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Nous n’avons guère besoin de spécialistes ou d’experts pour deviner que la précarité où vit une grande frange de la population est devenue inquiétante. En effet, 25% des Marocains vivent au seuil ou en-dessous du seuil de pauvreté. Le nombre donc de personnes «économiquement vulnérables » est alarmant.
En l’absence de filets de protection sociale, cette population, -handicapée, en plus de sa pauvreté, par son très faible niveau scolaire ou de formation- trouve refuge dans le secteur informel. Il est bon de rappeler que c’est dans cette même précarité, entre autres que viennent se nourrir ces actes de vandalisme contre des biens publics, que prennent naissance aussi bien les propos agressifs devenus monnaie courante que le rejet du socialement différent.
Toutefois, ce n’est pas l’objet du présent article. Selon le HCP -enquête nationale sur le secteur informel au Maroc présentée le 12 octobre 2016-, le Maroc compte 1,68 million d’unités de productions informelles (UPI). Elles étaient 1,55 million en 2007 et 1,23 millions en 1999.
En d’autres termes, en quinze ans, leur nombre n’a cessé de s’accroître. Il n’est pas surprenant non plus de constater que les deux tiers des UPI sont tenues par des personnes ayant à peine fréquenté l’école primaire et partant, savent à peine lire et écrire.
C’est dire que précarité est synonyme, bien souvent, d’illettrisme et de déscolarisation précoce. Bien que plus de la moitié des UPI ne dépasse pas un chiffre d’affaire annuel de cent mille dirhams, dans sa totalité, l’informel fait mieux qu’un secteur -aussi stratégique soit-il pour le pays- comme le tourisme.
Ce dernier a contribué, en 2014, à 6,7% à peine du PIB et a employé seulement 504 000 personnes. En revanche, l’informel représente 11,5% du PIB (base 2013) et fait travailler 2,4 millions de personnes. Toujours à titre comparatif, et afin de mieux illustrer le poids de l’informel dans notre économie, il est bon de souligner que si le nombre d’entreprises en faillite est passé, entre 2007 et 2015, de 1730 à 5955 annuellement, 32000 UPI en moyenne naissent chaque année.
Ce constat témoigne de la fragilité qui caractérise le modèle économique marocain : faible compétitivité (le déficit commercial est de près de 16,8 milliards de dirhams en septembre 2016), faible création d’emplois et déficit budgétaire (4,3% du PIB en 2015). Selon le Haut commissaire au plan, c’est une illusion de penser que la «résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national » En effet, il serait d’un optimisme naïf de penser qu’une batterie de mesures à caractère financier et fiscal mettrait un terme à la prolifération de l’informel. Il faut le dire, ce secteur ne revêt guère un aspect conjoncturel de l’économie marocaine. Nous sommes en présence d’un profond problème structurel enraciné dans les différents secteurs de notre tissu économique.
C’est le cas en l’occurrence du secteur de l’industrie agroalimentaire. Cette industrie occupe une place de choix dans l’industrie manufacturière avec 35% du PIB industriel, 8% du PIB national et une production de plus de 80 milliards de DH dont 25% destinés à l’exportation. Cependant, seulement 25 opérateurs génèrent 50% du chiffre d’affaires.
C’est dire la prépondérance des UPI dans le secteur. Pour l’homme d’affaires H. Kassal : «L’industrie agroalimentaire se caractérise par la forte présence de petites unités très peu organisées et exerçant principalement dans l’informel ».
La lutte contre la prolifération de l’informel passe par deux grandes mesures complémentaires : la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la compétitivité des différentes filières de notre économie. A. Lahlimi a raison de dire que la résorption de l’informel «semble devoir se réaliser dans le cadre de la transformation globale des structures productives nationales et du relèvement de sa productivité globale».
La fragilité qui caractérise le modèle économique, l’absence de filets de protection sociale et l’accroissement d’une main-d’œuvre sous-qualifiée (ou pas) continueront à plomber notre développement dans le cas où aucune stratégie volontariste à deux piliers (économique et social) n’est mise en place.
En l’absence de filets de protection sociale, cette population, -handicapée, en plus de sa pauvreté, par son très faible niveau scolaire ou de formation- trouve refuge dans le secteur informel. Il est bon de rappeler que c’est dans cette même précarité, entre autres que viennent se nourrir ces actes de vandalisme contre des biens publics, que prennent naissance aussi bien les propos agressifs devenus monnaie courante que le rejet du socialement différent.
Toutefois, ce n’est pas l’objet du présent article. Selon le HCP -enquête nationale sur le secteur informel au Maroc présentée le 12 octobre 2016-, le Maroc compte 1,68 million d’unités de productions informelles (UPI). Elles étaient 1,55 million en 2007 et 1,23 millions en 1999.
En d’autres termes, en quinze ans, leur nombre n’a cessé de s’accroître. Il n’est pas surprenant non plus de constater que les deux tiers des UPI sont tenues par des personnes ayant à peine fréquenté l’école primaire et partant, savent à peine lire et écrire.
C’est dire que précarité est synonyme, bien souvent, d’illettrisme et de déscolarisation précoce. Bien que plus de la moitié des UPI ne dépasse pas un chiffre d’affaire annuel de cent mille dirhams, dans sa totalité, l’informel fait mieux qu’un secteur -aussi stratégique soit-il pour le pays- comme le tourisme.
Ce dernier a contribué, en 2014, à 6,7% à peine du PIB et a employé seulement 504 000 personnes. En revanche, l’informel représente 11,5% du PIB (base 2013) et fait travailler 2,4 millions de personnes. Toujours à titre comparatif, et afin de mieux illustrer le poids de l’informel dans notre économie, il est bon de souligner que si le nombre d’entreprises en faillite est passé, entre 2007 et 2015, de 1730 à 5955 annuellement, 32000 UPI en moyenne naissent chaque année.
Ce constat témoigne de la fragilité qui caractérise le modèle économique marocain : faible compétitivité (le déficit commercial est de près de 16,8 milliards de dirhams en septembre 2016), faible création d’emplois et déficit budgétaire (4,3% du PIB en 2015). Selon le Haut commissaire au plan, c’est une illusion de penser que la «résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national » En effet, il serait d’un optimisme naïf de penser qu’une batterie de mesures à caractère financier et fiscal mettrait un terme à la prolifération de l’informel. Il faut le dire, ce secteur ne revêt guère un aspect conjoncturel de l’économie marocaine. Nous sommes en présence d’un profond problème structurel enraciné dans les différents secteurs de notre tissu économique.
C’est le cas en l’occurrence du secteur de l’industrie agroalimentaire. Cette industrie occupe une place de choix dans l’industrie manufacturière avec 35% du PIB industriel, 8% du PIB national et une production de plus de 80 milliards de DH dont 25% destinés à l’exportation. Cependant, seulement 25 opérateurs génèrent 50% du chiffre d’affaires.
C’est dire la prépondérance des UPI dans le secteur. Pour l’homme d’affaires H. Kassal : «L’industrie agroalimentaire se caractérise par la forte présence de petites unités très peu organisées et exerçant principalement dans l’informel ».
La lutte contre la prolifération de l’informel passe par deux grandes mesures complémentaires : la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la compétitivité des différentes filières de notre économie. A. Lahlimi a raison de dire que la résorption de l’informel «semble devoir se réaliser dans le cadre de la transformation globale des structures productives nationales et du relèvement de sa productivité globale».
La fragilité qui caractérise le modèle économique, l’absence de filets de protection sociale et l’accroissement d’une main-d’œuvre sous-qualifiée (ou pas) continueront à plomber notre développement dans le cas où aucune stratégie volontariste à deux piliers (économique et social) n’est mise en place.