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«En menant cette mission d’information, nos objectifs étaient clairs. D’abord, il s’agit de rendre accessibles au plus grand nombre de Marocains les médicaments. Ensuite, il nous paraît évident que la pérennité de l’Assurance maladie obligatoire passe par la baisse des prix des médicaments. Il faut savoir que 2/3 des Marocains ne bénéficient pas de l’AMO. La maîtrise du coût du médicament peut fortement contribuer à l’extension de l’assurance maladie obligatoire», soutient Khalid Hariri, le rapporteur général de la mission d’information sur le prix des médicaments.
Après une enquête minutieuse de plusieurs mois où différents intervenants ont été rencontrés et auditionnés –Association marocaine de l’industrie pharmaceutique, Maroc Innovation Santé, CNOPS, CNSS, syndicat des pharmaciens et celui des médecins…- les députés ont donc rendu leur copie pour confirmer ce que tout le monde savait déjà : la cherté du médicament en terre marocaine. Plus grave encore, au cours de leurs investigations, les parlementaires ont découvert des distorsions qui invitent fermement à la réflexion. Exemple, le prix d’une même molécule et marque varie du simple au triple. «Nous avons ainsi constaté que le prix d’un même médicament avec la même molécule et le même conditionnement peut varier du simple au triple. Nous avons également eu à constater une aberration à nos yeux inexplicable et qui donne à voir un fabricant vendre le même produit sous des conditionnements à peine différents à des prix allant du simple au double. Sans parler de ces médicaments prescrits pour des maladies lourdes où l’on trouve un prix public et un prix hôpital. Ici, la différence est énorme », fait remarquer un député qui a fait partie de la mission d’information.
En fait, les prix de vente des médicaments changent d’un canal à l’autre. Du prix public au prix hôpital, les marges sont aussi mouvantes que les sables et le Marocain paie trop, en comparaison avec la Tunisie par exemple où un antibiotique comme «Amoxil» est 66 fois moins cher que chez nous.
Prix des médicaments :
qui est responsable ?
Les députés n’y vont pas par quatre chemins et le disent clairement : entre 2006 et 2008, les citoyens de ce pays ont payé 1,1 milliard de dh en trop sur les 12 molécules d’origine les plus vendues dans les officines marocaines.
Toujours dans la série des révélations qui font mal, les députés enquêteurs font état de pressions exercées «pour l’obtention et le maintien du prix public Maroc» à des taux élevés. «Le calcul des marges de distribution, 30% pour le pharmacien et 10% pour le grossiste est contradictoire avec une politique de généralisation des génériques», note le rapport final de la mission d’information sur les prix des médicaments.
Des génériques dont la généralisation est loin d’être à l’ordre du jour même si la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, assure que «c’est l’un des objectifs majeurs de la stratégie du ministère. «Nous devons avoir une offre de génériques sans doute en moins grand nombre, mais surtout à des prix nettement inférieurs à ceux qui sont pratiqués aujourd’hui», a déclaré la ministre istiqlalienne dans une interview accordée cette semaine à l’hebdomadaire «Actuel».
Prix des médicaments, qui est responsable ? C’est aujourd’hui la vraie question qui est posée. Si pour les pouvoirs publics les responsabilités sont ici partagées, il n’en demeure pas moins que le texte sur la révision des prix des médicaments est loin d’être clair.
En attendant, l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique, AMIP, organise sa riposte et prépare des éléments d’informations «parce que le citoyen a le droit de savoir». «Cette mission d’information parlementaire est un exercice d’expression politique utile et le débat est toujours important en démocratie. L’analyse du rapport des députés est en partie subjective. Il faut faire la part des choses et nous allons nous employer à le faire», a déclaré à Libération l’un des dirigeants de l’AMIP.