-
Covid-19: Un rapport d'élus américains soutient la thèse de la fuite d'un laboratoire
-
Accord Hamas-Fatah sur la formation d'un comité pour administrer Gaza après la guerre
-
Appels à la désescalade face à l'offensive rebelle en Syrie
-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
Mais le successeur de Yasser Arafat a été profondément déçu par l’incapacité américaine d’arracher à Israël un gel total de la colonisation des Territoires occupés. «Naïvement, Abbas a cru son conseiller Saëb Erakat lorsque ce dernier lui a vendu l’idée que Barack Obama allait obtenir ce que personne avant lui n’avait pu arracher d’Israël : un gel complet de la construction dans les colonies», raconte un autre diplomate européen, de retour de Cisjordanie. «Aujourd’hui, il a l’impression d’avoir été abandonné», ajoute-t-il.
L’affaire Goldstone a encore creusé son impopularité. La rue l’a sévèrement critiqué pour avoir dû, sous la pression, soutenir le report de l’examen par l’ONU de la guerre menée à Gaza par Israël contre les islamistes du Hamas, en début d’année. Peu après ce recul, son petit-fils a été attaqué à l’école par un enfant palestinien. Abbas en aurait été profondément meurtri.
En fait, le chef de l’Autorité palestinienne a déjà pris du recul avec l’exercice du pouvoir. Il ne passe jamais plus d’une semaine en Cisjordanie. Il laisse le soin à son chef du gouvernement, Salam Fayyad, de présider le Conseil des ministres. Et les forces de sécurité, qui jusque-là dépendaient de lui, sont discrètement passées sous l’autorité de Fayyad.
À 74 ans, Abbas n’accepterait de revenir sur sa décision que s’il obtenait l’assurance que l’État palestinien serait créé à très court terme. Or, personne ne peut lui fournir une telle garantie. Son discours, prononcé le 8 novembre, sur les critères du futur État sonnait comme un testament politique, mais qui contraignait ses successeurs à se positionner par rapport à lui.
En coulisses, en effet, la lutte pour le pouvoir est lancée. Les candidats sont nombreux : Mohammed Dahlan, l’ancien chef de la sécurité à Gaza, Marwan Barghouti, le leader du Fatah qu’Israël pourrait libérer dans le cadre d’un échange de prisonniers avec Gilad Shalit, Saëb Erakat. Mais celui qui tiendrait la corde serait Nasser al-Kidwa, ancien représentant des Palestiniens à l’ONU. Le neveu de Yasser Arafat apparaît comme le candidat du compromis entre les factions palestiniennes.
Même si Abbas affirme qu’il restera aux affaires jusqu’à la prochaine présidentielle - dont la date est encore à fixer- la communauté internationale redoute une brusque vacance du pouvoir, qui ferait le jeu des islamistes du Hamas, déjà maîtres de la bande de Gaza. «Salam Fayyad n’a pas un soutien suffisamment large pour assumer le pouvoir, ne serait-ce que dans le cadre d’une transition», s’inquiète-t-on au Quai d’Orsay.