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Faut-il se réfugier derrière une bien commode fatalité ? La responsabilité en incombe-t-elle aux seules intempéries ? Pour Mohamed Al Achaari, membre du Bureau politique de l'USFP, « l'ampleur d'une telle tragédie impose à tous de chercher la vérité sur cette catastrophe ». « Il n'est pas normal que l'on considère ce qui s'est passé comme une fatalité et qu'on en explique la cause par les intempéries, surtout quand il s'agit d'une mosquée du 18ème siècle. C'est tout simplement du mépris pour les familles qui ont perdu l'un des leurs à l'intérieur de ce lieu de prière », s'indigne l'ancien ministre de la Culture, natif de Zerhoun, à quelques encablures de Meknès.
Si ce cacique du parti de la Rose salue l'ouverture d'une enquête judiciaire relative aux circonstances de l'effondrement du minaret de la mosquée Al Berdeyinne, « une enquête qui déterminera les responsabilités des uns et des autres », il en appelle avec force à la reddition des comptes. « Il semblerait qu'il y a eu déjà un incident dans cette mosquée, signalé par l'Imam. Pourquoi n'a-t-on pas jugé bon de réagir ? Pourquoi personne ne réagit pour que la médina de Meknès ne soit plus une bombe à retardement ? La mosquée n'est pas un édifice de l'oubli. Les fidèles s'y rendent 5 fois par jour. Un rendez-vous de grande importance y a lieu tous les vendredis. Ce n'est donc pas un lieu qui passe inaperçu. Dans un souci de justice, d'efficacité et de sécurité pour l'avenir, il est primordial de mettre un terme à toutes les peurs qui vont maintenant naître autour des mosquées. A Meknès, la population va désormais se rendre à la mosquée, le cœur brisé certes, mais avec le sentiment d'être en danger ».
Qui contrôle quoi ?
D'une démocratie à l'autre, et face à des catastrophes de cette ampleur, la réaction est immédiate. Il s'agit d'abord et avant tout de déterminer les responsabilités, de demander des comptes et de sanctionner ceux et celles reconnus coupables. L'opinion publique a besoin de savoir que les responsables ont été interrogés, entendus et sanctionnés. « La règle de droit et la démocratie imposent que les responsables rendent des comptes », soutient le membre dirigeant du PPS Nabil Benabdallah. Quelques heures seulement après le drame de Meknes, le bureau politique du parti aux destinées duquel préside Ismaïl Alaoui rendait public un communiqué appelant au strict respect des règles d'urbanisme et d'architecture dans les édifices publics et privés. « Nous avons salué la constitution de la commission d'enquête judiciaire mais dans le même temps nous disons qu'il est essentiel ici de déterminer les responsabilités. Ce sont plusieurs dizaines de vies qui ont été confisquées», soutient l'ex-ministre de la Communication.
C'est exactement ce que pense Salah El Ouadie, porte-parole du Parti Authenticité et Modernité. Ouverture d'une enquête et détermination des responsabilités sonnent comme une revendication nécessaire au deuil des familles et « au plus jamais ça. » « L'enquête judiciaire ordonnée par le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Meknès suite aux instructions du ministre de la Justice va très probablement déterminer les responsabilités des uns et des autres. Un rapport sera certainement publié et les poursuites seront engagées. C'est du moins ce qui se passe en démocratie », croit savoir ce membre fondateur du PAM.
Les médinas du Maroc sont, on le sait, en péril. Tous les jours ou presque des demeures vétustes s'effondrent. Tous les jours, le drame est frôlé, témoignant d'un patrimoine urbain en danger. « L'effondrement du minaret de la mosquée Bab Al Berdieyinne est un avertissement. Il n'y a pas d'expertise, il n'y a pas de contrôle de tous les monuments et édifices vétustes. Les risques ne sont pas mesurés. Il est temps de se mettre au travail. Il nous faut regarder l'avenir et au vu du drame que Meknès vient de vivre, l'avenir risque d'être grave. Aujourd'hui, le rôle du Parlement est d'interpeller le gouvernement au sujet des mécanismes de contrôle à mettre en place pour qu'il n'y ait plus de minarets qui tuent », conclut le député PJD de Fès Lahcen Daoudi.