Déclaration finale du Forum national des intellectuels ittihadis

Sur invitation de l’Union socialiste des forces populaires, une « rencontre nationale des intellectuels ittihadis » a été organisée le 22 février 2025 au siège du parti à Rabat, sous la thématique « La culture, pilier essentiel pour la promotion du projet démocratique de développement » avec la participation d’une pléiade d’intellectuels du parti des forces populaires ainsi que d’hommes de culture d’autres horizons issus de la sphère de production de la culture et du «capital symbolique» de la richesse intellectuelle.

Ce forum, qui répond à la volonté de l’USFP de mettre en avant l’importance opportune et cruciale de la culture au milieu du champ politique, s’est distingué par l’allocution inaugurale du Premier secrétaire du parti, Driss Lachguar, lue en son nom par Ahmed El Aked, membre du Bureau politique dans laquelle il a exprimé sa satisfaction de ce regroupement d’intellectuels venus discuter de la place et de l’avenir de la culture au Maroc.

Driss Lachguar a déploré ce qu’il a qualifié de « gel intentionnel de l’action culturelle » des suites de circonstances indéterminées », au moment où « le Maroc, en pleine mutation économique et institutionnelle, a plus que jamais besoin de la culture en tant qu’outil et moteur du changement… »

Là-dessus, le Premier secrétaire du parti des forces populaires, en soulignant le rôle clé des intellectuels et hommes de culture dans le processus de consolidation des droits et libertés et de renforcement du double choix constitutionnel de notre pays, à savoir la démocratie et le développement, a mis l’accent sur l’impératif de pleinement impliquer les intellectuels dans la construction démocratique et le développement global du pays.., (cf. l’article du confrère Mourad Tabet publié sur les colonnes de notre journal).

Dans une déclaration finale émise à l’issue des travaux de cette rencontre, les participants ont indiqué que « dans un contexte marqué par une pléthore culturelle inédite au niveau national, mais aussi sur le plan international », s’appuyant sur la teneur d’une Constitution pleinement imprégnée par l’influence agissante de la culture, cette dernière nécessite, pour ce faire, le déploiement d’une action collective à même d’asseoir toutes les conditions susceptibles de recouvrer le rôle manifeste et crucial sur le plan institutionnel et symbolique quant à «la formulation des nouvelles interrogations, le renouvellement de la réflexion opportune et la protection de la valeur humanitaire dans un monde qui connaît une mutation alarmante qui pourrait freiner l’humanisme de l’homme par l’aplatissement de son existence en la noyant dans une atmosphère mortelle et en glorifiant les identités rétrogressives ».

Dans le communiqué sanctionnant les travaux du forum, les participants considèrent que « le projet culturel, sociétal et démocratique ne peut être consolidé en l’absence d’un système culturel apte à immuniser l’identité dans son ouverture sur l’autre en pleine cohésion avec les cultures et les civilisations différentes ».

A cet effet, la rencontre estime qu’il est opportun d’entreprendre l’habilitation institutionnelle des affaires culturelles par le biais de la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles y afférentes dont notamment celles se rapportant au Conseil national de la culture et des langues.

Par ailleurs, la déclaration finale souligne que les actions escomptées consistant à créer une dynamique sociétale favorisant la culture critique contribuant à la promotion sociale, la réforme de l’apprentissage, l’ancrage des principes droit-de-l’hommistes et la généralisation du dialogue rationnel, exigent, d’ores et déjà, la consolidation des institutions culturelles de la société telles que l’Union des écrivains du Maroc, outre celles de la société civile (…)
Ainsi les participants et acteurs de ce forum culturel ont conclu leurs travaux par les recommandations suivantes :

• La mise en place d’une commission composée de « leaders de la culture au sein de l’Union des écrivains du Maroc et de juristes et responsables des structures de ce collectif afin  d’examiner tous les aspects de cette thématique et de rechercher les voies à même de délivrer le monde de la culture de ce marasme et de rétablir la position naturelle qui lui revient à l’instar des plus grandes institutions culturelles aux niveaux national, régional et international.   
• L’ouverture d’un dialogue plus large pour davantage de réalisations dans l’objectif de favoriser les conditions de la tenue du prochain congrès de l’Union des écrivains du Maroc en vertu des règles juridiques qui encadrent ses activités et son action déployée à travers l’ensemble des sections dans les régions et provinces du Royaume tout en tenant compte du caractère exceptionnel de la situation actuelle du secteur de la culture.
• La création d’un « forum national » en réponse à la volonté exprimée par les participants qui soit alimenté par les intellectuelles et intellectuels ayant pris part à cette rencontre en leur rajoutant les acteurs dont la participation est susceptible d’assurer le suivi et l’activation des issues de la rencontre.
• Il revient au présent forum de tracer une feuille de route des programmes nationaux et régionaux dans un esprit semblable à celui qui a caractérisé la présente rencontre.

Et de saluer, en conclusion, l’esprit d’initiative concrétisé par l’Union socialiste des forces populaires qui n’a de cesse de mettre en avant l’action culturelle et ses rôles quant à la consolidation du tissu national et sa propulsion vers le développement global et la promotion matérielle et spirituelle de l’Homme et de la société dans sa marche inédite et exceptionnelle.

Rachid Meftah