De quoi meurent les jeunes ?


Slate.fr
Lundi 14 Septembre 2009

La bonne santé, l'énergie et la jeunesse ne mettent pas à l'abri de la mort. Selon une étude internationale de la revue médicale The Lancet, analysée par le quotidien El País, cette mortalité s'abat de façon très inégale selon les pays. Chaque année dans le monde la vie de plus de 2,6 millions de jeunes âgés de 10 à 24 ans prend fin précocement. Pas moins de 97% de ces décès surviennent dans un pays en voie de développement, rapporte le journal.
C'est la première fois qu'une étude de cette ampleur se penche sur la question alors que les moins de 25 ans représentent 30% de la population mondiale. Plus du quart de ces décès relèvent de facteurs extérieurs autres que la maladie. Et en l'absence d'une prise en considération de la question par les autorités politiques, ce nombre est amené à s'accroitre au cours des prochaines années, avertissent les analystes.
En se fondant sur une étude de l'OMS de 2004 portant sur le développement des maladies dans le monde, les chercheurs ont pu déterminer une répartition géographique très contrastée. On déplore dans le Sud-est asiatique et en Afrique subsaharienne plus des deux tiers de ces morts d'adolescents, là où les régions industrialisées d'Occident n'en subissent que 3%.
Dans les pays riches, les causes de mortalité varient de façon significative selon les pays et le sexe des sujets, détaille El País. Par exemple en Espagne 10% des jeunes qui meurent le sont à la suite d'un accident de la route, 6,3% se suicident, 6% ont subi des violences, et 5% succombent à des maladies (méningite, tuberculose, sida ou infections respiratoires). Autant de drames qui pourraient être en grande partie évités par la prévention, selon le journal.
Les infections transmises par la mère sont très meurtrières en Afrique du Nord, en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, causant 15% des morts. L'Amérique Latine se distingue par une forte prévalence de la mortalité par armes à feu (97%), un phénomène qui trouve notamment ses causes dans la corruption policière, le chômage et le trafic de drogue. «Ces données appellent à un investissement plus intense des gouvernants pour éviter les comportements à risques», conclut pour El País Daisy Mafubelu, directrice adjointe du département de santé familiale de l'OMS.


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