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Selon un communiqué de presse de la BM, les transferts des migrants devraient s'établir à 6%. Un coup dur pour l’Exécutif puisque ces transferts de fonds constituent depuis longtemps l’une des principales ressources extérieures et l’un des éléments de l’équilibrage de la balance de paiement.
«Les perspectives d’une économie morose se profilent déjà. Rappelons-nous la dernière note du HCP sur l’inflation et la sortie d’Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, qui a indiqué qu’il faut s’attendre à une situation économique et sociale difficile exacerbée par un contexte international marqué par des incertitudes tout en estimant que le pays vit une situation inédite, plus confuse que celle liée à la pandémie de Covid-19», nous a rappelé Hicham Attouch, professeur d’économie à l’université Mohammed V-Rabat. Et de poursuivre : «Un récent rapport du FMI s’est également interrogé sur la soutenabilité du financement du nouveau modèle de développement, la faisabilité des objectifs fixés, et le séquençage des réformes en un temps si court. Publié en février dernier, ce document a souligné que la mise en œuvre de ce nouveau modèle de développement n’est pas aussi facile que cela. Et nécessite des préalables, comme l’espace budgétaire nécessaire pour le financement des réformes proposées».
Pour notre interlocuteur, cette situation de morosité de l’économie nationale a été accentuée par la conjugaison de l’effet papillon de trois facteurs, à savoir le Covid-19, la guerre en mer Noire et la sécheresse. «Ce qui donne lieu à une forte hausse de l’inflation et une chute du PIB ayant provoqué, par la suite, un ralentissement de la croissance, qui a induit, à son tour, le chômage», nous a-t-il expliqué. Et de souligner : «Pourtant, le gouvernement reste muet sur les opportunités offertes par les découvertes de gisements de gaz à Tendrara, ou par la reprise du tourisme».
S’agissant des transferts, il soutient qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Pour lui, il faut s’attendre plutôt, et ce dans le meilleur des scénarii, à des envois estimés entre 60 et 70 milliards de DH, soit une baisse de 30%. «Il faut rappeler que les envois exceptionnels de l’année 2020 sont dus au contexte de méfiance et de panique lié à la pandémie de Covid-19, qui a beaucoup joué dans le maintien des transferts. Les ressortissants marocains, comme c’est le cas pour d’autres migrants ont été pris de panique vu l’instabilité économique des pays de résidence et la hausse du taux de chômage. Il ne faut pas oublier que certains transferts ont été opérés par solidarité comme en attestent les envois accordés par les MRE au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus», a-t-il observé.
Concernant l’importance de ces transferts, Hicham Attouch a souligné dans une précédente édition que les fonds des MRE jouent actuellement le rôle d’un palliatif conjoncturel notamment au niveau de l’équilibre de la balance de paiement. En effet, ces envois améliorent les réserves de la Banque centrale puisqu’ils sont en devises et cela aide à équilibrer les pertes en devises issues du secteur du tourisme. Et de préciser, cependant que ces fonds n’ont pas d’impact important pour réduire les effets néfastes de la crise liée à la Covid-19 puisqu’il s’agit de simples transferts et non pas de véritables investissements ou de transferts en capital.
Pour notre interlocuteur, la sortie de crise n’est pas l’affaire seulement de l’Exécutif, elle doit faire l’objet d’un débat national notamment au sein du Parlement en rassemblant majorité et opposition. «Il faut redéfinir à partir de juillet la loi des Finances et cela nécessitera une véritable volonté politique. Mieux, il faut beaucoup d’audace qui doit se manifester dans la note de cadrage de la loi des Finances 2023», a-t-il précisé. Et de conclure : «Le gouvernement doit assumer ses responsabilités en tant qu’acteur politique et ne plus se contenter de jouer le rôle de sapeur-pompier. En effet, et dès son investiture, l’Exécutif n’excelle que dans l’extinction des incendies via des plans d’urgence en allouant des fonds à des secteurs cibles. Et cela ne signifie qu’une seule chose : le gouvernement ne dispose pas d’une politique économique claire avec une vision et des objectifs précis et clairs».
Hassan Bentaleb