Les listes des inscriptions électorales de la commune de Tafraout comporteraient des fraudes. Depuis le début de l’opération d’épuration de ces listes, en application du nouveau Code électoral, on ne cesse de dénoncer des irrégularités entachant ce processus, qui vise justement l’élaboration de fichiers purgés de faux électeurs. C’est toute la ville qui en parle désormais et les présomptions se manifestent de plus en plus si bien qu’elles font jaser les uns et les autres. A en croire les nombreux électeurs qui suivent de près cette opération, d’éventuels falsifications auraient affecté en masse les listes des inscrits dans certaines circonscriptions. Où curieusement ces fichiers auraient été intentionnellement «hypertrophiés», par des ajouts artificieux d’électeurs fantômes qui devront être en principe inscrits dans leurs lieux de résidence effectifs. Ceci au moment où d’autres anomalies concernent des radiations qui n’auraient pas eu lieu parmi les inscrits dans certains districts en raison des changements de leurs domiciliations. Et les transferts n’auraient donc pas été opérés conformément au code électoral. Les électeurs protestataires parlent de plusieurs dizaines de cas concernés par ces tripatouillages et évoquent à titre indicatif, l’exemple flagrant de ce groupe de citoyens qui se sont fait inscrire dans la circonscription électorale numéro 11 et 10, alors que tout le monde est au courant qu’ils ne répondent pas au critère de rigueur pour l’inscription. A savoir celui lié à la résidence, puisqu’il s’est avéré qu’ils sont domiciliés ailleurs. Bien plus, la fraude serait endémique. On s’accorde tous à pointer du doigt aussi les autres circonscriptions électorales du centre-ville, fief de la majorité au conseil communal actuel, comme étant les plus visées par ces tripotages et autres tricheries à cause de leur difficile acquisition pour les actuels élus. Voilà pourquoi tous les moyens sont bons pour gonfler les listes afin de favoriser, coûte que coûte, certains élus connus de tous. Les électeurs ne dissimulent pas le fait d’avoir subi des harcèlements voire des pressions de la part de seigneurs influents des élections qui les incitent au forfait. Au moment où l’on apprend que ce sont certains élus et autres futurs candidats chouchous des autorités qui se chargent des inscriptions des habitants dans les circonscriptions où ils comptent se présenter. Sans même se soucier de la présence des concernés devant les bureaux des commissions compétentes ! Les langues se délient pour accuser certains agents d’autorité venant à la rescousse de ces élus sortants qui s’accrochent à leur réélection et partant craignent de se faire débouter par les urnes en raison du médiocre exercice de leur mandat actuel. Et ce n’est pas tout : jusque-là, les affichages des tableaux rectificatifs devant être présentés dans les lieux convenus n’ont même pas eu lieu, alors que les délais afférents à l’opération touchent à leur terme. Légion sont en effet les citoyens qui en sont pour leurs frais en se présentant, nous dit-on, par exemple au pachalik pour consulter les fichiers et examiner ainsi le résultat des commissions administratives pour pouvoir s’opposer aux éventuelles anomalies. Simple coïncidence ou acte intentionnellement combiné? De toute façon, autant de dérogations qui ne feraient que piper les jeux et feraient du coup un avilissant pied de nez à la grande volonté affichée par l’Etat qui a mis le paquet pour tenter de faire sortir les élections locales de l’ornière des truquages et dénaturations.
Il est impérieux que les autorités provinciales diligentent une enquête pour rétablir de l’ordre dans la demeure et arrêter les éventuelles responsabilités; il y va de la transparence et de la crédibilité de toute une opération importante dans le processus de confortation de la démocratie locale tant désavouée par les tristes expériences antérieures.