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Un communiqué du ministère de la Justice est tombé dimanche après-midi pour annoncer l'enquête, laquelle viserait, selon le même communiqué, à « préserver les intérêts des victimes et de leurs ayants-droits. Pas moins de 41 personnes ont péri sous les décombres de l'ancienne mosquée Berdieyinne, édifiée au début du 18ème siècle sous le règne du Sultan Moulay Ismaïl. L'effondrement a également fait 75 blessés, dont 18 sont toujours hospitalisés à Meknès, Fès, Ifrane et El Hajeb. Le sort de ces 18 derniers n'est pas encore élucidé, même si les déclarations officielles se veulent rassurantes. La seule information ayant été relayée à ce sujet par l'agence de presse officielle est l'ouverture, au sein de l'hôpital Mohammed V de Meknès, d'une cellule du Parquet général pour « simplifier les procédures au profit des familles des victimes ».
S'agissant de l'enquête judiciaire ordonnée par le Procureur du Roi à Meknès, elle aurait été diligentée à la seule fin de « préserver les intérêts des victimes et de leurs ayants-droit », comme l'a bien indiqué le communiqué du ministère de la Justice. On ne sait toujours pas si elle consistera à déterminer, aussi, les responsables, directs ou indirects, d'un drame qui a endeuillé, au-delà de la population de Meknès, tout le peuple marocain. Des voix commencent déjà à s'élever à Meknès pour dire que des riverains de la mosquée Berdieyinne, ainsi que des fidèles habitués de ce lieu, avaient déjà mis en garde les autorités locales contre le risque de son effondrement, notamment après l'incendie qui se serait déclaré, il y a environ deux mois, dans un dépôt de menuiserie avoisinant, endommageant une partie du minaret de la même mosquée. Les mêmes voix déplorent « l'inaction » des autorités face à cette alerte, précisant qu'une intervention de la part des mêmes autorités aurait pu éviter le pire.
Mais voilà, le pire n'a pu être évité. «Il incombe, maintenant, à la Justice de déterminer les responsabilités des uns et des autres », exhorte un juriste, espérant que l'enquête annoncée ne se limitera pas à la simple définition des causes mais à préciser les véritables responsables de la tragédie.
Pour rappel, SM le Roi Mohammed VI avait ordonné une expertise urgente de toutes les anciennes mosquées du Royaume. Des comités, constitués d'experts représentant différentes autorités de tutelle, dont l'Intérieur et les Affaires islamiques, seront créés au niveau de chaque ville pour s'arrêter sur l'état de tous les anciens lieux de culte.
Il va de soi que la responsabilité de l'effondrement de vendredi dernier n'incombe pas aux seules intempéries, lesquelles auront simplement précipité le drame. La responsabilité humaine y est sans doute pour beaucoup dans ce qui s'est passé. Le spectacle des effondrements d'édifices anciens est devenu quasi-ordinaire, à chaque hiver. Et les autorités semblent se complaire devant ce spectacle, même si cela met en danger la vie de dizaines, voire de centaines, de familles. Pour s'en rendre compte, il suffit d'une simple visite dans l'ancienne médina de Fès où une bonne partie de vieilles maisons menace de tomber à tout moment. Une meilleure réponse à ce danger serait une mobilisation urgente et tous azimuts de la part de toutes les autorités de tutelle. Il y a bel et bien péril en la demeure.