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Il faut désormais avoir obtenu un rendez-vous avec des agents de l'immigration américains avant de se présenter à la frontière. Il s'agit des nouvelles mesures mises en place depuis vendredi par les Etats-Unis pour prendre le relais du "Titre 42", qui a expiré jeudi à 23H59.
Ce dernier permettait de refouler immédiatement les migrants dépourvus de visas au nom de l'urgence sanitaire liée au Covid-19. En trois ans, il a été utilisé à 2,8 millions de reprises.
Avec le "Titre 8" du code des lois fédérales, qui, lui,reste en vigueur, tout migrant refoulé qui tenterait d'entrer à nouveau sur le sol américain clandestinement se verrait interdit de demander un visa pendant cinq ans. La frontière sud n'est pas "ouverte", martèle la Maison Blanche.
C'est pourquoi il ne vient pas à l'esprit de Gustavo Rodriguez de traverser le Rio Bravo, comme des milliers de personnes l'ont fait jusqu'à jeudi, pour se rendre aux agents américains et demander une protection. "Je veux entrer légalement. Je veux entrer dans les meilleures conditions", explique-t-il, depuis un campement de tentes multicolores disséminées le long d'une rue. Mais l'application "CBP one" sature et connaît de nombreux bugs, malgré les promesses du gouvernement américain d'augmenter le nombre de rendez-vous à 1.000 par jour.
Selon le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard, le flux de migrants à la frontière "diminue". "Nous n'avons pas assisté à des affrontements ou à des actes de violence", a-t-il déclaré vendredi lors d'une conférence de presse. Le président américain Joe Biden avait, lui, prédit une situation "chaotique pendant un moment".
Cette réduction du nombre de migrants à la frontière avec les Etats-Unis coïncide avec la décision du Mexique de "ne pas accorder" aux étrangers de documents pour transiter par le pays, selon M. Ebrard. Ces documents permettaient aux migrants de se déplacer du sud du Mexique vers la frontière nord.
Le gouvernement n'a pas précisé quand cette mesure a été mise en œuvre mais jeudi, dans la ville de Tapachula, à la frontière avec le Guatemala, un journaliste de l'AFP a constaté qu'un centre qui délivrait ces permis était fermé.
Sous une tente à Matamoros, le Vénézuélien José Manuel Tovar est heureux d'avoir obtenu un rendez-vous sur "CBP One" au bout de quatre mois. "J'ai pleuré, ma famille, tous mes collègues pleuraient de joie", raconte-t-il à l'AFP.
Randy Vargas, également vénézuélien, prévient que les nouvelles restrictions n'arrêteront pas l'immigration. "Nous parlons de milliers de Vénézuéliens, à la frontière, et en ce moment des milliers d'entre eux arrivent par le train (de marchandises). Que vont-ils faire d'eux ? On n'arrête pas un migrant", assure-t-il devant un centre de détention de la ville mexicaine de Ciudad Juarez.
Les nouvelles mesures des autorités américaines ont été vivement critiquées par plusieurs ONG, certaines dénonçant un revirement de M. Biden sur ses engagements en matière d'asile.
La situation pourrait également continuer à être exploitée par les passeurs, appelés les "coyotes". "Les solutions les plus cruelles produisent du désordre et renforcent les trafiquants", a déclaré David Miliband, président de l'International Rescue Committee, dans un communiqué.