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L’ONG en question avait déposé plainte auprès de l’Audience de Barcelone contre les tracts distribués par le PP dans le quartier du centre de Barcelone «Raval» véhiculant le message suivant : «Raval ne doit pas se convertir en un ghetto islamique». Selon SOS Racismo, le candidat du PP veut «incendier» la campagne électorale.
Dans un communiqué de presse, elle a assuré que ces tracts incitent « au racisme et à la haine », déplorant que le PP ait choisi de copier le style des autres partis politiques européens qui cherchent à instrumentaliser le discours contre les migrants afin de récolter les voix des électeurs. Et de marteler: «Ces discours irresponsables et opportunistes débilisent une société dont la cohésion s’affaiblit de plus en plus».
L’ONG en question a néanmoins admis qu’il est difficile de déposer une «plainte pour ces faits très graves, car l’actuel article 510.1 du Code pénal ne permet pas d’attaquer pareils tracts par la voie pénale, alors que son amendement n’entre en vigueur que le premier juillet». Lequel amendement ne s’appliquera pas à ce cas précis parce qu’il n’a pas d’effet rétroactif.
En dépit de cet obstacle, SOS Racismo déposera sa plainte auprès de l’Audience provinciale de Barcelone pour qu’elle diligente une enquête, mais en même temps elle a exhorté la société civile à «donner une réponse citoyenne» à cette campagne du PP. «Ne vote pas pour le racisme et la haine», conclut le communiqué.
«Les imams salafistes sont eux qui profèrent des menaces contre nos valeurs et incitent au jihad et à la lutte contre les valeurs de l’Europe», a affirmé pour sa part Alberto Fernández, candidat du PP qui brigue la mairie de Barcelone.
Il a souligné que son parti a déposé jeudi dernier une plainte auprès de la police catalane et vendredi auprès de la Commission électorale centrale contre la diffusion de «fausses propagandes du PP» sur les réseaux sociaux comme par exemple ce tract portant le sigle du parti de droite et le message suivant : «Eixample (l’un des dix districts de Barcelone) ne peut pas devenir un ghetto homosexuel». «Il y a des gens qui veulent déformer et porter atteinte au PP en diffusant de faux messages», a-t-il déclaré aux médias.
Les dérives de la droite en Europe s’enchaînent et se succèdent. Un autre exemple en atteste, en l’occurrence la déclaration fantasmagorique du maire UMP (droite) de Venelles (France), Robert Chardon, qui a écrit sur son compte Twitter à l’adresse de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy : «Il faut interdire le culte musulman en France». Ce qui constitue, selon lui «la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France. Et j’attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition». Et d’ajouter: «Il faut déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine ».
Cette déclaration a provoqué un tollé général. Une pétition publique a été adressée au ministre français de l’Intérieur demandant «la démission immédiate de Robert Chardon». «Curieuse manière de faire de la politique! Monsieur Chardon veut-il revenir sur l’Edit de Nantes et faire un grand bond en arrière de plus de 400 ans! Nous ne pouvons admettre qu’un élu de la République tienne des propos radicalement contraires aux principes fondateurs de notre République. C’est plus qu’un «dérapage» (comme le décrit la presse), c’est une faute lourde et sans doute un délit qui mérite une sanction exemplaire. Nous ne pouvons continuer à tolérer ces provocations et cette banalisation de la violence vis-à-vis de catégories de citoyens : aujourd’hui les musulmans et demain? Nous demandons la démission immédiate de cet élu et de tout- élu-e qui tiendrait des propos de ce genre. Nous demandons l’inéligibilité de toute personne divulguant des propos indignes des valeurs républicaines», lit-on dans cette pétition mise en ligne sur le web.
Une autre bavure a été commise récemment par le maire de Béziers, Robert Ménard, qui est passé de l’extrême gauche à l’extrême droite. Le fondateur de Reporters sans frontières a souligné récemment que sa mairie se livrait à «un fichage religieux» des familles en fonction du prénom des enfants inscrits à l’école. «Un homme qui a fondé Reporters sans frontières et qui veut maintenant mettre des frontières jusque dans les maternelles, quelle métamorphose kafkaïenne ! En très peu de temps, il a renié ce qu’il était, il a aboli son parcours, jusqu’à devenir une caricature de l’extrême». Telle est l’opinion que le romancier français Didier Daeninckx a formulée à son égard sur les colonnes du journal Le Monde.