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Il s’agirait, pour ainsi dire, d’une
« réappropriation» du dossier par les Etats-Unis. Ce changement spatial ne serait pas le fruit du hasard, si l’on en croit un spécialiste de la question. « Ce recadrage spatial démontre, à qui veut bien voir, le rôle central que les Etats-Unis veulent jouer dans le règlement du conflit », explique Mohamed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). Les Etats-Unis connaissent mieux que quiconque les menaces que fait planer la poursuite du statu quo voulu par l’Algérie sur la région sahélo-saharienne en général et sur le Sahara en particulier. « Ce changement apporte la preuve sur le sérieux de l’Administration américaine quant à la recherche d’une issue pacifique à ce conflit, d’autant plus que des rapports américains récents sur la région font état de liaisons douteuses entre des membres dirigeants du Polisario et des organisations terroristes inféodées à la nébuleuse d’Oussama Ben Laden », certifie M. Talib. Ce dernier en veut pour preuve la recrudescence des enlèvements d’étrangers à la frontière, d’une part, entre l’Algérie et le Mali, et de l’autre, entre l’Algérie et la Mauritanie. Les Etats-Unis, puisque c’est d’eux principalement que dépend le règlement du dossier, compte tenu de leur influence géo-stratégique notoire, ont intérêt à préserver la stabilité de l’Afrique du Nord. Or, quand on sait que l’Algérie continue d’entretenir un élément déstabilisateur, en l’occurrence le Polisario, c’est cet intérêt américain qui est mis en danger. C’est sous cette optique que l’on peut comprendre, si l’on ose dire, ce « rapatriement » à New York du dossier des négociations.
Maintenant, surgit la question : A qui profiterait le déplacement du dossier vers les Etats-Unis ?
On peut trouver un bout de réponse à cette question quand on se rappelle que c’est le Polisario, avec la complicité évidente de l’Algérie, qui a toujours invoqué un « déménagement » du processus de négociations vers l’Europe, pariant ainsi sur l’activisme de certains chevaliers preux du droit-de-l’hommisme. Tout le monde s’est rendu compte avec l’affaire Aminatou Haidar de l’ampleur de la sensibilité européenne quant au registre « humanitaire ». Le processus de Manhasset a failli être noyé dans ce vrai-faux registre « humanitaire », instrumentalisé par le voisin algérien à la seule et (inutile) fin de jeter aux oubliettes la solution d’autonomie proposée par le Maroc en 2007 pour tourner la page du faux conflit autour du Sahara.
Cela dit, ce nouveau développement ne signifie pas une révision à la baisse du rôle européen dans la recherche d’une solution politique à ce conflit plus que trentenaire. Au contraire, « le Maroc préserve de très bons rapports avec le partenaire européen », relève un spécialiste des relations euro-marocaines, citant à titre illustratif l’octroi par l’Union européenne du statut de « partenaire privilégié » au Maroc.
A présent, reste à savoir le degré de sensibilité de la nouvelle Administration américaine à la thèse marocaine. La Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a clarifié la position de son pays sur cette question, lors de sa visite il y a trois mois au Maroc. « La position américaine n’a pas changé », a-t-elle alors entériné. Pour rappel, l’Administration Bush avait ouvertement appuyé l’offre marocaine d’octroyer un statut d’autonomie au Sahara.