Entre surexploitation et indifférence des autorités à Khénifra : Catastrophe écologique à Oued Srou

Après les forêts de cèdre ravagées dans la province de Khénifra, c’est au tour des richesses hydriques de connaître une véritable catastrophe écologique. La surexploitation des sables et autres matériaux dans les abords de l’Oued Srou à une quinzaine de kilomètres de Khénifra constitue un vrai désastre. Une surexploitation qui ne respecte ni la loi de l’eau ni les cahiers des charges conclus entre la société exploitante et les parties étatiques concernées par le domaine hydraulique. Ce phénomène s’est accentué avec l’absence de tout contrôle légal et environnemental. Un silence complice semble durer depuis des années puisqu’aucune partie concernée n’a pu arrêter ce massacre et la société exploitante. On creuse à même le lit de la rivière, sous le pont sans aucun respect des distances et  de la loi de l’eau. L’exploitant en question ne respecte pas non plus la quantité à extraire et installe son matériel sur le lit de l’Oued. Cette pression exercée sur les matériaux de l’oued  à l’intérieur du lit fait que les  dépôts d’alluvions qui sont censés protéger l’eau et  l’assainir et empêcher plusieurs déchets de passer vers la rivière d’Oum Erbia dont l’oued Srou est un affluent . Ce qui crée un déséquilibre dans l’assainissement naturel qui a déjà des incidences néfastes, selon plusieurs observateurs, sur l’état poissonneux du barrage El Hansali situé à quelques kilomètres de cette catastrophe écologique. Et il en va de même pour la qualité d’eau dont on approvisionne hommes et bêtes. Par ailleurs, l’exploitation effrénée et la prise d’assaut du lit de la rivière par les engins de ladite société ont entraîné un détournement du cours des eaux causant une importante érosion et par conséquent plusieurs terres ont été submergées. Les riverains, les premiers lésés, ont beau protester, ladite société semble intouchable. Elle aurait une protection sonnante et trébuchante, dit-on dans le milieu des exploitants. Cette érosion hydrique constitue l’un des principaux facteurs de la dégradation des terres et   des   problèmes  de  l’environnement précités sans oublier également des retombées socioéconomiques. D’autres associations écologiques et des droits de l’Homme sont montés au créneau pour condamner ce massacre écologique national ; l’exploitation intensive a bouleversé la vie des populations et a changé la cartographie hydraulique de l’Oued Srou sous le regard des autorités compétentes. Certes, à chaque fois que la grogne monte, des commissions établissent des rapports qu’on classe rapidement dans les tiroirs et  la mascarade se poursuit. Et on est à se demander qui est responsable de cette catastrophe. Cette situation rappelle le cas de la cédraie dans la province de Khénifra où tout le monde sait qu’il ne sait rien, comme disait Jean Gabin dans la chanson. L’impunité se poursuit au moment où le massacre est perpétré contre le cèdre, l’eau et les différents budgets. Que l’on ne réunisse pas encore une fois du beau monde pour dire que tout cela n’est que l’imagination d’un  journaliste. C’est le vécu de toute une population.