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Depuis 2020, la Chine imposait de strictes restrictions sanitaires, au nom d'une politique dite "zéro Covid" qui a permis de protéger les personnes les plus à risque, généralement peu vaccinées.
Tests de dépistage généralisés et quasi obligatoires, suivi des déplacements et confinements ont rythmé le quotidien des Chinois.
Le pouvoir a mis fin inopinément à la plupart de ces mesures début décembre sur fond d'exaspération grandissante de la population et d'impact considérable sur l'économie.
Le nombre de cas explose depuis. L'ampleur de l'épidémie est "impossible" à déterminer, de l'aveu même des autorités, les tests de dépistage n'étant désormais plus obligatoires et les données parcellaires.
Des experts craignent que la Chine soit mal préparée à la vague d'infections liée à cette réouverture, alors que des millions de personnes âgées et vulnérables ne sont pas ou peu vaccinées.
Des hôpitaux sont débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux manquent dans les pharmacies au moment où le pays apprend à vivre avec le virus.
A Chongqing (sud-ouest), une municipalité-province qui compte plus de 30 millions d'habitants, un crématorium n'a plus de place pour conserver les corps.
Leur nombre ces derniers jours est "beaucoup plus important qu'avant", a indiqué un employé qui n'a pas souhaité donner son nom à l'AFP pour des raisons de sécurité.
"On est tous très occupés, il n'y a plus de place pour les corps dans les chambres froides", a précisé l'interlocuteur qui n'a pas été en mesure de dire si les décès sont liés ou non au Covid.
Une situation similaire prévaut à l'autre bout du pays.
"Evidemment que nous sommes occupés, quel endroit ne l'est pas en ce moment?", feint de s'interroger à 1.300 km de là un crématorium à Baoding, proche de Pékin.
La capitale chinoise et ses 22 millions d'habitants sont quant à eux particulièrement touchés par le Covid, et qui s'est propagé à une vitesse fulgurante ces derniers jours.
Les autorités ont fait état mardi de cinq décès supplémentaires dans la ville, après deux la veille. Des chiffres qui sont largement sous-estimés selon des experts.
Des responsables de la Santé de la municipalité de Pékin ont défendu mardi une méthode "scientifique" de comptage.
"Les personnes âgées ont d'autres maladies sous-jacentes", a souligné devant la presse l'un des responsables, Wang Guiqiang.
"Seul un petit nombre d'entre elles meurent directement d'une insuffisance respiratoire causée par le Covid", le critère retenu par Pékin pour déterminer un décès lié au Covid.
L'AFP a vu mardi devant le crématorium de Dongjiao à Pékin plus d'une douzaine de véhicules attendant d'entrer, majoritairement des corbillards ou des voitures funéraires arborant des rubans de couleur sombre et des bouquets de fleurs.
Un chauffeur dans la file a indiqué à l'AFP attendre depuis déjà plusieurs heures.
Le lien avec le Covid n'a pu être formellement être établi. L'établissement s'est pour sa part refusé à tout commentaire sur la cause des décès.
A Canton (sud), un crématorium a fait part d'une situation "extrêmement préoccupante".
"Nous incinérons plus de 40 corps par jour contre une douzaine auparavant. On est trois à quatre fois plus chargé que les années précédentes", a témoigné un employé sous couvert d'anonymat.
"Tout Canton est comme ça", a-t-il ajouté, précisant toutefois qu'il était "difficile à dire" si le Covid était la cause principale des décès.
A Shenyang (nord-est), dans la province du Liaoning frontalière de la Corée du Nord, les défunts peuvent rester sans sépulture pendant cinq jours car les crématoriums sont "vraiment débordés", selon un employé sur place.
"Je n'ai jamais connu une année comme ça", a-t-il déploré.