-
Ils pensent avoir découvert un astéroïde… c’était la voiture Tesla envoyée dans l’espace par Elon Musk
-
Une influenceuse crée le chaos dans une station de ski italienne
-
Radja Nainggolan privé de liberté pour trafic de drogue
-
Il refuse de vendre sa maison et se retrouve encerclé par une autoroute
-
« Une odeur de chair en décomposition »… L’Australie se passionne pour cette fleur rare et puante
Déjà entrés dans l’après-pétrole, deux agriculteurs bio installés près de Périgueux en Dordogne ont eu l’idée de recycler les déchets gras, dont les graisses des palmipèdes et de porc, ainsi que les huiles de friture de la restauration.
Benoît Delage, 36 ans, éleveur de bovins et cultivateur de céréales à Saint-Aulaye, et Jules Charmoy, 37 ans, propriétaire d’une ferme de 180 hectares à Saint-Aquilin sur laquelle il élève des bovins et produit des céréales et des noix, se sont lancés dans la production d’un biocarburant couleur locale.
“En 2011, c’est l’année où il a été consommé le plus de pétrole dans le monde. Au nom d’un principe simple que chacun doit faire ce qu’il peut à son niveau, nous avons décidé de travailler sur les biocarburants”, précise Jules Charmoy.
L’exploitant de Saint-Aquilin et son ami, constatant le gaspillage des graisses animales, notamment celles issues de la préparation des foies gras de canards dans le département, ont depuis 2009 développé le raffinage de ce produit local.
“Les graisses partaient à la décharge. En nous lançant dans cette opération, on pouvait produire un carburant bio et recycler un produit local. Nous avons donc lancé la production dans le cadre de la Coopérative d’utilisation du matériel agricole (CUMA) des Tourteaux, qui regroupe 60 à 70 adhérents”, précise Jules Charmoy.
40.000 litres en 2012
Une tournée de ramassage des graisses et des huiles est organisée toutes les deux semaines auprès des conserveurs, des restaurateurs et des syndicats locaux de déchets à qui ont été remis des fûts de stockage de 60 à 1.000 litres. Le raffinage est effectué au sein même de la ferme de Jules Charmoy.
Dans un estérificateur, la graisse est portée à 120° afin d’éliminer l’eau puis, après avoir ramené la température à 65°, de l’alcool et de l’hydroxyde de potassium sont introduits. Le mélange est agité avant de le laisser décanter. Le biodiesel est alors prêt à être utilisé et la production permet d’alimenter de six à sept véhicules de la CUMA.
“En 2011, on a produit 24.000 litres de carburant. On espère atteindre les 40.000 litres en 2012”, précise Jules Charmoy.
Le mélange utilisé est composé de 30% de carburant maison et de 70% de gasoil.
“La réglementation permet 7% et 93% sans dérogation. Nous avons demandé l’autorisation à la douane d’utiliser un mélange à 30% mais, pour l’instant, on ne l’a pas encore obtenue. Mais on continue à le faire, à le dire, parce que nous ne sommes pas des voleurs mais des militants”, dit Jules Charmoy.
Outre cette dérogation, l’objectif des deux agriculteurs est de fidéliser la ressource et d’améliorer la qualité du carburant produit à travers une labellisation des partenaires.