Après le Maroc, l’émissaire onusien fait escale à Tindouf : Ross face au défi de faire bouger la position du Polisario

L’escale à Tindouf de Christopher Ross a été sans surprise,  comme on devait s’y attendre. Personne ne devait se faire illusion d’ailleurs sur un infléchissement dans la position du Polisario, puisque la décision se prend tout simplement à Alger et non à Tindouf. «Le jeu de polichinelle a encore opéré à fond à partir d’Alger, la seule à pouvoir décider de la suite à donner au processus de négociations », relève Mohamed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS).  Les observateurs sont unanimes à dire que l’escale de Tindouf n’a été que de pure forme; « juste pour ne pas griller la politesse à un Polisario visiblement mal à l’aise dans son rôle de perroquet », ironise un spécialiste du dossier. Les échos qui nous sont parvenus de Tindouf n’apportent d’ailleurs rien de nouveau, sinon ces sempiternels hors-sujets sur les droits de l’Homme posés par le Polisario comme un préalable à la reconduite du processus de négociations bloqué depuis janvier 2008. A l’opposé de la position du Royaume du Maroc, qui a rejeté clairement l’option obsolète du référendum, exhortant la partie adverse à négocier sur la base de l’offre d’autonomie, le Polisario s’acharne dans sa fuite en avant. Le front semble oublier, à l’insu de son gré, que les négociations  de Manhasset ont été engagées sur la base de la solution d’autonomie. Et c’est ce que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, s’est employé à rappeler, vendredi à l’issue de la visite de l’émissaire de l’ONU Christopher Ross. “L’initiative d’autonomie a été élaborée à la demande des Nations unies”, a rappelé le chef de la diplomatie marocaine. Et ce n’est surtout pas un hasard si toutes les résolutions émises par le Conseil de sécurité depuis le lancement du processus de Manhasset en juin 2007 avaient souligné le caractère «sérieux» et «crédible» de la proposition d’autonomie, considérée par les plus grandes puissances comme étant la meilleure alternative au conflit. L’ancien diplomate onusien, le Hollandais Peter van Walsum, a été franc en déclarant que cette proposition était la seule solution politique « réaliste ».  L’actuel médiateur onusien, Christopher Ross, va-t-il réussir à rendre le Polisario à cette évidence ? « C’est mon intime conviction que, grâce à la volonté de chacun, nous parviendrons à résoudre cette question qui pèse sur toute la région », a assuré le responsable onusien, à l’issue de sa visite au Maroc vendredi dernier. Mais l’absence de « bonne foi » de la part du Polisario, qui serait intéressé autant qu’Alger par la perpétuation du conflit, démontre que le chemin est encore long pour parvenir à cette « paix des braves». Preuve de cette « mauvaise foi » du Polisario, c’est sa tentative désespérée de détourner le débat de sa véritable place : au lieu de répondre clairement à la question de la reconduite des pourparlers, il préfère fuir en avant en reprenant les sempiternelles sérénades sur les « droits de l’Homme » au Sahara marocain. Le dernier épisode qu’il a servi à l’émissaire onusien n’est autre que la vraie fausse « grève de la faim » que la bande de Mohamed Salem Tamek dit observer depuis jeudi dernier à la prison de Salé. C’est parti pour un nouveau film marathon de jérémiades sur le «sort » de cette bande, accusée de « collusion» avec des services étrangers.
Récapitulons : Si l’escale marocaine de Christopher Ross s’est achevée sur une note optimiste, celle de Tindouf n’a rien apporté d’intéressant.