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C’est une famille d’armateurs de Nantes, la famille Crouan, qui commande à Adolphe Dubigeon la construction d’un trois-mâts barque à coque d’acier. Après six mois de travail, le Belem, du nom d’un port du Brésil où cette riche famille avait fondé au 19ème siècle un comptoir commercial, le voilier est mis à flot, le 10 juin 1896. Destiné au transport de marchandises, puis voilier de luxe avant de se faire, à la fin des années 50, un navire-école, le Belem a été tour à tour français, britannique, irlandais, italien. Depuis son rachat dans les années 80 par l’Union nationale des caisses d’épargne de France et la marine nationale française, le Belem navigue désormais sous pavillon français.
L’histoire n’a jamais vraiment quitté ce trois-mâts long de 52 mètres. Son séjour marocain en témoigne.
En accostant à Rabat, le Belem inaugure le quai d’honneur du port de Rabat-Salé, édifié dans le cadre du projet d’aménagement du Bouregreg, ce fleuve mythique et chargé d’une histoire souvent passionnelle. Sur le quai, au pied des Ouadays, l’accostage du Belem a des allures d’événement. Le temps se fige. Et le temps des pirates est comme revisité.
Les abords du quai sont envahis par une foule venue voir le bateau. Sur les toits des maisons traditionnelles de la kasbah des Oudayas et celles du Mellah avoisinant, femmes et hommes ont pris place, comme aux premières loges, histoire de ne pas rater le spectacle.
« A Rabat, c’est le début d’un nouveau cycle »
Le directeur général de la société d’aménagement de la vallée du Bouregreg, Mohamed Essakel, est là, à l’accueil des 16 membres de l’équipage et des élèves-officiers. Visiblement, il est ému. « L’une des toutes premières priorités de ce projet d’aménagement des rives du Bouregreg a été de redonner vie à une tradition maritime oubliée du Bouregreg. Nous voulions faire revivre le passé maritime et fluvial de ce port. Aujourd’hui, avec l’arrivée du Belem, cette histoire, ce passé sont en voie de reconnaissance », déclare le DG de la société d’aménagement de la vallée du Bouregreg. Ses convictions ont été les plus fortes, malgré tous les obstacles sur fond de guerre d’intox.
« La Fondation Belem qui a pour vocation de promouvoir le passé maritime de la France et de conserver le trois-mâts dans le patrimoine historique de notre pays, ne pouvait que s’associer à cette aventure qui consistait à redonner vie au passé maritime du Bouregreg. D’ailleurs, c’est la première fois que le Belem accoste de manière officielle et solennelle à Rabat », renchérit le secrétaire général de la Fondation Belem, une fondation qui a vu le jour en 1979.
A quelques heures de l’accostage du Belem sur la rive r’batie du Bouregreg, du côté de Salé, le port est fin prêt. La marina est belle, les terrasses de café incitent à la contemplation et les voiliers à quai invitent au voyage. Mohamed Leherass, le directeur du port, est partout, jusque dans un zodiac, au large, histoire de vérifier si l’arrivée du Belem se déroule comme prévu.
Il est environ 17h lorsque le Belem est définitivement à quai. Commence alors le contrôle sanitaire. Une longue et fastidieuse procédure, l’ombre de la grippe porcine n’en finit pas de planer…
Plus tard, alors qu’un magnifique crépuscule annonce la tombée de la nuit, Yann Cariou, le capitaine du Belem, nous le confiera.
Il n’est pas prêt d’oublier l’escale de Rabat. «C’est ici à Rabat que je prends le commandement du Belem. Rabat, c’est un peu pour moi comme le commencement d’un nouveau cycle… ».