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Il est impératif de réorienter la gouvernance au sein de l'ONU et d'en remodeler les mécanismes pour hâter la réalisation du développement durable et faire face aux défis avérés dans ce domaine, ont mis en avant les participants au colloque "Développement durable et changement climatique: Quel rôle des organisations multilatérales", organisé du 12 au 14 août à Asilah.
Relever les défis du développement durable, y compris celui de la gestion du changement climatique, est une nécessité impérieuse à laquelle l'ONU doit s'atteler avec rigueur et célérité, ont-ils souligné lors de ce colloque organisé dans le cadre de la 29 session de l'Université d'été Al-Mouaatamid Ibn Abbad (36è Moussem d'Asilah).
Dans une déclaration à la MAP en marge des travaux de cette rencontre, l'ancien ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a fait observer que "la gouvernance des Nations unies est calquée sur le modèle des pays les plus riches", notant que pour remettre les pendules à l'heure, "il faut changer la gouvernance globale de l'ONU".
"Le monde du Sud est sous-représenté dans le système des Nations unies et c'est là où le bât blesse", a-t-il dit, considérant qu'il s'agit là d'"un problème politique plutôt que d'un problème des technocrates".
Il faut aborder la corrélation climat-développement dans le cadre d'un partenariat égalitaire, a insisté l'ancien vice-président de la Commission européenne selon qui "l'ONU s'est montrée incapable d'aborder les sujets et d'aboutir à des résultats palpables".
Invité à intervenir lors de ce colloque, l'ancien chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos a indiqué que l'ONU se doit d'améliorer sa "capacité représentative" et de progresser avec fermeté vers le développement escompté.
M. Moratinos, également membre de la commission consultative du Centre des relations internationales et du développement durable, basé à Belgrade, a, à cet égard, appelé à remettre en question l'efficience de la mobilisation onusienne, en perspective du prochain Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement, en 2015.
Il a aussi plaidé pour l'élaboration d'une Déclaration universelle sur l'environnement et exhorté l'ONU à promulguer une Charte du développement, comme pour le domaine des droits de l'Homme.
L'ancien chef de la diplomatie espagnole a, en outre, souligné l'inéluctabilité de transcender la crise économique et financière actuelle par l'entremise de l'économie verte et de la mobilisation de toutes les ressources énergétiques, mettant en avant l'importance du dialogue rigoureux et inclusif dans la réalisation du développement durable.
D'autre part, M. Moratinos, un habitué du Moussem d'Asilah, a noté que cette manifestation culturelle fait désormais figure d'un Forum de dialogue et de réflexion fructueuse, forte en cela de la pertinence des thématiques retenues.
Un parterre de responsables, penseurs et académiciens ont, par ailleurs, relevé que le développement durable a pour fondements la solidarité et l'harmonie entre tous les secteurs, gouvernementaux et non-gouvernementaux, les institutions multilatérales et le secteur privé, dans le but de ressusciter les efforts déployés par l'ONU dans ce sens et de mettre au point un nouveau mode de réflexion en la matière.
Ont notamment pris part à ce conclave de trois jours, Vuk Jeremic, le président du Centre des relations internationales et du développement durable (CRIDD) et l'ancien président pakistanais Shaukat Aziz.
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