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Première femme à prendre la présidence de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde a brisé plusieurs plafonds de verre pour intégrer le club fermé des dirigeants du globe, imposant son sang-froid dans les tempêtes économiques.
L'ascension de la Française de 63 ans épouse une succession de crises vécues à la tête du ministère de l'Economie (2007-2011) puis au Fonds monétaire international (2011-2019), deux prestigieuses fonctions jusque-là occupées par des hommes.
Dans ces épreuves du feu, allant de l'effondrement du secteur financier en 2008 aux crises grecque et argentine, cette avocate a fait preuve d'un sens tactique certain, et montré calme et endurance, sans être une économiste de formation aux convictions identifiées.
D'où l'inconnue que représente son arrivée à la BCE, après trois banquiers centraux rompus au pilotage des taux d'intérêt et à l'art de murmurer à l'oreille des marchés, où la crédibilité est un atout crucial.
Pas de quoi décourager une dirigeante entrée sur le tard dans la vie publique, où elle a connu un accroc personnel: une condamnation pour "négligence" en raison d'un arbitrage coûteux pour les finances publiques dans une affaire opposant l'homme d'affaire Bernard Tapie à la banque Crédit Lyonnais lorsqu'elle était ministre, assortie d'une dispense de peine par égard pour sa "réputation internationale".
Le parcours de cette fille d'enseignants, ancienne championne de natation synchronisée, a des airs de revanche. Jeune avocate, elle s'était vu refuser une embauche pour une simple raison: "Parce que vous êtes une femme", a-t-elle raconté.
Souriante, reconnaissable à sa haute taille et sa chevelure argentée, Christine Lagarde s'est frayé une place parmi les grands de ce monde, fidèle à la devise du très chic lycée américain Holton Arms où elle fut scolarisée un an: "Inveniam viam aut faciam" ("Je vais trouver une solution ou en créer une").
Le grand public ne la découvre pourtant qu'en 2005: présidente du cabinet d'avocats américain Baker & McKenzie, elle est alors débauchée par une droite française en quête de visages nouveaux et entre au gouvernement, en charge du Commerce extérieur.
Cette mère de deux fils, qui a refait sa vie avec l'homme d'affaires français Xavier Giocanti, prend rapidement du galon. Elle s'installe deux ans plus tard aux commandes du ministère de l'Economie, peu avant la crise financière de 2008 et la récession planétaire.
Propulsée en juillet 2011 à la tête d'un FMI traumatisé par le scandale sexuel qui a emporté son chef, le Français Dominique Strauss-Kahn, elle redore le blason de l'institution.
Sur le dossier grec qui continue de la hanter, et qui l'a déjà fait côtoyer la BCE de près, elle n'hésite pas à froisser ses anciens partenaires européens et parfois à rompre avec les usages diplomatiques.
Son franc-parler, qui lui avait déjà joué des tours en France, a déclenché un tollé quand elle a appelé les Grecs, essorés par les plans d'austérité, à payer tous "leurs impôts" ou quand elle a implicitement reproché aux autorités de ne pas se comporter en "adultes".
C'est d'ailleurs d'Athènes que sont venues les plus virulentes attaques contre l'action du FMI, accusé d'avoir une "responsabilité criminelle" dans l'état du pays.
Dans le dossier argentin, tirant les leçons du passé, elle martèle que le programme de réformes est "celui des Argentins". Et assure que la situation aurait été "bien pire" sans le prêt record accordé par le FMI, quand bien même Buenos Aires est incapable de le rembourser.
Végétarienne, sportive, non fumeuse, elle offre un visage consensuel et ne rechigne pas aux confidences personnelles - son piètre niveau d'anglais à l'adolescence, ses deux échecs à l'entrée de la grande école française Ena, ses exercices discrets pour muscler abdominaux et fessiers.
Et récemment, sur la chaîne CBS, elle s'est livrée à une démonstration pince-sans-rire de son art de faire semblant de boire du vin lors des sommets internationaux, quelques semaines après avoir entonné "Non, je ne regrette rien" face au personnel du FMI.
L'ascension de la Française de 63 ans épouse une succession de crises vécues à la tête du ministère de l'Economie (2007-2011) puis au Fonds monétaire international (2011-2019), deux prestigieuses fonctions jusque-là occupées par des hommes.
Dans ces épreuves du feu, allant de l'effondrement du secteur financier en 2008 aux crises grecque et argentine, cette avocate a fait preuve d'un sens tactique certain, et montré calme et endurance, sans être une économiste de formation aux convictions identifiées.
D'où l'inconnue que représente son arrivée à la BCE, après trois banquiers centraux rompus au pilotage des taux d'intérêt et à l'art de murmurer à l'oreille des marchés, où la crédibilité est un atout crucial.
Pas de quoi décourager une dirigeante entrée sur le tard dans la vie publique, où elle a connu un accroc personnel: une condamnation pour "négligence" en raison d'un arbitrage coûteux pour les finances publiques dans une affaire opposant l'homme d'affaire Bernard Tapie à la banque Crédit Lyonnais lorsqu'elle était ministre, assortie d'une dispense de peine par égard pour sa "réputation internationale".
Le parcours de cette fille d'enseignants, ancienne championne de natation synchronisée, a des airs de revanche. Jeune avocate, elle s'était vu refuser une embauche pour une simple raison: "Parce que vous êtes une femme", a-t-elle raconté.
Souriante, reconnaissable à sa haute taille et sa chevelure argentée, Christine Lagarde s'est frayé une place parmi les grands de ce monde, fidèle à la devise du très chic lycée américain Holton Arms où elle fut scolarisée un an: "Inveniam viam aut faciam" ("Je vais trouver une solution ou en créer une").
Le grand public ne la découvre pourtant qu'en 2005: présidente du cabinet d'avocats américain Baker & McKenzie, elle est alors débauchée par une droite française en quête de visages nouveaux et entre au gouvernement, en charge du Commerce extérieur.
Cette mère de deux fils, qui a refait sa vie avec l'homme d'affaires français Xavier Giocanti, prend rapidement du galon. Elle s'installe deux ans plus tard aux commandes du ministère de l'Economie, peu avant la crise financière de 2008 et la récession planétaire.
Propulsée en juillet 2011 à la tête d'un FMI traumatisé par le scandale sexuel qui a emporté son chef, le Français Dominique Strauss-Kahn, elle redore le blason de l'institution.
Sur le dossier grec qui continue de la hanter, et qui l'a déjà fait côtoyer la BCE de près, elle n'hésite pas à froisser ses anciens partenaires européens et parfois à rompre avec les usages diplomatiques.
Son franc-parler, qui lui avait déjà joué des tours en France, a déclenché un tollé quand elle a appelé les Grecs, essorés par les plans d'austérité, à payer tous "leurs impôts" ou quand elle a implicitement reproché aux autorités de ne pas se comporter en "adultes".
C'est d'ailleurs d'Athènes que sont venues les plus virulentes attaques contre l'action du FMI, accusé d'avoir une "responsabilité criminelle" dans l'état du pays.
Dans le dossier argentin, tirant les leçons du passé, elle martèle que le programme de réformes est "celui des Argentins". Et assure que la situation aurait été "bien pire" sans le prêt record accordé par le FMI, quand bien même Buenos Aires est incapable de le rembourser.
Végétarienne, sportive, non fumeuse, elle offre un visage consensuel et ne rechigne pas aux confidences personnelles - son piètre niveau d'anglais à l'adolescence, ses deux échecs à l'entrée de la grande école française Ena, ses exercices discrets pour muscler abdominaux et fessiers.
Et récemment, sur la chaîne CBS, elle s'est livrée à une démonstration pince-sans-rire de son art de faire semblant de boire du vin lors des sommets internationaux, quelques semaines après avoir entonné "Non, je ne regrette rien" face au personnel du FMI.