il est temps de penser à l’organisation des activités culturelles pendant l’hiver.
Si on vous demandait les titres de vos chansons qui enflamment le plus le public, que répondrez-vous ?
Je peux vous dire Hoba s back, Trabando, Fhamator, Blad Skizo… De toute façon, Hoba Hoba Spirit est un grand buffet où l’on trouve de tout. Des produits que nos auditeurs aiment, d’autres qu’ils n’apprécient pas … Je pense que c’est cette mixture baroque de bon et de mauvais qui fait la force de nos produits. Toutefois, l’audience de notre musique gagne du terrain aussi bien au Maroc qu’ailleurs. Le succès de nos tournées organisées en Europe, Afrique, Amérique… en témoigne.