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"Cela a toujours été mon rêve. Ma vie a vraiment changé. (...) Je suis actionnaire de deux fermes", raconte John, 53 ans, dont le groupement exploite quelque 1.500 hectares dans les vertes collines de Napier, à 180 km à l'est du Cap (sud-ouest).
Contrairement au Zimbabwe voisin où des fermes ont été saisies dans la violence, l'Afrique du Sud a choisi d'acheter des exploitations au prix du marché pour les redistribuer à des gens de couleur.
Il s'agit de corriger cet héritage de l'apartheid qui fait que plus de 80% des exploitations commerciales du pays sont toujours détenues par les Blancs, pourtant très minoritaires dans la population.
Mais dans 90% des cas, les nouveaux exploitants n'y arrivent pas, faute de formation et de capital. Et 30% des terres transférées ont même été revendues à des agriculteurs blancs.
A Napier, Johns Davids a eu la chance de tomber sur Kosie van Zyl, un Afrikaner de 40 ans qui s'est souvenu qu'un autre agriculteur lui avait donné un prêt pour acheter sa première propriété.
"J'ai réalisé que c'était juste grâce à un gars qui m'a donné une chance que je suis devenu un agriculteur commercial, et c'est ainsi que toute la vision d'Agri Dwala est né", a-t-il raconté à l'AFP.
Agri Dwala, dont la structure donne aux nouveaux fermiers aussi bien des conseils techniques et financiers que des avances d'argent, s'adresse désormais à 29 personnes. Certains font déjà des bénéfices.
John Davids est un symbole de cette réussite. A l'image de sa grande fierté, dont l'image orne la porte de son pick-up: un taureau rouge particulièrement musclé qui a remporté le premier prix lors d'une foire agricole pour nouveaux fermiers noirs.
Gavin Jaars, responsable de l'élevage des moutons chez Agri Dwala, explique l'échec de nombre d'agriculteurs de couleur par leur refus de demander conseil.
"Ils ne veulent pas de mentor blanc, ils veulent tout faire tout seuls. Ils veulent gagner de l'argent rapidement", estime ce jeune homme de 24 ans.
Sa propre famille n'a pas gagné grand-chose en six ans, ayant tout réinvesti dans l'exploitation, précise-t-il.
Fort de l'expérience d'Agri Dwala, Kosie van Zyl s'attache à motiver ses confères blancs pour qu'ils aident leurs nouveaux collègues de couleur.
A quelque 200 km de là, Trevor Abrahams, un ancien enseignant de 53 ans, exporte jusqu'en Grande-Bretagne les fruits de son exploitation de la vallée de Ceres qu'il a récupérée en 1998.
Lui aussi s'est appuyé sur un fermier blanc bien établi dans la région.
"Nous n'avons signé aucun accord formel, mais nous avons mis deux conditions. La première condition était que je vais payer pour tout, sauf ses conseils. La seconde était qu'il ne devait pas espérer que je fasse quoi que ce soit en retour", dit-il de Robert Graaff, son mentor.
Et de se réjouir de l'"absolue confiance" qui régit leur entente... sans oublier le prêt sans intérêt d'un million de rands (90.000 euros).
Le gouvernement sud-africain s'est inspiré de ce modèle pour mettre en place un programme de sauvetage des fermes battant de l'aile, et fait désormais la promotion du recours à des mentors.