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Très saluée par la critique, cette chorégraphie parle du plus vieux cabaret de Marrakech nommé Madame Plaza. «Cela pourrait être une chambre. Ou la salle d’un cabaret après la fermeture. Il s'appelle “Madame Plaza”, c'est le plus vieux cabaret de Marrakech», lit-on dans la présentation de la chorégraphie. Echouées là, quatre femmes s’étirent dans la lumière grise, roulent et tournent, allongées sur des lits, ou de vieux sofas, prolongeant des courbes de leurs bras le moment entre jour et sommeil. La nuit remue. Leurs mains accrochent le temps, leurs corps révèlent un monde où le regard s’abolit dans leur solitude d’après tout. Se cherchant l’une l’autre, leurs flancs se frôlent, leurs mains s’enlacent, esquissant des rencontres empreintes d’une sensualité furtive. Leurs gestes creusent le vide qui les enveloppe avant que leurs voix, soudain, n’ancrent ces corps dans le sol, ne les fassent surgir, indomptées, libres, fières. Prêtes à ravager la scène de leur existence, épaississant l’air qui les entoure d’un parfum charnel et capiteux par le chant qui soulève leurs gorges et pince le cœur.
C’est en regardant un documentaire à la télévision que Bouchra Ouizguen a découvert les Aïta, ces chanteuses de cabaret, dépositaires à la fois d’un art venu du fond des temps et de l’histoire récente de son pays, le Maroc.
Elle se lance alors dans une recherche pour retrouver ces femmes, libres, qui sont un peu l’équivalent des geishas japonaises, au chant puissant et séduisant. Madame Plaza est l’aboutissement de toute cette histoire, faite d’un lent processus pour trouver un langage entre voix et corps, où ces femmes, lourdes, lentes, magnifiques par la justesse de leurs gestes et la densité de leur présence, laissent librement leurs voix s’enfler dans les airs.
Par ailleurs, le Festival, qui réunira quelque 150 poètes des pays du pourtour de la Grande bleue dont les poètes marocains Mohamed Hmoudane et Abderrahim El-Khassar, reste un bel hymne à l'histoire, la géographie et à la mixité méditerranéennes. Lodève réservera, également, une place de choix à de nombreux artistes, musiciens, performers et chorégraphes pendant toute la durée du Festival. Le programme comporte, notamment des lectures, concerts, débats, tables rondes et des spectacles chorégraphiques et musicaux, tous à la louange de la poésie.