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![Des dentistes au Néolithique? Des dentistes au Néolithique?](https://www.libe.ma/photo/art/default/4775534-7139599.jpg?v=1349177397)
L'ossement en question appartient selon les spécialistes, à un homme qui avait entre 24 et 30 ans lors de sa mort. Mais s'il a été découvert au siècle dernier, jamais personne n'avait observé l'étrange réparation. Décrite et cataloguée, la mâchoire avait en effet été léguée à un musée à proximité de la ville de Trieste sans que davantage d'observations ne soient faites. "La mâchoire est restée au musée pendant 101 ans sans que personne ne note quoi que ce soit d'étrange", confirme Claudio Tuniz de l'International Centre for Theoretical Physics de Trieste cité par NewScientist. Ce n'est alors que lorsque ce scientifique et son collègue ont utilisé le spécimen pour tester une nouvelle machine d'imagerie que la découverte a été faite.
Ils ont construit une image en 3D et en haute résolution de la dent qui a révélé une longue cassure verticale, et une zone d'émail qui avait été usée pour créer une cavité dans laquelle la dentine était exposée. La matériau inhabituel formait une fine couche qui remplissait parfaitement la cavité et la partie supérieure de la cassure. Une spectroscopie infrarouge et une datation au radiocarbone ont alors permis de voir que le matériau en question était en fait de la cire d'abeille vieille de 6.500 ans. Ceci suggère qu'elle a pu être utilisée pour réparer la cassure et combler la dent alors que son propriétaire était encore en vie.
Toutefois, si les chercheurs estiment que cette opération a eu lieu à peu près à la date de la mort de l’individu, ils ne sont pas totalement certains qu'elle soit intervenue avant la mort. Si tel était le cas, ils suggèrent néanmoins que le colmatage était probablement destiné à atténuer la douleur et la sensibilité au niveau de la fissure, verticale et affectant les couches d'émail et de dentine. Il s'agirait alors de la plus vieille trace de dentisterie jamais découverte, précédant de beaucoup les prothèses en or utilisées sous l'empire romain.
Selon Tuniz, la forte usure de la dent est "probablement due à son utilisation dans des activités non-alimentaires, comme le tissage, généralement pratiqué par les femmes au Néolithique". "Ceci est peut-être la preuve la plus ancienne de dentisterie durant la Préhistoire en Europe, et le plus ancien exemple connu de (…) soins palliatifs d'obturation dentaire", ajoute pour sa part Bernardini. Quant à l'utilisation de cire comme matériau, l'idée ne parait pas si étrange aux yeux des scientifiques qui soulignent les avantages que celle-ci peut présenter.
"Le point de fusion de la cire est bas, donc il est facile de la faire fondre, et elle se solidifie pour s'ajuster au trou quand elle se rafraichit à la température d'une pièce", explique Stephen Buckley de l'université de York qui a participé à d'autres recherches sur des dents de Néandertal. Celui-ci ajoute également que la cire peut contenir du miel et du propolis qui ont tous deux des vertus antibactériennes et anti-inflammatoires. "J'ai utilisé de la cire d'abeille pour un projet majeur de momification égyptienne, et cela s'est avéré très utile - d'où son utilisation par les embaumeurs égyptiens", ajoute t-il encore.
"Plus on en apprend sur les populations préhistoriques et plus on apprécie leurs manières sophistiquées. Ils faisaient des choses tellement intéressantes, aujourd'hui révélées par des observations minutieuses et des technologies avancées", commente pour sa part David Frayer de l'université du Kansas qui a mené une autre étude sur des dents découvertes dans un cimetière au Pakistan.