Driss Lachguar : Le prétendu dialogue engagé par le gouvernement actuel est pire que ceux qu’ont connus les années de plomb

«Aucun dialogue sérieux ne peut être engagé avec ce gouvernement», a affirmé hier le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, lors d’une table ronde organisée par le parti de la Rose à son siège central à Rabat, pour débattre de la première mouture du projet de loi organique concernant les collectivités territoriales.

«Le dialogue engagé par le gouvernement actuel est pire que ceux engagés lors des années difficiles», a martelé le dirigeant ittihadi en faisant allusion aux dialogues entre les partis nationalistes et le ministère de l’Intérieur durant les années de plomb. «On négociait, a-t-il affirmé, et on échangeait des mémorandums en vue de parvenir à des accords», ce qui n’est pas le cas de la démarche adoptée par le gouvernement Benkirane à propos du projet de loi sur la révision des listes électorales présenté cette semaine au Parlement sans concertation avec les partis de l’opposition notamment. Ceux-ci sont maintenant conscients que le dialogue avec ce gouvernement ne mène à rien. Ils ont donc décidé de renforcer leur alliance en vue de faire face à cette situation inédite. «Nous avons tenu, hier (c’est-à-dire mercredi) une rencontre et nous avons dénoncé cette démarche», a-t-il précisé.

Le Premier secrétaire de l’USFP qui a présidé les travaux de cette table ronde a, par ailleurs,  souligné que le but de cette rencontre s’inscrit dans la stratégie du parti visant à s’ouvrir sur la société civile et les experts dans l’objectif d’élaborer  ses propositions concernant le cadre institutionnel relatif à la région et les collectivités territoriales.

Il a rappelé dans ce sens que l’USFP avait tenu des rencontres avec les différents intervenants du  domaine dont l’Association des présidents des conseils communaux et l’Association des présidents des régions. Politiquement parlant, le parti de la Rose, a précisé le Premier secrétaire, a coordonné son action avec les partis de l’opposition, en l’occurrence le Parti de l’Istiqlal, l’Union constitutionnelle et le Parti authenticité et modernité. Ces quatre partis ont, pour rappel, adressé au gouvernement un mémorandum commun contenant seulement leurs positions de principe, laissant à chacun d’entre eux le soin de détailler ses propres propositions. Dans ce sens, Driss Lachguar a affirmé que «l’USFP a détaillé ses propositions dans un mémorandum adressé au gouvernement». 

Le Premier secrétaire a, en outre, déploré que la première mouture du projet de loi organique sur les collectivités territoriales n’ait pas mis à profit les expériences réussies de la démocratie locale que le Maroc a notamment connues depuis 2003. 

Lors de son allocution, Mohamed Mouhib, membre du Bureau politique du parti, a, pour sa part,  présenté les grandes lignes du projet de mémorandum de l’USFP au sujet de la mouture gouvernementale. 

Ce mémorandum contient un préambule et deux parties : l’une consacrée au diagnostic et l’autre aux propositions du parti qui visent à approfondir l’option démocratique en tenant compte du rôle important que la Constitution de 2011 a octroyé aux collectivités territoriales.