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A quelques heures
du coup d’envoi de
la quatrième édition du Festival international du film de la femme
de Salé, Libé est allée rencontrer Abdelhafid Oualalou, directeur
de communication
du Festival et membre de l’Association Bouregreg, initiatrice
de cet événement
artistique slaoui.
Dans cette interview, Abdelhafid Oualalou annonce les
particularités de cette édition et évoque les perspectives de la mise en place d’une véritable stratégie de
l’animation culturelle dans une ville aussi défavorisée et souffrant de l’absence d’espaces publics destinés
à la culture.
Libé : En quoi cette troisième édition se distingue-t-elle de ses précédentes?
Abdelhafid Oualalou : Le Festival international du film de la femme de Salé se distingue cette année par la thématique générale : «La femme dans la société». Cette édition a confirmé la volonté de l’Association Bouregreg et ses partenaires de permettre à cet événement d’être un rendez-vous annuel au lieu de tous les deux ans. Ainsi, on peut dire que la réussite des éditions précédentes a permis à ce Festival d’acquérir une grande expérience qui ne peut qu’influer positivement sur l’organisation. Du coup, le FIFFS est devenu un événement cinématographique national et international exceptionnel. Son exception provient notamment du fait qu’il se concentre sur la thématique de la femme et la créativité féminine. Dans ce cadre, il faut signaler que seuls les deux festivals de film de Paris et de Ramallah ont cette même spécificité. Avec cette quatrième édition, on peut dire que le festival a aujourd’hui sa propre salle de projection, à savoir la salle «Hollywood». Il s’agit de l’unique salle à Salé dont la population avoisine pourtant plus d’un million d’habitants. Rappelons que, dans ce cadre, la crise des salles de cinéma est nationale, mais c’est une crise qui touche sérieusement Salé où il y a aussi absence de salles de théâtre, conférences et centres culturels.
Ainsi, la salle de Hollywood, se situant au cœur d’un grand quartier populaire, confirme l’ouverture du FIFFS sur toutes les couches sociales dans l’objectif de promouvoir la culture dans la ville. Signalons aussi que cette salle contient 800 sièges ; elle est dotée de logistiques modernes qui lui permettent d’être un véritable espace culturel polyvalent. Et dès le 15 octobre prochain, elle abritera une multitude d’activités culturelles. Dans ce cadre, il faut signaler la signature par notre Association d’un accord de partenariat avec l’Institut culturel français afin de permettre l’animation artistique depuis cette salle. D’autres partenariats avec le théâtre national Mohammed V et des ambassades auront lieu dans un avenir proche.
S’agissant de la salle Hollywood, plusieurs associatifs et militants slaouis ont constaté sa fermeture pendant toute cette année, et cela après avoir abrité en l’an dernier la troisième édition du FIFFS. Qu’en pensez-vous ?
Après la clôture de la troisième édition, l’Association Bouregreg a mis en place une commission chargée du suivi des activités artistiques dans cette salle. Or, le problème de l’absence d’une logistique sophistiquée a freiné cette dynamique. Cela était lié à l’absence d’un bailleur de fonds capable de financer la logistique demandée. Maintenant, grâce au Festival, nous avons pu avoir la logistique, chose qui nous permettra d’organiser des activités culturelles durant toute l’année.
Quelles sont, en marge des projections cinématographiques, les activités prévues lors de cette quatrième édition du FIFFS ? Et quels sont les sujets qui seront abordés ?
En marge de la projection des douze films en compétition et la projection également de 16 films hors compétition, nous avons prévu l’organisation d’une table ronde qui sera présidée par Noureddine Essail, directeur du Centre cinématographique marocain. Le thème choisi traite de «L’avenir des salles de cinéma au Maroc au temps du passage à la haute technologie numérique». Plusieurs acteurs cinématographiques et présidents des festivals nationaux seront présents lors de cette table ronde. L’idée serait celle de recommander la création d’un Réseau entre les salles de cinéma au Maroc, la construction de nouvelles salles et la restauration de celles qui sont fermées. Rappelons que le Maroc compte seulement 120 salles de cinéma, et que de grandes villes, comme Safi, n’ont aucune salle !
Nous avons prévu, également, l’organisation de plusieurs ateliers de formation dans les métiers du cinéma, tels «l’écriture filmique» et «les techniques de caméra». Ces ateliers seront encadrés par des professionnels du métier, des scénaristes et des producteurs nationaux et internationaux.
Est-ce que vous avez mis en place des partenariats avec des associations locales afin d’assurer la continuité de la dynamique culturelle dans la ville de Salé?
Depuis la création de l’Association Bouregreg (22 ans), nous avons adopté l’approche participative. Tous nos programmes et projets sont menés avec d’autres partenaires. Ainsi, je peux dire que nous sommes ouverts sur des associations locales et toutes les institutions et fondations ayant pour objectif la promotion de la culture. Par ailleurs, la salle du cinéma Hollywood sera ouverte devant la société civile locale. Cette dernière a été invitée, il y a quelques semaines, à assurer sa participation lors de cette quatrième édition.
Parmi les points négatifs de la dernière édition, il y a eu une interruption de projection suite à plusieurs problèmes techniques. Par ailleurs, des observateurs ont constaté l’absence de culture cinématographique chez un grand nombre de spectateurs qui ont perturbé la diffusion à cause du vacarme. Comment allez-vous remédier à ces problèmes lors de cette édition ?
Je pense que les côtés positifs l’emportent largement. Partant de ses moyens modestes, l’Association Bouregreg déploie des efforts afin d’organiser une très bonne édition. De son côté, le public présent devrait participer à la bonne organisation et il est du devoir de la société civile de veiller à son encadrement à travers la multiplication des activités cinématographiques.
du coup d’envoi de
la quatrième édition du Festival international du film de la femme
de Salé, Libé est allée rencontrer Abdelhafid Oualalou, directeur
de communication
du Festival et membre de l’Association Bouregreg, initiatrice
de cet événement
artistique slaoui.
Dans cette interview, Abdelhafid Oualalou annonce les
particularités de cette édition et évoque les perspectives de la mise en place d’une véritable stratégie de
l’animation culturelle dans une ville aussi défavorisée et souffrant de l’absence d’espaces publics destinés
à la culture.
Libé : En quoi cette troisième édition se distingue-t-elle de ses précédentes?
Abdelhafid Oualalou : Le Festival international du film de la femme de Salé se distingue cette année par la thématique générale : «La femme dans la société». Cette édition a confirmé la volonté de l’Association Bouregreg et ses partenaires de permettre à cet événement d’être un rendez-vous annuel au lieu de tous les deux ans. Ainsi, on peut dire que la réussite des éditions précédentes a permis à ce Festival d’acquérir une grande expérience qui ne peut qu’influer positivement sur l’organisation. Du coup, le FIFFS est devenu un événement cinématographique national et international exceptionnel. Son exception provient notamment du fait qu’il se concentre sur la thématique de la femme et la créativité féminine. Dans ce cadre, il faut signaler que seuls les deux festivals de film de Paris et de Ramallah ont cette même spécificité. Avec cette quatrième édition, on peut dire que le festival a aujourd’hui sa propre salle de projection, à savoir la salle «Hollywood». Il s’agit de l’unique salle à Salé dont la population avoisine pourtant plus d’un million d’habitants. Rappelons que, dans ce cadre, la crise des salles de cinéma est nationale, mais c’est une crise qui touche sérieusement Salé où il y a aussi absence de salles de théâtre, conférences et centres culturels.
Ainsi, la salle de Hollywood, se situant au cœur d’un grand quartier populaire, confirme l’ouverture du FIFFS sur toutes les couches sociales dans l’objectif de promouvoir la culture dans la ville. Signalons aussi que cette salle contient 800 sièges ; elle est dotée de logistiques modernes qui lui permettent d’être un véritable espace culturel polyvalent. Et dès le 15 octobre prochain, elle abritera une multitude d’activités culturelles. Dans ce cadre, il faut signaler la signature par notre Association d’un accord de partenariat avec l’Institut culturel français afin de permettre l’animation artistique depuis cette salle. D’autres partenariats avec le théâtre national Mohammed V et des ambassades auront lieu dans un avenir proche.
S’agissant de la salle Hollywood, plusieurs associatifs et militants slaouis ont constaté sa fermeture pendant toute cette année, et cela après avoir abrité en l’an dernier la troisième édition du FIFFS. Qu’en pensez-vous ?
Après la clôture de la troisième édition, l’Association Bouregreg a mis en place une commission chargée du suivi des activités artistiques dans cette salle. Or, le problème de l’absence d’une logistique sophistiquée a freiné cette dynamique. Cela était lié à l’absence d’un bailleur de fonds capable de financer la logistique demandée. Maintenant, grâce au Festival, nous avons pu avoir la logistique, chose qui nous permettra d’organiser des activités culturelles durant toute l’année.
Quelles sont, en marge des projections cinématographiques, les activités prévues lors de cette quatrième édition du FIFFS ? Et quels sont les sujets qui seront abordés ?
En marge de la projection des douze films en compétition et la projection également de 16 films hors compétition, nous avons prévu l’organisation d’une table ronde qui sera présidée par Noureddine Essail, directeur du Centre cinématographique marocain. Le thème choisi traite de «L’avenir des salles de cinéma au Maroc au temps du passage à la haute technologie numérique». Plusieurs acteurs cinématographiques et présidents des festivals nationaux seront présents lors de cette table ronde. L’idée serait celle de recommander la création d’un Réseau entre les salles de cinéma au Maroc, la construction de nouvelles salles et la restauration de celles qui sont fermées. Rappelons que le Maroc compte seulement 120 salles de cinéma, et que de grandes villes, comme Safi, n’ont aucune salle !
Nous avons prévu, également, l’organisation de plusieurs ateliers de formation dans les métiers du cinéma, tels «l’écriture filmique» et «les techniques de caméra». Ces ateliers seront encadrés par des professionnels du métier, des scénaristes et des producteurs nationaux et internationaux.
Est-ce que vous avez mis en place des partenariats avec des associations locales afin d’assurer la continuité de la dynamique culturelle dans la ville de Salé?
Depuis la création de l’Association Bouregreg (22 ans), nous avons adopté l’approche participative. Tous nos programmes et projets sont menés avec d’autres partenaires. Ainsi, je peux dire que nous sommes ouverts sur des associations locales et toutes les institutions et fondations ayant pour objectif la promotion de la culture. Par ailleurs, la salle du cinéma Hollywood sera ouverte devant la société civile locale. Cette dernière a été invitée, il y a quelques semaines, à assurer sa participation lors de cette quatrième édition.
Parmi les points négatifs de la dernière édition, il y a eu une interruption de projection suite à plusieurs problèmes techniques. Par ailleurs, des observateurs ont constaté l’absence de culture cinématographique chez un grand nombre de spectateurs qui ont perturbé la diffusion à cause du vacarme. Comment allez-vous remédier à ces problèmes lors de cette édition ?
Je pense que les côtés positifs l’emportent largement. Partant de ses moyens modestes, l’Association Bouregreg déploie des efforts afin d’organiser une très bonne édition. De son côté, le public présent devrait participer à la bonne organisation et il est du devoir de la société civile de veiller à son encadrement à travers la multiplication des activités cinématographiques.