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L’Algérien Mohamed Bedjaoui, la Burundaise Françoise Ngendahayo Kayiramirwa, et la Mauricienne Pramila Patten devaient se poser hier à Conakry, avec la difficile tâche d’enquêter sur des faits qui mettent directement en cause la junte.
Les témoins de ce massacre en plein stade sont nombreux. Et ils sont beaucoup à raconter comment les éléments de la garde présidentielle, les bérets rouges, ont ouvert le feu à bout portant sur les manifestants. D’après des témoins et des victimes, ces mêmes bérets rouges ont violé des femmes, mutilé certaines d’entre elles en introduisant des armes dans leur sexe, éventré des sympathisants de l’opposition à la baïonnette. Ces faits sont établis. Reste à fixer les responsabilités précises dans ce qui s’est passé. Quels sont les corps des forces de sécurité qui ont effectivement été mêlés à l’horreur ? Quel rôle ont joué les hauts responsables de la junte qui étaient présents dans le stade et à ses abords ? Questions centrales, enfin : le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, avait-il donné ce jour-là des instructions ? Si oui, lesquelles ?
La commission doit rester à Conakry jusqu’au 4 décembre. Le secrétaire général de l’ONU dit avoir reçu l’engagement écrit du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, et du Premier ministre, Kabiné Komara, que les autorités guinéennes coopéreraient et faciliteraient son travail.