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Reprenant une notion présente dans le film d'Elia Kazan, Le Mur invisible (1947), cette notion qui a été rendue populaire en 1986 par un article du Wall Street Journal mettant à l’index le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles aux femmes notamment, est on ne peut bien défendue par le PJD qui fait des mains et des pieds pour vider de son substrat les dispositions constitutionnelles relatives à l’égalité et à la parité. Résultat des courses, nombre de difficultés entravent l'accès des femmes aux postes supérieurs. Lesquelles se trouvent confrontées à un réseau de pouvoir tacite, implicite, voire occulte, qui les écarte d'un niveau de responsabilités ou de rémunération auxquels leur formation et leur expérience les habilitent.
C’est ce que l’OIT vient de mettre en lumière dans l’un de ses derniers rapports en écrivant noir sur blanc que «quand on monte dans la hiérarchie, les femmes cadres représentent 23% de l’ensemble des cadres au Maroc».
Pour cette agence onusienne, les femmes représentent un potentiel économique inexploité pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (ANMO) et bien qu’elles aient progressé dans l’économie et se sont hissées à des postes de plus haut niveau dans la gestion des affaires, leur potentiel demeure sous-utilisé.
Intitulé « Femmes d’affaires et femmes cadres – Une montée en puissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », ce rapport précise également que cette situation «se traduit par d’importantes occasions manquées pour le développement économique de la région».
L’agence onusienne rappelle, à cette occasion, que cette région a la plus faible représentation pour les femmes dans les fonctions d’encadrement et de direction dans le monde.
Selon ce rapport, les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord les mieux classés en termes de femmes occupant des fonctions d’encadrement et de direction affichaient une proportion de 15% de femmes législatrices, hauts-fonctionnaires et gestionnaires. C’est notamment le cas des Territoires palestiniens occupés et de la Tunisie. Ce qui reste faible puisqu’à l‘échelle mondiale, «plus de la moitié de pays pour lesquels nous disposons de données ont indiqué que les femmes représentaient plus de 30% de l’ensemble des dirigeants», ont indiqué les auteurs du rapport.
Autres enseignements de ce rapport, «quand on monte dans la hiérarchie, les femmes cadres représentent 23% de l’ensemble des cadres au Maroc, 17% aux Emirats arabes unis, 16% en Egypte et 7% au Qatar. Quant aux femmes PDG, la région ANMO déclare une proportion de 13% de femmes PDG, contre 21% pour l’ensemble des pays en développement», ont révélé les experts du de l’OIT.
Le rapport nous apprend aussi que les femmes présidentes de Conseil d’administration constituent une minorité encore plus étroite dans l’ensemble des régions.
En effet, «pas plus de 7% des sociétés étudiées avaient des femmes à la tête de leur Conseil d’administration dans la région», ont assuré les experts de l’OIT.
Mais tout n’est pas sombre pour les femmes. «Bien qu’elles soient peu nombreuses parmi les employeurs, la représentation des femmes dans les Chambres de commerce augmente, surtout depuis que nombre d’entre elles ont créé des comités d’entreprises de femmes (comme dans les pays du CCG, ainsi qu’en Egypte, en Irak, en Syrie et en Jordanie, dans les Territoires palestiniens occupés et au Yémen) », peut-on lire sur le site Internet de l’OIT.
En vérité, les enseignements tirés dans ce rapport ne surprennent pas les experts de l’OIT qui savent pertinemment qu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les femmes sont confrontées aux mêmes obstacles que les autres femmes ailleurs dans le monde pour atteindre les sommets de la hiérarchie dans les affaires et l’encadrement.
Quoi qu’il en soit, les auteurs du rapport estiment que « l’un des principaux défis à relever pour elles, c’est le double fardeau du travail et des responsabilités familiales. Une étude de 2015 conduite par la Pearl Initiative dans les pays du CCG indiquait que les femmes considéraient l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale comme le seul véritable obstacle à leurs perspectives de carrière ».
«Dans tous les contextes sociaux et culturels, des stéréotypes sexistes limitent la contribution économique des femmes et ses bienfaits. Ainsi, l’énorme vivier de talents que constituent les femmes avec leur niveau d’instruction toujours plus élevé demeure largement inexploité», déplore Deborah France-Massin, directrice du Bureau des activités pour les employeurs de l’OIT, poursuit Mme France-Massin.
Pourtant, rappelle-t-elle, «il est de plus en plus établi et reconnu que l’équilibre entre les sexes et la diversité des équipes d’encadrement à tous les niveaux hiérarchiques sont bénéfiques pour les affaires».
Shauna Olney, chef du service des questions de genre, de l’égalité et de la diversité de l’OIT, a estimé pour sa part que «la promotion des femmes est difficile car de multiples obstacles bloquent leur accès aux postes de direction dans les entreprises et les organisations».
Présenté en début de semaine lors d’une conférence à Mascate, dans le sultanat d’Oman, le nouveau rapport de l’OIT propose des solutions pratiques aux entreprises pour recruter et maintenir des femmes qualifiées à des postes de direction dans la région.
Pas seulement. Le rapport, qui assure un suivi régional du rapport mondial de l’OIT, «Femmes d’affaires et femmes cadres – Une montée en puissance», présenté en 2015, propose également des solutions censées aider les pays de l’ANMO à capitaliser le potentiel que les femmes représentent pour le développement économique de cette région.