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"Selon les experts, l'explosion est due à une bombe", a déclaré le Dr Ahmad Raza, des services de secours à Lahore.
Le bilan provisoire est de six morts et 30 blessés, selon une porte-parole des services de secours, Deeba Shehnaz.
L'explosion a ravagé un immeuble en cours de réfection et soufflé les vitres des voitures garées à proximité.
L'accès au site, situé dans le quartier chic de Defence Housing Authority, réputé pour ses boutiques et ses cafés haut de gamme, a été bloqué par les forces de sécurité, a constaté l'AFP.
Imtiaz Ali, un barbier âgé de 34 ans, travaillait dans un bâtiment situé en face du lieu de l'explosion lorsqu'elle s'est produite.
"Lorsque je suis sorti, au début je n'ai vu que de la fumée et de la poussière. Et après, mon Dieu, j'ai vu tellement de corps. Des motos retournées. Des voitures détruites (...) Je n'étais pas loin de m'évanouir", a-t-il dit à l'AFP.
"Cela s'est passé à une heure d'affluence. Il y a des enfants qui mendient là, il y a toujours beaucoup d'activité", a-t-il ajouté. "La police ne fait pas du bon boulot pour ce qui est de contrôler les gens ou les motos", a-t-il déploré.
En l'espace de moins de deux semaines, le Pakistan a subi une dizaine d'attaques, qui ont fait plus de 130 morts au total, dont 90 lors de l'attaque d'un sanctuaire soufi dans le sud. Elles ont été revendiquées par les talibans pakistanais (TTP) et par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Lahore elle-même avait déjà été frappée par un attentat-suicide le 13 février, au cours duquel 14 personnes avaient péri.
L'attaque la plus récente dans le pays remonte à lundi, lorsque trois kamikazes ont tenté de forcer l'accès d'un tribunal près de Charsadda (nord-ouest), tuant sept personnes avant d'être abattus. Cette nouvelle explosion intervient en outre au lendemain de l'annonce par l'armée pakistanaise du lancement d'une opération antiterroriste dans l'ensemble du pays en réaction à la récente série d'attentats.
"L'armée pakistanaise lance "l'opération 'Radd-ul-Fassad' (élimination de la violence) dans l'ensemble du pays", a-t-elle annoncé mercredi à l'issue d'une réunion à Lahore présidée par le chef de l'armée, le général Qamar Javed Bajwa.
"Cette opération va viser les refuges d'insurgés dans le Pendjab (centre) et restreindre leurs mouvements" dans le pays, a déclaré à l'AFP l'analyste et général à la retraite Talat Masood.
"L'ennemi profite de l'instabilité en Afghanistan pour mener des opérations terroristes sur le sol pakistanais", a de son côté accusé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point de presse jeudi dans la capitale, condamnant ces attaques.
Le Pakistan et l'Afghanistan voisin s'accusent régulièrement d'abriter des sanctuaires d'insurgés extrémistes responsables d'atrocités.
Les événements des derniers jours ont choqué une population qui commençait tout juste à renouer avec un relatif sentiment de sécurité après des années de violences et ont suscité des critiques sur le bien-fondé de la stratégie des autorités.
Ils font aussi planer le doute sur la tenue à Lahore de la finale de la Super League pakistanaise de cricket, un match très attendu. Cette compétition se déroule actuellement aux Emirats arabes unis en raison de craintes pour la sécurité, mais les organisateurs espéraient que la finale pourrait se jouer au Pakistan début mars.
Lahore, 2è ville du pays, avait été en 2009 le théâtre d'une attaque contre un bus transportant une équipe sri-lankaise de cricket.