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Depuis l'ouverture de la salle omnisports Al Inbiâat qui donne sur le boulevard Mohammed V à Agadir, la capitale du Souss-Massa-Drâa est devenue la destination obligée de grands sportifs nationaux et internationaux et mondiaux. D'abord, il y a la qualité des installations ensuite la proximité des lieux d'hébergement des participants qui n'ont que le boulevard à traverser pour accéder à la salle et vice-versa ce qui n'existe nulle part ailleurs dans le Royaume. Donc, après les Championnats du monde d'aérobic et fitness, de karaté, de taekwondo et kick boxing, de boxe, les Championnats d'Afrique de Judo et de Kurash, les Championnats arabes des clubs de judo, les finales des Coupe du Trône de hand-ball, de volley-ball, …, la ville d'Agadir vient de vivre de grands moments de sport de très haut niveau avec la 16ème édition des Championnats du monde juniors de judo qui s'y est déroulée du 21 au 24 octobre 2010.
En tant que pays organisateur de ces championnats, le Maroc a engagé près de trente jeunes judokas dans cette grande compétition mondiale. Mais vu l'environnement de travail, les conditions de préparation, le temps et les moyens dont disposaient ces jeunes, on ne pouvait s'attendre à un miracle à Agadir, même si ces derniers ont fait tout ce qu'ils ont pu pour représenter leur pays de la manière la plus digne qui soit, et n'ont donc rien à se reprocher sur ce point-là. Pour nous parler de la participation marocaine à ces Championnats et de l'avenir du judo au Maroc, nous avons eu cet entretien avec Jamali El Arabi, un spécialiste de judo qui, de par ses fonctions de directeur technique national, est la personne la mieux placée pour le faire.
Comment évaluez-vous la participation marocaine à ces Championnats du monde?
On a participé avec 29 judokas. Ce sont des jeunes. Il y en a qui ont une certaine expérience et il y en a d'autres qui sont des débutants. Ces jeunes ont eu la possibilité de participer à ces championnats du monde organisés par le Maroc. Si ça se déroulait à l'étranger, on en aurait choisi un nombre restreint. Et on aurait surtout sélectionné ceux qui avaient des chances de lutter pour un éventuel podium. Mais, ces Mondiaux permettent à ces jeunes de se tester et d'acquérir de l'expérience. Ils vont encore en faire. Les Championnats du monde junior sont réservés aux moins de 20 ans. Et nous avons justement beaucoup de jeunes qui auront encore moins de 20 ans dans les années à venir.
Sur le plan des performances enregistrées, c'était une compétition difficile et disputée pour tout le monde et pas uniquement pour le Maroc. Le Japon, comme prévu, a dominé. Et puis, il y a eu une nouveauté cette année puisqu'à partir de ces championnats, chaque pays peut présenter deux judokas par catégorie de poids, ce qui complique encore les choses. Donc, ce que je peux vous dire, c'est que c'étaient des championnats d'un niveau très relevé. Il y a eu la participation de 78 pays et 598 judokas.
Et en ce qui nous concerne, beaucoup de jeunes ont fait une belle prestation. Il y en a qui ont gagné des combats. Il y en a d'autres qui ont passé le premier tour et ceux qui ont fait jeu égal avec des champions. Ils ont même terminé les 4 minutes et ont essayé de faire un gold score. Bien sûr, il y a tous ceux qui ont été battus au premier tour dès les premières secondes, les premières minutes. C'est comme ça, on voit ça partout, et c'est lié à la préparation, au niveau et à l'expérience bien sûr.
Quelle solution peut-on envisager alors?
Il y a des solutions envisageables pour l'avenir. On parle beaucoup de structures sports/études et d'aménagement des horaires (sport-études). Nos athlètes auront donc plus de temps pour se préparer.
Et justement, pouvez-vous nous dire comment s'est déroulée la préparation de la sélection nationale pour ces Championnats du monde?
On a commencé la préparation de ces championnats du monde très tôt, au mois de mars pour être plus précis. Mais c'était insuffisant. Insuffisant, pourquoi ? Et bien, parce qu'on se contentait de regrouper les judokas le week-end, c'est-à-dire pendant trois jours seulement. De cette manière, on ne peut pas préparer correctement des judokas pour des championnats du monde tandis que d'autres ont une structure sport/études depuis très longtemps qui commence à 14 ans. On n'a pas de baguette magique.
Quel est donc l'apport de ces championnats du monde pour le judo marocain?
Je dirais que ça va nous permettre de préparer une équipe pour l'avenir. Aujourd'hui, le judo marocain va profiter de quoi? Il va profiter de ce passage du judo de très haut niveau à la télé. Donc, ça va nous amener certainement beaucoup de pratiquants et d'adhérents, ce qui va automatiquement nous permettre d'élargir la base de la pratique du judo. Et avec une base élargie, on va pouvoir participer au développement du judo de haut niveau. Je le dis et je le redis : un système sport/études, permettra aux jeunes de se consacrer au sport tout en poursuivant leurs études. Débarrassés de tous ces soucis quotidiens, ils vont ainsi se concentrer sur leur préparation.
Vous venez de parler de l'entraînement, ne pensez-vous pas qu'il y a encore beaucoup de choses à faire dans ce domaine?
En effet, après le travail technique, restent alors tous les autres aspects d'une bonne préparation de haut niveau, à prendre en considération, à savoir les côtés psychologique et tactique. Il faut penser à former des cadres compétents ou à en recruter de l'étranger pour pouvoir hisser tous ces jeunes-là à un niveau que nous souhaitons tous dans l'espoir de décrocher une médaille aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques prochainement. C'est l'objectif à atteindre. Mais sans feuille de route ni stratégie bien précise, on ne peut pas le réaliser.
Concrètement que peut-on envisager après ces championnats?
Après, ces championnats, il faut d'abord faire un débriefing et une analyse et essayer ensuite d'envisager l'avenir. Nous avons pu obtenir la confiance des gens. Et comme nous avons prouvé aujourd'hui, au monde entier qu'on peut préparer et organiser des championnats du monde de haut niveau, on peut aussi préparer et avoir des judokas de haut niveau dans un proche avenir. Voilà le défi à relever. Il faut donc travailler en vue de préparer nos jeunes pour les prochaines échéances.
En tant que spécialiste de judo, comment évaluez-vous ces 16èmes championnats du monde Agadir 2010 sur le plan technique?
On a noté une suprématie du Japon comme en 2008 où il avait remporté huit médailles d'or et en 2009 avec quatre médailles d'or, suivi de la France. Donc là, il confirme. Mais il ne faut pas oublier aussi que le judo vient du Japon qui est une école de judo. On a remarqué l'absence de continents comme l'Afrique, l'Océanie, l'Amérique du podium. Donc, c'était une domination partagée entre l'Asie et l'Europe. Ce sont des continents où la tradition du judo et les écoles de judo existent depuis longtemps.
En ce qui concerne l'Afrique, la médaille de bronze remportée aujourd'hui par l'Algérienne Sonia Asselah est de très bon augure. D'ailleurs, elle l'a prouvé lors des Championnats d'Afrique organisés ici même à Agadir et lors des derniers JO de Pékin. Il y a aussi des nations comme le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et la Mongolie qui émergent. Il y a également la Tunisie avec des judokas qui ont fait un bon parcours car la Tunisie a instauré le système sport/études depuis longtemps. Et on en voit d'ailleurs les résultats.
En tant que pays organisateur de ces championnats, le Maroc a engagé près de trente jeunes judokas dans cette grande compétition mondiale. Mais vu l'environnement de travail, les conditions de préparation, le temps et les moyens dont disposaient ces jeunes, on ne pouvait s'attendre à un miracle à Agadir, même si ces derniers ont fait tout ce qu'ils ont pu pour représenter leur pays de la manière la plus digne qui soit, et n'ont donc rien à se reprocher sur ce point-là. Pour nous parler de la participation marocaine à ces Championnats et de l'avenir du judo au Maroc, nous avons eu cet entretien avec Jamali El Arabi, un spécialiste de judo qui, de par ses fonctions de directeur technique national, est la personne la mieux placée pour le faire.
Comment évaluez-vous la participation marocaine à ces Championnats du monde?
On a participé avec 29 judokas. Ce sont des jeunes. Il y en a qui ont une certaine expérience et il y en a d'autres qui sont des débutants. Ces jeunes ont eu la possibilité de participer à ces championnats du monde organisés par le Maroc. Si ça se déroulait à l'étranger, on en aurait choisi un nombre restreint. Et on aurait surtout sélectionné ceux qui avaient des chances de lutter pour un éventuel podium. Mais, ces Mondiaux permettent à ces jeunes de se tester et d'acquérir de l'expérience. Ils vont encore en faire. Les Championnats du monde junior sont réservés aux moins de 20 ans. Et nous avons justement beaucoup de jeunes qui auront encore moins de 20 ans dans les années à venir.
Sur le plan des performances enregistrées, c'était une compétition difficile et disputée pour tout le monde et pas uniquement pour le Maroc. Le Japon, comme prévu, a dominé. Et puis, il y a eu une nouveauté cette année puisqu'à partir de ces championnats, chaque pays peut présenter deux judokas par catégorie de poids, ce qui complique encore les choses. Donc, ce que je peux vous dire, c'est que c'étaient des championnats d'un niveau très relevé. Il y a eu la participation de 78 pays et 598 judokas.
Et en ce qui nous concerne, beaucoup de jeunes ont fait une belle prestation. Il y en a qui ont gagné des combats. Il y en a d'autres qui ont passé le premier tour et ceux qui ont fait jeu égal avec des champions. Ils ont même terminé les 4 minutes et ont essayé de faire un gold score. Bien sûr, il y a tous ceux qui ont été battus au premier tour dès les premières secondes, les premières minutes. C'est comme ça, on voit ça partout, et c'est lié à la préparation, au niveau et à l'expérience bien sûr.
Quelle solution peut-on envisager alors?
Il y a des solutions envisageables pour l'avenir. On parle beaucoup de structures sports/études et d'aménagement des horaires (sport-études). Nos athlètes auront donc plus de temps pour se préparer.
Et justement, pouvez-vous nous dire comment s'est déroulée la préparation de la sélection nationale pour ces Championnats du monde?
On a commencé la préparation de ces championnats du monde très tôt, au mois de mars pour être plus précis. Mais c'était insuffisant. Insuffisant, pourquoi ? Et bien, parce qu'on se contentait de regrouper les judokas le week-end, c'est-à-dire pendant trois jours seulement. De cette manière, on ne peut pas préparer correctement des judokas pour des championnats du monde tandis que d'autres ont une structure sport/études depuis très longtemps qui commence à 14 ans. On n'a pas de baguette magique.
Quel est donc l'apport de ces championnats du monde pour le judo marocain?
Je dirais que ça va nous permettre de préparer une équipe pour l'avenir. Aujourd'hui, le judo marocain va profiter de quoi? Il va profiter de ce passage du judo de très haut niveau à la télé. Donc, ça va nous amener certainement beaucoup de pratiquants et d'adhérents, ce qui va automatiquement nous permettre d'élargir la base de la pratique du judo. Et avec une base élargie, on va pouvoir participer au développement du judo de haut niveau. Je le dis et je le redis : un système sport/études, permettra aux jeunes de se consacrer au sport tout en poursuivant leurs études. Débarrassés de tous ces soucis quotidiens, ils vont ainsi se concentrer sur leur préparation.
Vous venez de parler de l'entraînement, ne pensez-vous pas qu'il y a encore beaucoup de choses à faire dans ce domaine?
En effet, après le travail technique, restent alors tous les autres aspects d'une bonne préparation de haut niveau, à prendre en considération, à savoir les côtés psychologique et tactique. Il faut penser à former des cadres compétents ou à en recruter de l'étranger pour pouvoir hisser tous ces jeunes-là à un niveau que nous souhaitons tous dans l'espoir de décrocher une médaille aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques prochainement. C'est l'objectif à atteindre. Mais sans feuille de route ni stratégie bien précise, on ne peut pas le réaliser.
Concrètement que peut-on envisager après ces championnats?
Après, ces championnats, il faut d'abord faire un débriefing et une analyse et essayer ensuite d'envisager l'avenir. Nous avons pu obtenir la confiance des gens. Et comme nous avons prouvé aujourd'hui, au monde entier qu'on peut préparer et organiser des championnats du monde de haut niveau, on peut aussi préparer et avoir des judokas de haut niveau dans un proche avenir. Voilà le défi à relever. Il faut donc travailler en vue de préparer nos jeunes pour les prochaines échéances.
En tant que spécialiste de judo, comment évaluez-vous ces 16èmes championnats du monde Agadir 2010 sur le plan technique?
On a noté une suprématie du Japon comme en 2008 où il avait remporté huit médailles d'or et en 2009 avec quatre médailles d'or, suivi de la France. Donc là, il confirme. Mais il ne faut pas oublier aussi que le judo vient du Japon qui est une école de judo. On a remarqué l'absence de continents comme l'Afrique, l'Océanie, l'Amérique du podium. Donc, c'était une domination partagée entre l'Asie et l'Europe. Ce sont des continents où la tradition du judo et les écoles de judo existent depuis longtemps.
En ce qui concerne l'Afrique, la médaille de bronze remportée aujourd'hui par l'Algérienne Sonia Asselah est de très bon augure. D'ailleurs, elle l'a prouvé lors des Championnats d'Afrique organisés ici même à Agadir et lors des derniers JO de Pékin. Il y a aussi des nations comme le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et la Mongolie qui émergent. Il y a également la Tunisie avec des judokas qui ont fait un bon parcours car la Tunisie a instauré le système sport/études depuis longtemps. Et on en voit d'ailleurs les résultats.