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En dépit de l’accord sur le transfert de pouvoir : La capitale yéménite reste une ville en guerre


AFP
Vendredi 2 Décembre 2011

En dépit de l’accord sur le transfert de pouvoir :  La capitale yéménite reste une ville en guerre
Malgré la signature de l'accord de transfert pacifique du pouvoir, Sanaa présente l'aspect d'une ville en guerre dont les partisans et les adversaires armés du président Ali Abdallah Saleh se partagent le contrôle.
Dans le quartier d'Al-Hassaba, théâtre de violents combats depuis le mois de mai, les carcasses de voitures calcinées s'alignent dans les rues, jonchées des briques rouges utilisées dans la construction des maisons traditionnelles.
 "Vous ne pouvez pas passer. La rue est bloquée et il y a des francs-tireurs”, affirme à un journaliste de l'AFP un homme brandissant une Kalachnikov.
Aucun signe ne permet de deviner si les civils armés appartiennent au camp du chef de l'Etat ou s'ils sont des partisans de l'influent chef tribal cheikh Sadek al-Ahmar, rallié à la contestation.
 "Rien n'a changé"  depuis la signature de l'accord entre le président Saleh et l'opposition sur le transfert de pouvoir, affirme Ahmad Hassan, propriétaire d'une boulangerie dans le quartier.
 "Les francs-tireurs sont partout et les miliciens tiennent les rues. La nuit est effrayante à Al-Hassaba, surtout que l'électricité est toujours coupée" , ajoute-t-il. Un habitant du quartier qui ne veut pas dire son nom montre des barricades de sable. "Elles ont été érigées au cours des derniers jours", dit-il, soit après la signature le 23 novembre de l'accord.
Cet accord, en vertu duquel M. Saleh demeure président à titre honorifique pendant trois mois, prévoit la formation d'une commission de sécurité qui doit veiller au retrait des éléments armés, mais elle n'a pas encore été constituée.
Les francs-tireurs sont postés derrière les fenêtres des immeubles dévastés. Seul le qat, la plante euphorisante que mâchent les Yéménites chaque après-midi, fait sortir ces hommes de leurs cachettes: ils se retrouvent dans un marché de fortune entre les immeubles noircis pour acheter leur provision de branches de cet arbuste qu'il faut consommer le jour même.
Le siège de la compagnie nationale d'aviation Yemen Airways n'est plus qu'une coque calcinée, alors que les façades du siège du parti au pouvoir et de plusieurs ministères sont endommagées.
Des militaires masqués en treillis bleu interdisent l'accès à un secteur où se trouve une caserne de la garde républicaine, commandée par le fils aîné du président Ahmed.
Près d'eux, un groupe de civils armés, partisans du régime, bloquent l'accès à d'autres rues.  "Nous sommes des habitants du quartier et nous voulons uniquement nous défendre" , affirme leur chef accusant les partisans de cheikh al-Ahmar de continuer à tirer sur eux.
Dans le quartier voisin de Soufan, des dizaines de maisons cossues, notamment celles de dignitaires tribaux, fidèles ou hostiles au régime, ont été détruites.
A quelques centaines de mètres de ces zones dévastées commence le secteur tenu par les forces de l'armée ralliées à la contestation et commandées par le puissant général Ali Mohsen al-Ahmar.
Ses hommes protègent notamment la Place du changement, un camp de toile érigé depuis le mois de février par les jeunes contestataires pour réclamer le départ du président Saleh.
Des hommes armés, partisans de chefs tribaux ralliés à la contestation, vont et viennent autour de cette place, bien que les jeunes manifestants insistent sur le caractère pacifique de leur révolte.
 "Nous avons besoin d'une nouvelle révolution contre le tribalisme. L'opposition dominée par les tribus tente de récupérer notre mouvement", s'insurge Nasser Chalili, un jeune contestataire.
Il faut aller dans les quartiers sud et est de Sanaa tenus par les forces du président Saleh, pour trouver un semblant de vie normale, notamment Hadda, où les commerces et les restaurants restent ouverts.


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