
Or, c’est une disposition dont le concept constitue un casse-tête pour le gérant de l’entreprise. José Pizzaro Perales se plaint de la tricherie de certains usagers. «Nous avons reçu plein de papiers falsifiés, des gens non résidents qui prétendent l’être. Mais, nous ne sommes pas dupes, nous disposons de nos propres moyens pour détecter ce genre de tricherie».
Ce qui préoccupe les usagers, c’est le sabot, car en cas de non-paiement, ils seront amenés à payer une pénalité de 30 DH. Même au niveau du stationnement en deuxième position, dans les zones interdites, près des trottoirs peints en jaune, dans les zones réservées (ambassades, tribunaux, …), dans un angle de rue ou de boulevard, on est également passible de la même sanction. On peut dire que la joie des automobilistes de voir les dépanneuses disparaître de Casablanca n’aura pas trop duré, puisque les sabots les ont remplacés en quelque sorte. Et il existe même quelques cas d’arnaques préméditées.
A en croire Mohamed, Casablancais, qui nous rapporte les détails de cette mésaventure due au manque de contrôle de la part des services concernés. «Ma fille avait stationné sa voiture dans un parking appartenant à ce gestionnaire espagnol. Elle a payé son ticket. A son retour, elle a été surprise de trouver un sabot collé à son véhicule. Elle a payé une pénalité de 30 DH sans recevoir de justificatif», s’indigne-t-il.
Rappelons que c’est dans le cadre du plan de réaménagement des espaces de stationnement de la métropole que le Conseil de la ville de Casablanca avait accordé à deux opérateurs l’autorisation de gardiennage. En janvier 2007, l’opérateur espagnol, Parking Sarl, a commencé à déployer ses machines sur le territoire de la commune urbaine de Sidi Belyout. «Dans l’avenir cela aura un impact positif sur la dynamique économique et le trafic à Casablanca.
Notre rôle est de permettre aux citoyens de stationner, mais doivent nous aider également, en évitant de faire circuler en voiture des heures durant. Grâce au système de parcmètres, on pourra stationner dans la zone de Sidi Belyout où l’on dispose de 20.000 places au lieu de 4000 actuellement», rassure José Pizarro Perales.
Selon le contrat signé avec la commune urbaine de Casablanca, 10.000 places seront payantes avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 150 millions de dirhams. A Sidi Belyout, ces horodateurs sont déjà déployés pour couvrir les 4000 endroits de stationnement payant tandis que 6.000 points de stationnement sont prévus au Maârif avant d’atteindre Aïn Diab et d’autres zones.
La société entend, par la suite, s’étendre à d’autres villes telles que Marrakech, Tanger et Tétouan.
De son côté, Parking Sarl doit verser 108 dirhams mensuellement pour chaque place exploitée à Casablanca. Mais en attendant, les automobilistes compliquent de plus en plus la démarche de ce nouveau gestionnaire.
r Le calvaire des gardiens
Les gardiens de voitures, hommes et femmes, exerçant le métier depuis plusieurs années, se voient aujourd’hui exposés à l’exclusion et au chômage. Quelque 400 professionnels titulaires d’une autorisation avaient multiplié les sit-in devant le siège de la wilaya de Casablanca. En vain. La remise en service des horodateurs accentue toujours leur frustration puisqu’ils «sont après toutes ces années de travail régulier mis à la porte», souligne, attristé, Abdessamad, 40 ans, gardien de voitures dans l’arrondissement de Sidi Belyout. Et d’ajouter qu’il a toujours payé des redevances à la commune et que parfois il ne lui restait que «50 dirhams pour subvenir aux besoins de sa famille». Une situation qu’il partage avec des centaines d’autres gardiens qui «ont proposé de placer chaque gardien près d’un horodateur afin qu’ils puissent continuer à travailler», indique Mansouri Joundi, représentant syndical. Pour le moment, le nouveau gestionnaire n’a recruté que 45 gardiens, percevant des salaires entre 2500 et 3000 dirhams après concertation avec les autorités locales. De son côté, José Pizarro Perales, gérant de la société précitée, a précisé que le gestionnaire «n’a jamais promis de reprendre tous les gardiens». Il a souligné que sa société engage des chauffeurs, des encaisseurs et des préposés à l’entretien pour répondre à ses besoins.