-
L'ouverture du SGG sur l'université à même de renforcer la connaissance du système juridique national
-
Sirha Lyon 2025 : Le Maroc en route pour le Bocuse d’or, les Coupes du monde de la pâtisserie et des traiteurs
-
La station de ski d'Oukaïmeden retrouve sa splendeur avec les premières chutes de neige
-
Dakhla : Rencontre sur la lutte contre la violence en milieu scolaire
-
La nouvelle gare routière d'Es-Semara ouvre ses portes
Mais faut-il prendre les chiffres concernant le Maroc au sérieux ? Oui, a affirmé le Pr. Jilali Najib, chef de service des maladies infectieuses au CIH, à Casablanca, lors d’une conférence de presse tenue le 14 novembre à la ville blanche, qui estime que ces statistiques sont approximatives et que la réalité est accablante. « C’est vrai qu’on manque de chiffres mais les observations du terrain nous démontrent que la réalité de cette maladie est au-dessus des données de l’OMC », a-t-il précisé.
En effet, les chiffres sur la pneumonie au Maroc manquent énormément. Les rares données existant sont des chiffres locaux, peu représentatives. « Il existe des études sporadiques ou plutôt des séries hospitalières effectuées par des médecins sur uniquement leur lieu de travail. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucune étude de prévalence complète sur cette pathologie », a indiqué le Pr. El Fassi Fihri Mohammed Tawfik, chef de service de pneumologie à l’hôpital Ibn Sina, à Rabat, qui a appelé à cette occasion à la mise en place d’un observatoire national sur la pneumonie.
Pourtant une question se pose : l’inscription du vaccin anti-pneumococcique « 13-valents » au calendrier national de vaccination depuis le 29 octobre 2010, a-t-elle changé la donne ? Encore une fois, silence radio puisque les études le confirmant ou l’infirmant manquent. Selon certaines sources, une étude poste-vaccinale est en cours, mais ses résultats ne seront divulgués que dans deux ans. D’ici là, circulez, il n’y a plus rien à voir, même si le Pr. El Fassi Fihri a précisé que le taux de mortalité stagne malgré le progrès antibiothérapique.
Cependant, quel que soit le débat que les statistiques sur cette pathologie peuvent susciter, il reste que la pneumonie est la première cause de mortalité dans le monde chez l’enfant. Elle est causée par un certain nombre d’agents infectieux, bactéries, virus ou champignons couramment présents dans les voies nasales ou le pharynx des enfants qui peuvent infecter les poumons en cas d’inhalation. Ils se transmettent également par voie aérienne, par le biais des gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements. De plus, la pneumonie est aussi transmissible par voie sanguine, pendant ou peu après la naissance.
S’agissant des symptômes, ils sont identiques pour les pneumonies virales ou bactériennes. Dans le cas d’une pneumonie virale, ils peuvent néanmoins être plus nombreux que pour une pneumonie bactérienne. Ils sont caractérisés par une respiration rapide ou difficile, toux, fièvre, frissons, anorexie et respiration sifflante (plus courante dans les infections virales).
En cas d’aggravation de la pneumonie, on peut observer chez l’enfant un tirage sous costal, c’est-à-dire une dépression inspiratoire dans la partie inférieure du thorax (alors que, chez le sujet en bonne santé, la poitrine gonfle pendant l’inspiration). Il arrive que les nourrissons ne puissent plus boire ou s’alimenter, sombrent dans l’inconscience ou présentent une hypothermie et des convulsions.
Toutefois, le Pr. Jilali Najib a expliqué que le diagnostic reste souvent difficile notamment au niveau des critères de gravité et d’hospitalisation. Cependant, il a souligné qu’il y a deux signes indicateurs qu’il ne faut pas sous-estimer, à savoir la difficulté de respiration et la montée de la température.
Parlant des facteurs de risques, le Pr. El Fassi Fihri a indiqué que certains facteurs de risque exposent davantage les enfants au risque de pneumonie, à savoir la pollution de l’air ambiant, due à l’utilisation de la biomasse pour les feux de cuisine ou le chauffage (bois ou bouses); le fait d’habiter dans des logements surpeuplés; le tabagisme des parents.
Et qu’en est-il du traitement ? Au Maroc, le département de la Santé a introduit le vaccin anti-pneumococcique « 13-valents » en 2010, pour protéger les nourrissons et les jeunes enfants des infections à pneumocoque (pneumonies, méningites, septicémie, bactériémies et otites moyennes aiguës). A noter que le Maroc a été l’un des premiers pays à octroyer son AMM (autorisation de mise en marché) et le 1er pays de la région MENA à introduire ce vaccin dans son programme national d’immunisation.
Selon certaines recherches, la prévention et le traitement efficace de la pneumonie pouvaient éviter un million de décès d’enfants par an. A lui seul, le traitement permettrait de sauver 600.000 enfants.
A l’échelle mondiale, on estime que le traitement antibiotique de tous les enfants atteints reviendrait à environ 600 millions de dollars. Le traitement des pneumonies en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, où l’on recense 85% des décès, coûterait un tiers de cette somme, soit environ 200 millions de dollars. Cette dépense englobe le prix des antibiotiques eux-mêmes et le coût de formation des agents de santé, qui renforce le système de santé dans son ensemble.