Le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachguar, a été, dans la soirée du lundi 16 août, l’invité de l’émission « Elections 2021 » de la chaîne de télévision 2M qui diffuse une série de débats regroupant les dirigeants politiques à partir de cette soirée et jusqu’à la veille du lancement de la campagne électorale. Lors de ce premier débat télévisé de la série en question, le responsable du parti de la Rose a répondu à quelques questions posées par l’animateur de l’émission et à plusieurs questionnements et interrogations de nombre d’intervenants dont la quasitotalité des acteurs de la société civile se focalisant dans leur ensemble autour des secteurs de la santé, de l’éducation formation, de la gestion des affaires communales et interpellant le programme électoral du parti en perspective des échéances du 8 septembre. Driss Lachguar a commencé par réitérer l’ambition du parti de se positionner parmi les trois premières formations en termes de scores électoraux à l’issue desdites consultations car le Maroc, a-t-il souligné, a besoin d’une nouvelle alternance qui soit fondée sur des conditions objectives, conditions dédiées par la conjoncture nationale mais aussi internationale. Et d’ajouter que la crise de la pandémie du Covid-19 a montré que le secteur public occupe une place centrale dans la gestion des affaires publiques et que notre pays a toujours besoin de l’Etat-providence. Abordant le premier axe du débat relatif au secteur de l’éducation-formation, particulièrement l’enseignement élémentaire, le Premier secrétaire, après avoir indiqué que la loi-cadre n’a été promulguée que tout récemment et que le parti de la Rose accorde à cette catégorie d’enseignement un intérêt particulier car constituant le noyau de l’éducation et de la préparation des générations montantes, a indiqué à ce propos que l’USFP a émis des suggestions sérieuses s’articulant autour de la création d’un système moderne, équitable et ouvert. Par ailleurs, il a appelé à l’harmonisation et à la généralisation de l’enseignement élémentaire à commencer par l’unification de l’appellation en faisant de cette étape éducative un système basé sur une conception renouvelée, uniforme, cohérente et moderne et en la liant à l’enseignement primaire dans le cadre d’un processus éducatif complémentaire et homogène. S’agissant de la problématique des violences scolaires, évoquée par l’un des intervenants, Driss Lachguar a rappelé que ce phénomène ne date pas d’hier puisque, par le passé, d’aucuns dénonçaient la violence systématique exercée sur les petits enfants par leurs instituteurs. Les mutations sociales et psychologiques ont révélé d’autres types de ces violences, désormais entre enseignants et élèves, élèves et leurs instituteurs et élèves entre eux. Cela nécessite, a-t-il souligné, de gros efforts psychopédagogiques, matériels, mentaux, moraux traitant des milieux familiaux et de l’environnement où évolue le maître. Quant à l’enseignement privé dont l’émergence a handicapé le fonctionnement et le résultat de l’enseignement public, le dirigeant du parti de la Rose a ironisé à l’envers de l’intervenant qui a soulevé cette question : « Ne reconnaissons pas seulement la moitié vide du verre, reconnaissons la moitié pleine du verre » avant d’indiquer que les meilleures notes ont été décrochées dans les écoles publiques, les universités, les centres et instituts publics. Toutefois, reconnaissant les dysfonctionnements enregistrés quant au fonctionnement de l’enseignement privé, il a précisé que l’USFP préconise l’élaboration d’un programme stratégique participatif visant à intégrer le secteur privé scolaire et de formation dans le système général de l’éducation-formation. Là-dessus, le parti propose, entre autres, de rehausser les compétences des ressources humaines en permettant aux cadres de l’enseignement privé de suivre la formation fondamentale dispensée par les centres régionaux des métiers d’enseignement et de mettre en place une «charte de l’enseignement» qui valorise la situation matérielle de ces cadres. Dans ce contexte, Driss Lachguar, en faisant allusion à la loi-cadre, a souligné la nécessité d’une révision de cette législation sur la voie de l’intégration de l’enseignement privé pour aboutir à un enseignement uniforme et harmonieux. D’autre part, concernant la revendication des étudiants de généraliser l’octroi des bourses d’études, il a souligné que si les bourses, avant la licence, doivent être tributaires du niveau social ou de l’indigence des ménages, elles devraient, après ce diplôme, devenir des bourses de mérite et d’excellence. A propos du secteur de la santé, et plus précisément la situation des médecins, notamment ceux exerçant dans les zones lointaines ou vulnérables, Driss Lachguar a reconnu que le salaire du médecin est loin d’être compatible avec les efforts déployés par celui-ci et les sacrifices qu’il a consentis. Il a insisté, en outre, sur la nécessité d’alléger le poids de la charge du médecin en commençant par l’investissement dans les infrastructures et l’instauration de conditions matérielles et morales favorables à sa pratique professionnelle. Quant au budget réservé au secteur de la santé qui demeure dans notre pays bien en deçà de ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Premier secrétaire du parti de la Rose a rappelé que la protection de la santé constitue la première des priorités et que l’USFP aspire qu’à l’horizon de 2026, le budget de la santé atteindra la proportion de 10% du budget général de l’Etat comme recommandé par l’OMS. A cet effet, les collectivités locales et les régions doivent contribuer à cet effort de même que le secteur privé et le secteur public devront y œuvrer de concert. De même qu’il ne faut pas négliger la nécessité de mettre en œuvre une distribution territoriale équitable des ressources humaines sanitaires et des cadres médicaux, distribution qui, à l’instar d’autres domaines, suppose l’instauration d’un système d’incitations matérielles ou non matérielles. Concernant toujours le secteur de la santé, abordant la question de la formation des cadres médicaux, Driss Lachguar a mis en exergue la qualité performante de celle-ci. Preuve en est, a-t-il souligné, que nos cadres sont bien recherchés par les pays étrangers. Toutefois, a-t-il précisé, la pandémie nous a poussé à remettre en question toutes les composantes de la santé, dont la formation. Et de citer l’attachement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la formation professionnelle et sa volonté d’en concevoir un cadre juridique clair (qui engloberait le personnel de la santé pour des perspectives meilleures). En ce qui concerne le secteur socioculturel et sportif, il a été relevé la disparition et l’absence manifestes des maisons de jeunes pourtant jadis florissantes et rayonnantes. Le Premier secrétaire du parti de la Rose a justifié ce phénomène par l’environnement culturel actuel et les grandes mutations technologiques et numériques qui ont complètement modifié les rapports des jeunes avec le monde extérieur. La musique, à titre d’exemple, s’écoute, s’apprend et se fait en un clic, ainsi, plus besoin de se rendre dans une « maison de jeunes ». Par contre, avance-til, outre les terrains de proximité, judicieusement réfléchis et les espaces d’animation et d’exposition plein air, il faudrait penser à organiser « des rencontres de jeunes » en observant l’obligation de les accompagner de liberté, loin de tout interventionnisme (…). S’agissant de la gouvernance quant à la gestion des affaires locales, particulièrement le traitement des ordures ménagères et des eaux usées, Driss Lachguar a relevé qu’en examinant posément ce volet, il apparaît qu’il existe sans aucun doute une multitude de défaillances et de dysfonctionnements. En effet, le problème des décharges publiques et du traitement des ordures ménagères s’est toujours posé avec acuité mais les solutions recherchées et trouvées étaient sporadiques, isolées manquant d’homogénéité et de coordination. C’est pour cela que le parti appelle à la mise en place d’une instance nationale en charge de la gestion de ce paradoxe environnemental et du traitement de ses répercussions sur le bien-être du citoyen dans un cadre harmonieux, cohérent et rationnel. Quant au phénomène de l’occupation du domaine public, le dirigeant socialiste a précisé que cette problématique ne concerne pas uniquement les « étaleurs » (Ferrachas) mais bien d’autres catégories de la population (…) et que la formation propose l’adoption d’un système d’urbanisation commerciale, la mise en œuvre d’un cahier des charges rigoureux, l’ouverture d’un débat entre les différents domaines et la révision des procédés de traitement pour une véritable justice territoriale. A la remarque exprimée par l’un des journalistes de la chaîne quant à la glorification constante des anciens leaders de l’Union socialiste des forces populaires (Abdellah Ibrahim, Abderrahim Bouabid, Abderrahmane El Youssoufi …) par le Premier secrétaire du parti, ce dernier a rétorqué par la sagesse : «Celui qui n’a pas d’histoire, n’a pas d’avenir ». Revenant enfin aux préparatifs des prochaines échéances électorales, il a annoncé que de nombreux membres de la jeunesse ittihadie se portent candidats dans plusieurs régions du pays, ce qui dénote l’intérêt grandissant de la jeunesse pour les affaires publiques. Le Premier secrétaire du parti de la Rose s’est dit, en conclusion, optimiste, serein et satisfait de ce débat et a affirmé qu’il est intimement convaincu que les Marocains se mobiliseront ensemble pour dépasser tous les obstacles et relever tous les défis afin de contribuer à l’édification du Maroc de demain …