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A Paiporta, une ville de 25.000 habitants située dans la banlieue de Valence et considérée comme l'épicentre de la catastrophe, avec plus de 70 victimes, l'eau potable est de nouveau disponible pour les habitants, mais l'électricité n'a pas encore été rétablie dans tous les foyers, a résumé mardi la maire Maribel Albalat.
Et si de nombreux volontaires munis de pelles et de balais ont une nouvelle fois convergé dans les villes dévastées, les élus réclament du matériel professionnel pour dégager les centaines de voitures encore retournées sur les chaussées.
"Nous avons besoin de machines, nous avons besoin de professionnels qui viennent nettoyer les rues, les vider, pour que les gens puissent s'occuper de leurs maisons", a imploré Mme Albalat sur la chaîne publique TVE.
A Paiporta, "100% des habitations et 100% des commerces ont été touchées. Nous avons besoin que les entreprises nous aident", a exhorté l'édile.
Pour faire face au coût faramineux du désastre, le gouvernement régional a déjà mis sur la table une enveloppe de 250 millions d'euros, avec de multiples allégements fiscaux et indemnités et le Parlement a validé mardi une aide directe de 30 millions d'euros aux personnes touchées par les dégâts.
Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez devrait annoncer lors du Conseil des ministres une série de mesures pour les zones sinistrées, rapportent aussi les médias espagnols.
Une semaine après les inondations dévastatrices et historiques, le bilan provisoire s'élève à 218 morts: 214 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche et une en Andalousie.
Les tribunaux ont déjà autorisé la remise de "près de cinquante corps" de défunts à leurs familles, a indiqué le tribunal supérieur de justice de Valence sur le réseau social X.
Et la priorité reste toujours la localisation des disparus dont le nombre précis n'a jamais été communiqué.
Les autorités s'inquiètent en particulier de la situation dans de nombreux parkings souterrains, totalement inondés, et qui n'ont pas encore été complètement inspectés.
Ces derniers jours, les effectifs de l'Unité militaire d'urgence (UME), qui interviennent lors de catastrophes naturelles, ont installé de nombreuses pompes pour commencer à évacuer l'eau.
Des plongeurs sont parvenus lundi matin à pénétrer dans le souterrain du parking de Bonaire, un vaste centre commercial d'Aldaia, une commune de 31.000 habitants de la banlieue de Valence.
D'une capacité de 5.700 places, dont près de la moitié en sous-sol, il suscitait de nombreuses inquiétudes et était régulièrement au coeur de "fake news" diffusées sur les réseaux sociaux. Mais pour l'instant, les secours n'y ont retrouvé aucun corps.
A Picanya, près de Valence, "des voisins" manquent encore à l'appel, souligne le maire Josep Almenar, qui, une semaine après le désastre, continue de "sortir les poubelles de la ville, sortir les voitures".
Lundi matin, l'agence météorologique espagnole (Aemet) a officiellement assuré que la situation de "crise météorologique" avait pris fin dans la région de Valence.
La crise, elle, est loin d'être achevée.
"Cela fait six jours, déjà six jours, et il n'y a que la population qui nous aide, on ne peut compter que sur la solidarité de la population", déplore auprès de l'AFP Matilde Gregori, propriétaire d'un magasin dévasté par les inondations à Sedavi, près de Valence.
"Les politiques, où sont-ils? Où sont-ils? Pourquoi n'ont-ils pas donné l'alerte? Assassins. Ce sont des assassins", lance-t-elle, alors qu'elle participe à une distribution d'aide.
Cette exaspération s'est matérialisée dimanche par une explosion de colère d'habitants contre le roi d'Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez et le président de la région de Valence Carlos Mazón, lors d'une visite à Paiporta, accueillis justement aux cris d'"Assassins !" et visés par des jets de boue et d'objets.