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Le 23 décembre, le parquet avait annoncé la réouverture de l’enquête sur Rolf Stawowiok, victime présumée de la junte, disparu le 21 février 1978. “Nous avions annoncé que nous allions demander un mandat d’arrêt international, et il a été émis entretemps”, a indiqué à l’AFP Thomas Koch, porte-parole du parquet.
Rolf Stawowiok, âgé de 20 ans au moment des faits, né en Argentine mais détenteur de la nationalité allemande par son père, travaillait comme chimiste dans une usine de Buenos Aires, quand il a disparu alors qu’il allait rencontrer des amis dans le centre-ville, selon le témoignage de ses collègues.
Sa famille pense qu’il a dû être pris pour un membre des “Montoneros”, organisation politico-militaire péroniste de gauche, démantelée par Videla. Mais elle assure que Stawowiok, qui vivait avec sa famille dans la capitale argentine, n’avait aucune activité clandestine.
Les magistrats allemands estiment pouvoir démontrer que Stawowiok a été victime d’un meurtre, des traces sur son cadavre, récemment découvert, montrant qu’il a été fusillé, avait expliqué fin décembre le porte-parole. Ils ont donc rouvert l’enquête pour “meurtre” à l’encontre de l’ancien général Videla.
Jorge Rafael Videla fut le leader du putsch du 24 mars 1976. Il dirigea jusqu’en 1981 un régime tenu pour responsable de la mort ou la disparition de 30.000 personnes, selon des organisations des droits de l’Homme.
Le parquet de Nuremberg avait ouvert à la fin des années 1990 une enquête sur les responsabilités de l’ancienne junte argentine dans le meurtre et l’enlèvement d’Allemands.
“Un mandat d’arrêt avait déjà été émis et transmis au gouvernement argentin, mais sans résultat”, a rappelé M. Koch. La justice allemande avait cessé ses poursuites après le refus opposé par les autorités argentines à la demande d’extradition en 2005. Le parquet de Nuremberg attend de voir si le gouvernement allemand transmet le mandat d’arrêt à l’Argentine et s’il demande son extradition.
“Il y a un nouveau mandat d’arrêt, qui repose sur de nouveaux aspects de l’affaire, même s’il ne change pas en tant que tel grand chose à la situation”, a indiqué M. Koch. “Sur ce que fera le gouvernement à ce propos, et s’il transmettra la demande au gouvernement (argentin), je ne peux pas faire de commentaires”, a-t-il ajouté, mais “une démarche directe du parquet de Nuremberg auprès des autorités argentines n’est pas possible, cela doit passer par les ministères idoines”.
Condamné à la réclusion à perpétuité lors d’un procès historique de la junte militaire en 1985, Videla avait été amnistié cinq ans plus tard par l’ancien président Carlos Menem. En 2007 un tribunal avait annulé cette grâce et cette annulation avait été confirmée en appel en juin 2009. La Cour suprême doit encore se prononcer.