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La chancelière allemande, qui était à Istanbul à l'occasion du premier Sommet humanitaire mondial, a estimé improbable une libéralisation d'ici au 1er juillet du régime des visas pour les citoyens turcs voulant se rendre dans l'espace Schengen, que demande la Turquie, laquelle refuse toutefois de remplir l'une des conditions posées.
Mme Merkel, qui rencontrait le chef de l'Etat turc en marge de ce sommet, a également fait part de sa "profonde préoccupation" au sujet de la levée de l'immunité de députés turcs, dont de nombreux élus pro-kurdes, qui y voient une manœuvre du gouvernement pour les évincer.
Les remarques abruptes de la chancelière allemande illustrent l'état des relations entre la Turquie et l'Union européenne, qui se sont dégradées ces dernières semaines après le refus de M. Erdogan d'assouplir la loi antiterroriste turque, l'une des 72 conditions posées par Bruxelles pour libéraliser le régime des visas.
Ankara a fait de cet accord une condition indispensable pour continuer d'appliquer le pacte controversé sur les migrants qui a permis de réduire drastiquement le flux des passages clandestins vers la Grèce.
Mais M. Erdogan refuse de toucher à la loi antiterroriste, la Turquie ayant été secouée cette année par une série d'attentats liés au conflit kurde ou attribués au groupe Etat islamique (EI).
L'UE redoute pour sa part que la législation turque dans ce domaine, qui recourt notamment à une définition de la "propagande terroriste" jugée trop large, soit utilisée pour poursuivre des opposants en pleines opérations militaires contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). De nombreux journalistes et universitaires ont été déjà poursuivis pour "propagande terroriste".
La décision vendredi du Parlement turc de lever l'immunité de dizaines d'élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) accusés de soutenir le PKK, ce qu'ils démentent, a renforcé cette inquiétude. A ce jour, 138 députés, de tous les partis représentés au Parlement, sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité, dont 50 élus (sur 59) du HDP.
Un affaiblissement du HDP pourrait renforcer le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, en plein débat sur une nouvelle Constitution pour instaurer le régime présidentiel voulu par M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.
Les pays européens ont en outre été déstabilisés par la soudaine démission de l'ex-Premier ministre Ahmet Davutoglu, artisan côté turc du pacte sur les migrants et perçu comme un interlocuteur fiable par Bruxelles.