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Peut-être serai-il en mesure de m’aider, en effet. Il y avait un document que j’essayais d’obtenir depuis un certain temps déjà, mais en vain. Aussi, je demandai à Peter de me procurer le rapport du magistrat de Zurich sur l’enquête concernant Sepp Blatter. J’attendis. Et j’attendis encore. Hélas, Peter m’annonça avec tristesse que la FIFA ne pouvait se séparer de sa copie. Il ajouta: ”Je suis très satisfait de l’échange d’opinions que nous avons eu jusqu’alors, et j’ai hâte de profiter d’autres échanges intellectuellement stimulants et gratifiants.”
Peter me dit savoir que la FIFA était contente que j’écrive de livre, et qu’il pouvait s’arranger pour me “permettre l’accès à Zurich, y compris au président, accès-direct, bien sûr-sans lequel tout ouvrage ne serait fondé que sur des rumeurs... Enfin! Blatter me mettrait dans la confidence, et me dévoilerait tout ce qu’il n’aurait jamais révélé à un autre journaliste! Quel triomphe pour moi! Je décrocherais toutes les récompenses et ma fortune serait assurée.
Un enfant est né. Il est plus de minuit dans la salle de travail humide et froide du Sultania Janada Hospital de Bhopal. Trois infirmières lavent le bébé et le tendent à sa mère pour qu’elle le voie enfin.
“Tumhara ladka paida hua hai (Vous avez un fils)”, dit l’une des infirmières en tapotant le bébé pour le faire crier. Pas de réaction du nouveau-né. Dans la faible lumière, sa peau semble bleuâtre. Un médecin chevronné est appelé. Il examine le petit corps recroquevillé, demande le dossier médical de la mère et griffonne dans la colonne des détails de la naissance: “Enfant de sexe masculin mort-né, pesant quatre livres, délivré normalement par la mère.”
Au-dehors c’est la silence, depuis la salle d’attente le père surveille d’un regard anxieux les silhouettes vêtues de blanc qui se lavent les mains. Puis monte le son de sanglots derrière les rideaux verts de la salle de travail.
“Yeh bhi gas kand ka baccha paida hua hai (Voici un autre enfant de la tragédie du gaz)”, dit l’infirmière en dévoilant au père le visage fripé de son enfant.
C’est ce que la journaliste Ritu Sarin découvrit et relata quand elle se rendit à Bhopal, capital de l’Etat du Madhya Pradesh, pour le magazine Sunday, en juillet 1985, sept mois après le pire accident industriel qu’ait connu la planète.
Greenpeace estime à seize mille le nombre des morts, et à cinq cent mille celui des personnes qui ont été physiquement atteintes dans les vingt ans qui ont suivi l’écoulement de tonnes de gaz toxiques émanant d’une usine gérée par la firme américaine Union Carbide. Les victimes du désastre continuent de lutter pour établir la responsabilité de la multinationale et obtenir des dédommagements proportionnés à l’horreur de ce qu’elles ont vécu et vivent encore.
Quand les pollueurs cherchèrent quelqu’un pour maquiller la tragédie, ils se tournèrent vers Peter Hargitay. Il est fier de ce qu’il a accompli. Sur le site web de sa société de relations publiques, en 2002, il se vantait en ces termes: “Certaines de nos phrases sont reconnues pour leur profondeur, le message inattendu qu’elles véhiculent ou leur contenu sans équivoque. “Nous acceptons la responsabilité morale” a été une formule qui a bénéficié d’une diffusion télévisée mondiale quand des milliers de personnes ont péri dans un accident terrifant. Avec cette phrase, nous avons créé un slogan que même les conseillers juridiques pourraient utiliser.... parce qu’il exprimait le chagrin tout en rejetant a priori la responsabilité de l’entreprise en tant que telle, sur le plan financier en particulier. »
Quand les partisans de la suprématie blanche en Afrique du Sud eurent besoin de pétrole pour alimenter le régime de l’apartheid, un certain Marc Rich vint à leur secours. Le vendeur de marchandises interdites, qui avait fui la justice américaine et figurait sur la liste du FBI des « dix personnes les plus recherchées » se régala à contourner les sanctions internationales. Depuis sa cachette dans le canton suisse de Zoug, il acheta du pétrole au Nigeria et le fit acheminer en Afrique du Sud.
A SUIVRE