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Libé : Avec un volume d’investissements de 400 milliards d’euros, le projet Desertec, des centrales solaires dans le désert, est la plus grande initiative privée de production d’énergie électrique renouvelable au monde. RWE, Siemens, Deutsche Bank, Münchner Rück et d’autres sociétés prévoient la construction d’une gigantesque centrale solaire thermique en Afrique pour approvisionner l’Europe en électricité. Au départ 13 membres étaient à l’initiative de ce projet, aujourd’hui ce sont 20 sociétés qui s’y intéressent, dont EDF. Le Plan Solaire Méditerranéen, projet phare de l’Union pour la Méditerranée, semble donc prendre forme. Un tel projet suscite cependant autant d’enthousiasme que de critiques. Qu’en pensez-vous, en tant qu’expert spécialisé au Centre énergétique et procédés de mines Paris Tech?
Chakib Boualou : C’est une initiative industrielle unique destinée à développer, à partir des déserts du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, un approvisionnement en énergie solaire. L’objectif à long terme étant de satisfaire une part importante des besoins en électricité des pays de cette zone et de répondre à hauteur de 15% à la demande d’électricité de l’Europe d’ici à 2050. Je peux parler d’une transition vers un approvisionnement durable en énergie dans les pays de la région et en Europe. C’est aussi une mesure qui peut s’avérer efficace pour la protection du climat, la réduction des émanations du CO2, et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles ainsi que la part du nucléaire dans la production énergétique. La question est de savoir si cette vision est réaliste. D’abord, c’est un projet qui risque d’être très coûteux. Selon les premières estimations effectuées, le coût de ce projet est estimé à 400 milliards d’euros sur une période de quarante ans (dont 350 milliards d’euros rien que pour les méga-installations solaires). Ensuite, il faut réaliser une analyse approfondie pour la mise en oeuvre d’un réseau électrique jusqu’en Europe. L’énergie produite doit être acheminée jusqu’en Europe via des câbles électriques sous-marins.
Le Maroc vient de lancer un projet ambitieux d’un coût estimé à 9 milliards de dollars de production d’énergie solaire. Le projet permettra au Royaume de disposer d’une énergie propre et abondante qui réduira les importations énergétiques. Est-ce que pour vous, en tant qu’expert, vous trouvez que c’est un bon choix ? Est-ce qu’il a un lien avec le projet européen Desertec?
L’exploitation du soleil marocain comme source d’énergie pour satisfaire une part importante des besoins en électricité est une bonne chose. Il s’agit d’une solution très prometteuse en matière d’énergies renouvelables ; le Maroc connaît un problème énergétique pénalisant. Par rapport au projet que vous citez, il s’agit d’une annonce récente qui surprend par son ambition et son coût, estimé à 9 milliards de dollars. Les cinq sites cités (10.000 hectares pour une production de 2.000 mégawatts) pour ce projet ne sont pas tous situés au Sahara (Laâyoune, Boujdour, Tarfaya, Ain Beni Mathar et Ouarzazate). Aucun calendrier précis ni détails importants, à ma connaissance, n’ont été donnés, mais il est possible d’envisager des connexions avec le projet Desertec qui a reçu le soutien d’un très grand nombre d’institutions politiques et gouvernementales. Il est même prévu une étroite collaboration avec le Plan solaire méditerranéen, une initiative lancée en 2008 dans le cadre de l’« Union pour la Méditerranée »
Est-ce que le Maroc pourra devenir un pays exportateur de l’énergie solaire et des énergies renouvelables?
La concrétisation d’une initiative industrielle qui a pour but de construire un grand nombre de centrales solaires thermiques connectées entre elles et au réseau de distribution de l’électricité voire à d’autres installations d’énergies renouvelables nécessitera un investissement colossal. Un pays du Sud comme le Maroc n’a pas les moyens d’investir autant. Est-ce que les pays du Nord ont la volonté de payer un prix aussi cher pour des énergies propres ? Il est possible que les pays européens injectent une part des fonds et que le Maroc pense à subventionner une part des projets par les revenus à l’export.
Le Maroc possède-t-il le savoir et la technologie nécessaires pour mener à bien cette aventure ?
Je ne pense pas que la question se pose dans ces termes pour de tels projets. Il est nécessaire de parvenir à une totale coopération entre toutes les parties impliquées afin de pouvoir créer les conditions pour la réalisation d’investissements dans les technologies touchant aux énergies renouvelables et aux réseaux électriques interconnectés. Il faut régler les conditions économiques, techniques et réglementaires qui doivent être remplies pour que la mise en oeuvre du projet soit une réussite.
Avec un baril de pétrole à presque 80 dollars, est-ce qu’il y a d’autres alternatives par rapport au pétrole ? Est-ce que le monde est menacé par une grande guerre pour le monopole du peu de ressources qui reste?
Oui, effectivement, l’enjeu énergétique est considérable puisque la consommation mondiale d’électricité augmentera de 60% en 2030. Les répercussions de cette croissance sur la disponibilité des ressources primaires et les changements climatiques font craindre le pire et probablement des conflits plutôt régionaux au Moyen-Orient, en Amérique latine ou en Afrique. D’autres formes de production de l’électricité, notamment les énergies renouvelables, s’avèrent de ce fait incontournables et pourront représenter 15% de la demande d’ici 25 ans. Le nucléaire apparaît comme une solution à prendre avec beaucoup d’intérêt. Mais pour le développement des énergies renouvelables, qui est tout à fait souhaitable, il faut avoir l’honnêteté de dire que ces énergies ne représentent aujourd’hui et ne représenteront sans doute demain qu’une part limitée de notre production. L’énergie nucléaire constitue dans ces conditions une alternative possible au recours aux importations de gaz et de fioul.
Qu’en est-il du problème de l’énergie dans le transport ?
Le problème de l’énergie dans le transport est un sujet à débat à prendre avec beaucoup de sérieux. Aujourd’hui, beaucoup de chercheurs croient par exemple à la pile à combustible comme alternative aux procédés classiques de production électrique. Mais l’un des grands problèmes, c’est que l’on n’a pas encore trouvé le moyen de «stocker» l’électricité. Faute d’une voiture électrique avec une autonomie raisonnable, des systèmes hybrides sont actuellement disponibles sur le marché. Dans une stratégie de réduction volontaire des émissions des gaz à effet de serre ou de raréfaction des ressources fossiles et ne faisant donc pas appel aux hydrocarbures, le développement d’une future économie de l’hydrogène-énergie présente aussi un intérêt indéniable. Mais la perspective de produire l’hydrogène à partir d’énergies non fossiles, donc sans émissions de CO2 incite à améliorer le procédé d’électrolyse, pour extraire l’hydrogène de l’eau.
L’idée de base est d’utiliser la haute température afin d’améliorer l’efficacité énergétique du procédé d’électrolyse et donc, de baisser le coût de production de l’hydrogène. L’évaluation des facteurs économiques, associés au procédé de production d’hydrogène-énergie et l’examen de la possibilité d’utiliser la chaleur géothermique, la chaleur nucléaire ou toute source d’énergie compatible pour l’électrolyse de l’eau à haute température, contribueront sans doute à réduire le coût global de la production d’hydrogène par électrolyse.
Vous avez dit que le nucléaire apparaît comme une solution à prendre avec beaucoup d’intérêt mais c’est une technologie qui demande beaucoup de rigueur et de sécurité que la majorité des pays du monde ne possèdent pas ?
L’énergie nucléaire devient une énergie incontournable dans l’économie mondiale ; même si elle n’est pas considérée comme une source écologique, il n’y aura probablement pas d’innovations techniques disponibles jusqu’en 2050, nous n’aurons donc pas le choix. De plus, les déchets des centrales nucléaires sont mieux surveillés que les déchets nucléaires ou toxiques des hôpitaux ou des industries. Le nucléaire de demain sera radicalement différent de celui d’aujourd’hui.
Des systèmes de production, associant des nouveaux réacteurs et des nouveaux cycles du combustible, devraient voir le jour dans les pays les plus en pointe, dans les vingt à trente ans qui viennent. Pour les pays les moins avancés, les pays les plus pauvres; la plupart se préparent sur le plan technologique à l’utilisation de l’énergie nucléaire. Ils assurent une veille technologique sur l’ensemble des aspects liés à la technologie nucléaire et possèdent souvent des centres qui jouent un rôle d’appui technique à l’Etat en matière de sûreté radiologique et la gestion des déchets radioactifs.
Comme nous avons vu ces derniers temps, certains gouvernements ont même la volonté de mettre à niveau le cadre juridique qui réglemente l’activité nucléaire.
La France le pays où vous êtes installé et où vous travaillez, a fait le choix du nucléaire depuis cinq décennies, ce qui permet aujourd’hui à ce pays de produire plus de 70% de son électricité. D’autres l’ont abandonné comme l’Allemagne, par peur d’accident et pour le problème de gestion des déchets.
La pénurie du pétrole aujourd’hui a donné raison à la France. Est-ce que le choix de la France va être imposé au reste du monde ? Quel est votre avis en tant que chercheur ?
Pour moi, la question du nucléaire est du ressort des Etats. On doit permettre à chacun de décider librement. C’est un défi politique. Certains sont convaincus du nucléaire ou choisissent de réduire leurs capacités ; d’autres songent à lancer ou relancer leur programme. Le nucléaire s’impose aujourd’hui de plus en plus en raison du coût de plus en plus exorbitant du pétrole, des contraintes qu’entraîne l’application de l’accord de Kyoto et des besoins de développement grandissants. Dans le cas de la France, par exemple, il faut préparer le renouvellement du parc existant. Pour pouvoir décider de façon pertinente et ouverte vers 2015, il est nécessaire de disposer d’un réacteur, le plus moderne et le plus performant possible. L’EPR est le premier des grands projets industriels et scientifiques qui placera la France en leader mondial dans les années 2010. Personnellement, je pense que le nucléaire et les énergies renouvelables seront complémentaires dans le cadre d’un mix énergétique qu’il faut chercher à optimiser.
Pouvez-vous nous expliquer ce que veut dire la nouvelle génération de réacteurs EPR ?
Le réacteur pressurisé européen (EPR de l’anglais European Pressurized Reactor) est un réacteur de troisième génération qui a pour objectifs affichés l’amélioration de la sûreté et la rentabilité économique par rapport à celles des réacteurs à eau pressurisée. C’est un concept qui est destiné aux pays disposant d’un réseau électrique de forte capacité capable de distribuer une puissance électrique de l’ordre de 1 600 mégawatts. Le premier chantier d’un réacteur de type EPR a débuté en Finlande en 2005. A fin 2007, ce chantier compte deux ans de retard et 1,5 milliard d’euros de pertes financières!
Le Président français a choisi d’exporter le nucléaire. Cette décision profite au pays arabes. Quel regard portez-vous comme chercheur sur cette décision et quelle conséquence sur la région du Moyen-Orient et de la zone méditerranéenne?
Pour moi, le partage du nucléaire civil peut être l’un des fondements du pacte de confiance que l’Occident doit passer avec le monde arabe et le Président français n’hésite pas à le dire. Les accords passés avec la France sont conformes au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), aux termes duquel les Etats qui renoncent volontairement à se doter d’une arme atomique, disposent en échange d’un “accès aux applications pacifiques de la technologie nucléaire”. Tous les pays arabes ou presque ont aujourd’hui des ambitions nucléaires. L’Algérie est le premier pays arabe à bénéficier d’un accord-cadre qui organise, pour les vingt prochaines années, la coopération avec la France pour le développement d’une filière nucléaire. La Libye souhaite que la France lui livre un réacteur nucléaire capable de produire l’électricité nécessaire à une usine de dessalement d’eau de mer. Le Maroc est également sur les rangs. Mais la technologie française pourrait aussi intéresser d’autres pays comme les Emirats arabes unis, la Jordanie ou encore l’Egypte qui souhaitent couvrir en 2020, 20 % de leurs besoins énergétiques. Même les pays du Golfe, dont l’Arabie Saoudite, peuvent avoir intérêt à produire de l’énergie nucléaire afin d’exporter plus et plus longtemps leur pétrole ! Les préoccupations énergétiques et économiques sont évidentes, mais je ne crois pas qu’elles sont les seules. Je pense aussi que c’est une réponse au programme iranien. Les Etats arabes ne veulent pas que l’Iran soit le seul pays de la région du Moyen-Orient et de la zone méditerranéenne, avec Israël, à maîtriser le cycle nucléaire.
Le Maroc parle depuis longtemps des projets nucléaires sans franchir le cap ni concrétiser ses projets. Comment expliquez-vous cette hésitation malgré les besoins urgents en termes d’énergie; en plus, il est le seul pays arabe avec le Liban qui ne possède ni pétrole, ni gaz?
Je ne sais pas s’il y a vraiment beaucoup d’hésitations, mais le nucléaire est une alternative qui exige beaucoup de recherches et surtout une décision politique favorable à l’utilisation de cette énergie. Le Maroc dispose déjà d’un site qui a été étudié et réservé pour accueillir une centrale électronucléaire. Il me semble qu’il y a déjà eu des discussions avancées en 2006 avec le géant russe du nucléaire Atomstroiexport qui serait candidat à la construction du premier réacteur nucléaire marocain à partir de 2016 ou 2017. Plus récemment, le même type de discussions a eu lieu entre la France et le Maroc à l’occasion de la visite officielle du Président français au Maroc.
Dans le cas du Maroc, je pense qu’il faut militer pour un bouquet électrique marocain composé de nucléaire et d’énergies renouvelables. Il faut aussi militer pour une sortie des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon...). Elles sont grandes productrices de gaz à effet de serre. Il faut faire passer la production d’électricité issue des énergies renouvelables (éoliennes, solaire, hydraulique...) à 30%. Les énergies renouvelables sont utiles pour les pays les moins avancés, les pays les plus pauvres. La France peut être ce laboratoire pour le Maroc. Par exemple, l’engagement européen demande à être à plus de 20% de renouvelables.
L’Inde a connu récemment un grand problème. Deux centrales ont été arrêtées faute de combustible qui devait être importé des USA. Est-ce qu’aujourd’hui le Maroc peut compter sur l’énergie nucléaire sans produire son combustible pour sa future centrale ?
C’est une question importante. Il existe, bien entendu, un marché mondial du combustible nucléaire, mais il faudrait compter sur sa propre capacité d’enrichissement et de retraitement. Il faut aussi miser sur d’autres alternatives aux combustibles nucléaires traditionnels que sont l’uranium et le plutonium. Dans le cas de l’Inde, comme vous le savez, ce pays n’est pas signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), il a également conservé son droit d’effectuer des essais d’armes nucléaires, ce à quoi s’opposaient beaucoup de pays dont les USA qui ont justement menacé de stopper les livraisons de combustible nucléaire. L’accord américano-indien n’a pas été réalisé dans des délais raisonnables en raison des désaccords concernant le droit de l’Inde de retraiter le combustible nucléaire usagé et de procéder aux essais nucléaires. En fait, les Etats-Unis cherchaient à empêcher l’Inde d’utiliser les matières nucléaires à des fins militaires. L’Inde mise aujourd’hui sur le thorium comme nouveau combustible nucléaire et veut s’affranchir de l’uranium, et ainsi assurer son indépendance énergétique.
Pour revenir sur votre question concernant le Maroc, il existe plusieurs stratégies de cycle du combustible selon que l’on procède à l’enrichissement de l’uranium et/ou le retraitement du combustible irradié. La fabrication du combustible n’est qu’une étape en amont du cycle après l’extraction minière de l’uranium naturel, la conversion et l’enrichissement. Bien entendu, après l’irradiation en réacteur, vous avez d’autres étapes en aval du cycle telles que l’entreposage intermédiaire, le retraitement du combustible irradié, l’entreposage des déchets radioactifs et des combustibles irradiés et le stockage en couche géologique profonde. Pour le Maroc, tout accord de coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire, doit tenir compte de ses intérêts stratégiques. Le Maroc doit obtenir l’essentiel c’est-à-dire à la fois la possibilité d’acheter les technologies nucléaires indispensables à la construction de centrales nucléaires modernes et le droit de retraiter le combustible nucléaire usagé. Pour être mis en application, l’accord doit être approuvé, bien entendu, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui exige des garanties pour la non-prolifération des armes nucléaires.
Le Maroc mise sur l’énergie solaire
Un vaste projet de production d’énergie solaire a été présenté en novembre dernier au Souverain à Ouarzazate. D’un coût estimé à 9 milliards de dollars, il portera à terme à 42%, la part de l’énergie renouvelable dans la production énergétique nationale; et permettra la réalisation d’une importante économie en matière de dépense énergétique.
Le Maroc s’est engagé dans la diversification de ses sources d’énergies. Le programme «Chourouk» destiné à 200.000 familles entre dans ce cadre. En début d’année, une entreprise espagnole a été choisie par l’ONE pour installer 1215 systèmes photovoltaïques dans plusieurs villes marocaines.
L’éolien a le vent en poupe
Le Maroc ambitionne d’atteindre près de 20% d’électricité produite à partir du renouvelable d’ici 2012, avec 500 mégawatts de capacité installée à partir de l’énergie solaire et 1200 mégawatts à partir de l’éolien.
Avec près de 4000 heures de fonctionnement par an, soit quasiment le même niveau que le Brésil, le Royaume dispose de l’un des potentiels éoliens parmi les plus élevés au monde.
Au total, le Maroc dispose de quelques 300 MW installés. La construction du parc de Tarfaya dans le sud du pays ajoutera 300 MW supplémentaires.
Une centrale nucléaire pour 2020
Selon Amina Benkhadra, ministre de l’Energie et des Mines, le Maroc se dotera d’une centrale nucléaire de 100 mégawatts en 2020. Cette nouvelle centrale sera réalisée dans le cadre de la stratégie énergétique pour la période 2020-2030.
Il convient de rappeler que le premier réacteur nucléaire de recherche du Royaume est de type Triga Mark II.
Installé à 25 km de Rabat, il relève du Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN). De technologie américaine, ce réacteur de deux mégawatts dont les essais de mise en service ont débuté le 30 avril 2007 et qui est entré en fonction depuis lors, a été acquis par le Maroc auprès de General Atomics.
Il est dédié à la recherche et l’expérimentation. Son utilité est capitale pour des secteurs comme la médecine, l’eau, l’agriculture et la recherche scientifique.
L’intérêt principal de ce réacteur vient du fait qu’il constitue un prélude, une porte d’entrée du Maroc dans le domaine nucléaire.
Chakib Boualou : C’est une initiative industrielle unique destinée à développer, à partir des déserts du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, un approvisionnement en énergie solaire. L’objectif à long terme étant de satisfaire une part importante des besoins en électricité des pays de cette zone et de répondre à hauteur de 15% à la demande d’électricité de l’Europe d’ici à 2050. Je peux parler d’une transition vers un approvisionnement durable en énergie dans les pays de la région et en Europe. C’est aussi une mesure qui peut s’avérer efficace pour la protection du climat, la réduction des émanations du CO2, et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles ainsi que la part du nucléaire dans la production énergétique. La question est de savoir si cette vision est réaliste. D’abord, c’est un projet qui risque d’être très coûteux. Selon les premières estimations effectuées, le coût de ce projet est estimé à 400 milliards d’euros sur une période de quarante ans (dont 350 milliards d’euros rien que pour les méga-installations solaires). Ensuite, il faut réaliser une analyse approfondie pour la mise en oeuvre d’un réseau électrique jusqu’en Europe. L’énergie produite doit être acheminée jusqu’en Europe via des câbles électriques sous-marins.
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Je ne pense pas que la question se pose dans ces termes pour de tels projets. Il est nécessaire de parvenir à une totale coopération entre toutes les parties impliquées afin de pouvoir créer les conditions pour la réalisation d’investissements dans les technologies touchant aux énergies renouvelables et aux réseaux électriques interconnectés. Il faut régler les conditions économiques, techniques et réglementaires qui doivent être remplies pour que la mise en oeuvre du projet soit une réussite.
Avec un baril de pétrole à presque 80 dollars, est-ce qu’il y a d’autres alternatives par rapport au pétrole ? Est-ce que le monde est menacé par une grande guerre pour le monopole du peu de ressources qui reste?
Oui, effectivement, l’enjeu énergétique est considérable puisque la consommation mondiale d’électricité augmentera de 60% en 2030. Les répercussions de cette croissance sur la disponibilité des ressources primaires et les changements climatiques font craindre le pire et probablement des conflits plutôt régionaux au Moyen-Orient, en Amérique latine ou en Afrique. D’autres formes de production de l’électricité, notamment les énergies renouvelables, s’avèrent de ce fait incontournables et pourront représenter 15% de la demande d’ici 25 ans. Le nucléaire apparaît comme une solution à prendre avec beaucoup d’intérêt. Mais pour le développement des énergies renouvelables, qui est tout à fait souhaitable, il faut avoir l’honnêteté de dire que ces énergies ne représentent aujourd’hui et ne représenteront sans doute demain qu’une part limitée de notre production. L’énergie nucléaire constitue dans ces conditions une alternative possible au recours aux importations de gaz et de fioul.
Qu’en est-il du problème de l’énergie dans le transport ?
Le problème de l’énergie dans le transport est un sujet à débat à prendre avec beaucoup de sérieux. Aujourd’hui, beaucoup de chercheurs croient par exemple à la pile à combustible comme alternative aux procédés classiques de production électrique. Mais l’un des grands problèmes, c’est que l’on n’a pas encore trouvé le moyen de «stocker» l’électricité. Faute d’une voiture électrique avec une autonomie raisonnable, des systèmes hybrides sont actuellement disponibles sur le marché. Dans une stratégie de réduction volontaire des émissions des gaz à effet de serre ou de raréfaction des ressources fossiles et ne faisant donc pas appel aux hydrocarbures, le développement d’une future économie de l’hydrogène-énergie présente aussi un intérêt indéniable. Mais la perspective de produire l’hydrogène à partir d’énergies non fossiles, donc sans émissions de CO2 incite à améliorer le procédé d’électrolyse, pour extraire l’hydrogène de l’eau.
L’idée de base est d’utiliser la haute température afin d’améliorer l’efficacité énergétique du procédé d’électrolyse et donc, de baisser le coût de production de l’hydrogène. L’évaluation des facteurs économiques, associés au procédé de production d’hydrogène-énergie et l’examen de la possibilité d’utiliser la chaleur géothermique, la chaleur nucléaire ou toute source d’énergie compatible pour l’électrolyse de l’eau à haute température, contribueront sans doute à réduire le coût global de la production d’hydrogène par électrolyse.
Vous avez dit que le nucléaire apparaît comme une solution à prendre avec beaucoup d’intérêt mais c’est une technologie qui demande beaucoup de rigueur et de sécurité que la majorité des pays du monde ne possèdent pas ?
L’énergie nucléaire devient une énergie incontournable dans l’économie mondiale ; même si elle n’est pas considérée comme une source écologique, il n’y aura probablement pas d’innovations techniques disponibles jusqu’en 2050, nous n’aurons donc pas le choix. De plus, les déchets des centrales nucléaires sont mieux surveillés que les déchets nucléaires ou toxiques des hôpitaux ou des industries. Le nucléaire de demain sera radicalement différent de celui d’aujourd’hui.
Des systèmes de production, associant des nouveaux réacteurs et des nouveaux cycles du combustible, devraient voir le jour dans les pays les plus en pointe, dans les vingt à trente ans qui viennent. Pour les pays les moins avancés, les pays les plus pauvres; la plupart se préparent sur le plan technologique à l’utilisation de l’énergie nucléaire. Ils assurent une veille technologique sur l’ensemble des aspects liés à la technologie nucléaire et possèdent souvent des centres qui jouent un rôle d’appui technique à l’Etat en matière de sûreté radiologique et la gestion des déchets radioactifs.
Comme nous avons vu ces derniers temps, certains gouvernements ont même la volonté de mettre à niveau le cadre juridique qui réglemente l’activité nucléaire.
La France le pays où vous êtes installé et où vous travaillez, a fait le choix du nucléaire depuis cinq décennies, ce qui permet aujourd’hui à ce pays de produire plus de 70% de son électricité. D’autres l’ont abandonné comme l’Allemagne, par peur d’accident et pour le problème de gestion des déchets.
La pénurie du pétrole aujourd’hui a donné raison à la France. Est-ce que le choix de la France va être imposé au reste du monde ? Quel est votre avis en tant que chercheur ?
Pour moi, la question du nucléaire est du ressort des Etats. On doit permettre à chacun de décider librement. C’est un défi politique. Certains sont convaincus du nucléaire ou choisissent de réduire leurs capacités ; d’autres songent à lancer ou relancer leur programme. Le nucléaire s’impose aujourd’hui de plus en plus en raison du coût de plus en plus exorbitant du pétrole, des contraintes qu’entraîne l’application de l’accord de Kyoto et des besoins de développement grandissants. Dans le cas de la France, par exemple, il faut préparer le renouvellement du parc existant. Pour pouvoir décider de façon pertinente et ouverte vers 2015, il est nécessaire de disposer d’un réacteur, le plus moderne et le plus performant possible. L’EPR est le premier des grands projets industriels et scientifiques qui placera la France en leader mondial dans les années 2010. Personnellement, je pense que le nucléaire et les énergies renouvelables seront complémentaires dans le cadre d’un mix énergétique qu’il faut chercher à optimiser.
Pouvez-vous nous expliquer ce que veut dire la nouvelle génération de réacteurs EPR ?
Le réacteur pressurisé européen (EPR de l’anglais European Pressurized Reactor) est un réacteur de troisième génération qui a pour objectifs affichés l’amélioration de la sûreté et la rentabilité économique par rapport à celles des réacteurs à eau pressurisée. C’est un concept qui est destiné aux pays disposant d’un réseau électrique de forte capacité capable de distribuer une puissance électrique de l’ordre de 1 600 mégawatts. Le premier chantier d’un réacteur de type EPR a débuté en Finlande en 2005. A fin 2007, ce chantier compte deux ans de retard et 1,5 milliard d’euros de pertes financières!
Le Président français a choisi d’exporter le nucléaire. Cette décision profite au pays arabes. Quel regard portez-vous comme chercheur sur cette décision et quelle conséquence sur la région du Moyen-Orient et de la zone méditerranéenne?
Pour moi, le partage du nucléaire civil peut être l’un des fondements du pacte de confiance que l’Occident doit passer avec le monde arabe et le Président français n’hésite pas à le dire. Les accords passés avec la France sont conformes au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), aux termes duquel les Etats qui renoncent volontairement à se doter d’une arme atomique, disposent en échange d’un “accès aux applications pacifiques de la technologie nucléaire”. Tous les pays arabes ou presque ont aujourd’hui des ambitions nucléaires. L’Algérie est le premier pays arabe à bénéficier d’un accord-cadre qui organise, pour les vingt prochaines années, la coopération avec la France pour le développement d’une filière nucléaire. La Libye souhaite que la France lui livre un réacteur nucléaire capable de produire l’électricité nécessaire à une usine de dessalement d’eau de mer. Le Maroc est également sur les rangs. Mais la technologie française pourrait aussi intéresser d’autres pays comme les Emirats arabes unis, la Jordanie ou encore l’Egypte qui souhaitent couvrir en 2020, 20 % de leurs besoins énergétiques. Même les pays du Golfe, dont l’Arabie Saoudite, peuvent avoir intérêt à produire de l’énergie nucléaire afin d’exporter plus et plus longtemps leur pétrole ! Les préoccupations énergétiques et économiques sont évidentes, mais je ne crois pas qu’elles sont les seules. Je pense aussi que c’est une réponse au programme iranien. Les Etats arabes ne veulent pas que l’Iran soit le seul pays de la région du Moyen-Orient et de la zone méditerranéenne, avec Israël, à maîtriser le cycle nucléaire.
Le Maroc parle depuis longtemps des projets nucléaires sans franchir le cap ni concrétiser ses projets. Comment expliquez-vous cette hésitation malgré les besoins urgents en termes d’énergie; en plus, il est le seul pays arabe avec le Liban qui ne possède ni pétrole, ni gaz?
Je ne sais pas s’il y a vraiment beaucoup d’hésitations, mais le nucléaire est une alternative qui exige beaucoup de recherches et surtout une décision politique favorable à l’utilisation de cette énergie. Le Maroc dispose déjà d’un site qui a été étudié et réservé pour accueillir une centrale électronucléaire. Il me semble qu’il y a déjà eu des discussions avancées en 2006 avec le géant russe du nucléaire Atomstroiexport qui serait candidat à la construction du premier réacteur nucléaire marocain à partir de 2016 ou 2017. Plus récemment, le même type de discussions a eu lieu entre la France et le Maroc à l’occasion de la visite officielle du Président français au Maroc.
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L’Inde a connu récemment un grand problème. Deux centrales ont été arrêtées faute de combustible qui devait être importé des USA. Est-ce qu’aujourd’hui le Maroc peut compter sur l’énergie nucléaire sans produire son combustible pour sa future centrale ?
C’est une question importante. Il existe, bien entendu, un marché mondial du combustible nucléaire, mais il faudrait compter sur sa propre capacité d’enrichissement et de retraitement. Il faut aussi miser sur d’autres alternatives aux combustibles nucléaires traditionnels que sont l’uranium et le plutonium. Dans le cas de l’Inde, comme vous le savez, ce pays n’est pas signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), il a également conservé son droit d’effectuer des essais d’armes nucléaires, ce à quoi s’opposaient beaucoup de pays dont les USA qui ont justement menacé de stopper les livraisons de combustible nucléaire. L’accord américano-indien n’a pas été réalisé dans des délais raisonnables en raison des désaccords concernant le droit de l’Inde de retraiter le combustible nucléaire usagé et de procéder aux essais nucléaires. En fait, les Etats-Unis cherchaient à empêcher l’Inde d’utiliser les matières nucléaires à des fins militaires. L’Inde mise aujourd’hui sur le thorium comme nouveau combustible nucléaire et veut s’affranchir de l’uranium, et ainsi assurer son indépendance énergétique.
Pour revenir sur votre question concernant le Maroc, il existe plusieurs stratégies de cycle du combustible selon que l’on procède à l’enrichissement de l’uranium et/ou le retraitement du combustible irradié. La fabrication du combustible n’est qu’une étape en amont du cycle après l’extraction minière de l’uranium naturel, la conversion et l’enrichissement. Bien entendu, après l’irradiation en réacteur, vous avez d’autres étapes en aval du cycle telles que l’entreposage intermédiaire, le retraitement du combustible irradié, l’entreposage des déchets radioactifs et des combustibles irradiés et le stockage en couche géologique profonde. Pour le Maroc, tout accord de coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire, doit tenir compte de ses intérêts stratégiques. Le Maroc doit obtenir l’essentiel c’est-à-dire à la fois la possibilité d’acheter les technologies nucléaires indispensables à la construction de centrales nucléaires modernes et le droit de retraiter le combustible nucléaire usagé. Pour être mis en application, l’accord doit être approuvé, bien entendu, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui exige des garanties pour la non-prolifération des armes nucléaires.
Le Maroc mise sur l’énergie solaire
Un vaste projet de production d’énergie solaire a été présenté en novembre dernier au Souverain à Ouarzazate. D’un coût estimé à 9 milliards de dollars, il portera à terme à 42%, la part de l’énergie renouvelable dans la production énergétique nationale; et permettra la réalisation d’une importante économie en matière de dépense énergétique.
Le Maroc s’est engagé dans la diversification de ses sources d’énergies. Le programme «Chourouk» destiné à 200.000 familles entre dans ce cadre. En début d’année, une entreprise espagnole a été choisie par l’ONE pour installer 1215 systèmes photovoltaïques dans plusieurs villes marocaines.
L’éolien a le vent en poupe
Le Maroc ambitionne d’atteindre près de 20% d’électricité produite à partir du renouvelable d’ici 2012, avec 500 mégawatts de capacité installée à partir de l’énergie solaire et 1200 mégawatts à partir de l’éolien.
Avec près de 4000 heures de fonctionnement par an, soit quasiment le même niveau que le Brésil, le Royaume dispose de l’un des potentiels éoliens parmi les plus élevés au monde.
Au total, le Maroc dispose de quelques 300 MW installés. La construction du parc de Tarfaya dans le sud du pays ajoutera 300 MW supplémentaires.
Une centrale nucléaire pour 2020
Selon Amina Benkhadra, ministre de l’Energie et des Mines, le Maroc se dotera d’une centrale nucléaire de 100 mégawatts en 2020. Cette nouvelle centrale sera réalisée dans le cadre de la stratégie énergétique pour la période 2020-2030.
Il convient de rappeler que le premier réacteur nucléaire de recherche du Royaume est de type Triga Mark II.
Installé à 25 km de Rabat, il relève du Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN). De technologie américaine, ce réacteur de deux mégawatts dont les essais de mise en service ont débuté le 30 avril 2007 et qui est entré en fonction depuis lors, a été acquis par le Maroc auprès de General Atomics.
Il est dédié à la recherche et l’expérimentation. Son utilité est capitale pour des secteurs comme la médecine, l’eau, l’agriculture et la recherche scientifique.
L’intérêt principal de ce réacteur vient du fait qu’il constitue un prélude, une porte d’entrée du Maroc dans le domaine nucléaire.