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Bien sûr, là n’est pas la question. Cette sérénade que le Polisario chante depuis 34 ans n’intéresse plus personne. Mais cette fois, il y a comme une erreur de casting savamment orchestrée qui a fait que ce soient des Marocains de Laâyoune qui seront les invités de marque de cette 34ème comédie. Alger n’a pas lésiné sur les moyens pour donner à cet «événement» sa véritable dimension de provocation. Elle n’a pas lésiné non plus sur les «symboles forts» pour l’accentuer, en réservant, mercredi dernier, un accueil triomphal au sein du Parlement algérien à la délégation des pro-séparatistes. Un passage que les médias algériens, - à leur tête la télévision officielle -, ont couvert de manière magistrale. Accueillis comme des « héros » de « l’Intifada sahraouie », les activistes que l’on se passe de nommer (par charité) n’ont pas hésité à verser quelques larmes crocodilesques sous l’œil compatissant des caméras algériennes. Vas-y que je te tartine des kilomètres de jérémiades sur ces soi-disant « caches secrètes de Maghouna » (Ndlr : Kalaât Megouna), « El Bir », « Laâyoune », et ces légendaires « instruments de torture psychologique et corporelle des plus atroces » qui ne devraient plus exister que dans l’imagination morbide d’activistes de la 25ème heure. Ces derniers, qui cherchent à se forger une célébrité sur le dos d’une cause «fictive», semblent oublier à l’insu de leur gré que le Maroc a déjà et courageusement tourné la sombre page des années de plomb, chose que l’Algérie vers laquelle ils sont accourus n’a pas eu l’audace d’accomplir. Mais, paraît-il, ces activistes dont certains ont été indemnisés par l’Instance Equité et Réconciliation (IER), au même titre que toutes les victimes marocaines des années de braise, seraient plus intéressés par les pétro-dollars algériens. Alors, ils ont réinventé «l’Intifada sahraouie de 2005» ! Là encore, ils se la jouent «victimes» de «procès fictifs», de «détentions arbitraires», de «tortures humiliantes», et tout et tout.
Mais passons car, au-delà des médias, Alger a jugé encore plus intéressant de dépêcher une armée de «militants associatifs» pour accueillir les séparatistes de Laâyoune. Ces mêmes «militants» de la dernière heure ont bien voulu s’apitoyer sur les «malheurs» supposés de nos concitoyens à Laâyoune et n’ont pas osé ouvrir les yeux sur l’humiliation quasi-quotidienne du peuple kabyle par les autorités algériennes. Jusqu’où peut alors mener l’hypocrisie droit-de-l’hommiste ?!
Mais là encore, passons. Car ce nouveau chapitre de provocation monté en épingle par Alger exige une riposte ferme de la part de Rabat. Contactés hier par «Libé», des Sahraouis unionistes ont appelé le gouvernement à prendre des mesures appropriées contre les pro-séparatistes en voyage à Alger, considérant ce voyage comme un acte de «haute trahison». Interrogés sur la nature de ces mesures, ils ont appelé à un «traitement judiciaire» de cette affaire, en exhortant les autorités à ne pas céder cette fois devant une hypothétique « pression étrangère».