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Mis à l’épreuve du Covid-19, plusieurs Etats industrialisés ont décidé de réorganiser leurs chaînes de valeur, d’opter pour une relocalisation nationale ou régionale. Cette tendance actuelle, dans laquelle s’inscrivent les chaînes de valeur industrielle, pourrait éventuellement constituer une opportunité pour le Maroc. C’est dans ce sens qu’Amine Laghidi, expert international en stratégie de développement et en diplomatie économique et président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), révèle dans une interview accordée à la MAP, les enjeux de cette relocalisation et l’intérêt d’une co-industrialisation entre diverses économies et le Maroc.
Quels enjeux présente le mouvement de relocalisation observé à l’échelle internationale pour le Maroc ?
La crise actuelle a démontré l’importance de rebâtir les chaînes de valeur mondiales de manière plus fiable, avec plus de transparence, de traçabilité et de compétitivité, sans oublier la rapidité. La relocalisation a été certes exacerbée par la pandémie et la crise politique, économique et sociale qui en a découlé. Cependant, ces prémices étaient déjà mises en place, notamment avec des annonces de part et d’autre, par des chefs d’Etat dans un certain nombre de pays européens, soulignant la nécessité de retourner au nationalisme. La pandémie du Covid-19 n’a fait que contribuer à l’accélération de certains vecteurs de cette relocalisation, ou du moins accélérer une décristallisation (repositionnement des différents acteurs). La relocalisation apporte une solution à la problématique actuelle qui correspond à maintenir les chaînes de valeur compétitive dans un contexte de crise économique caractérisé par une rareté de ressources qu’on doit optimiser. Il s’agit également de proposer des produits de qualité, de répondre à des enjeux stratégiques, à savoir la création d’emplois et de richesse, et d’assurer avant tout la mission principale de toute chaîne de valeur, celle de la continuité et non de la rupture, comme que nous l’avons observée au début de la propagation de la pandémie. Le meilleur moyen de répondre à cette relocalisation serait de transformer cette notion d’une menace potentielle à une opportunité. Une relocalisation bien gérée peut devenir une co-industrialisation transmutant du statut de menace à celui d’un outil de relance économique en 2021. C’est de là que je propose ce concept de la co-industrialisation qui consiste à industrialiser et bâtir une chaîne de valeur autonome ensemble, entre le Maroc et l’Europe ou encore le Maroc et l’Afrique, dansle cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), tout en tenant en compte l’ouverture sur le transatlantique, l’Asie et le Moyen-Orient.
Comment le Maroc peut-il tirer profit de cette co-industrialisation ?
La co-industrialisation nous permet de transférertout ce qui était importé avec un temps de transport de plus de 15 jours et de le reproduire ensemble au Maroc avec d’autres pays partenaires. Le Maroc dispose, à cet effet, d’une grande capacité qui lui permet de servir plusieurs ports internationaux en moins de 15 jours maritimes, grâce notamment au port Tanger Med.Le Maroc est un hub de fait pourl’Europe. LeVieux Continent ne peut pas rapatrier toutes ces activités, compte tenu du coût que cela comporte, en termes d’investissements et de transports, mais également du temps nécessaire pour atteindre un niveau d’activité requis, ceci étant dans une période de crise. L’idée est donc de penser à rapatrier d’une manière intelligente tout en travaillant ensemble. Le contexte mondial actuel et futur constitue une opportunité d’investissement dans les provinces du Sud, notamment dans le cadre de la co-industrialisation, le sourcing stratégique des pays africains frères et la distribution. L’établissement d’un hub de sourcing stratégique dans les provinces du Sud au Maroc, à titre d’exemple la ville de Dakhla, pourrait permettre aux industries et marchés européens d’avoir une meilleur sélection des matières premières et intrants, avec des coûts moindres. Cela offrira également plusieurs avantages, à savoir une diversité des fournisseurs, un stockage stratégique centralisé, et évitera une rupture de stocks de matières premières, tout en optimisant le stock de sécurité. Tout ceci représente un grand avantage pour les pays européens mais aussi africains qui disposeraient ainsi de nouveaux débouchés économiques plus permanents et donc de plus de ressources financières en devises, avec le Maroc comme hub de sourcing et au niveau d’export pour l’Europe et transatlantique. Le nouveau port de Dakhla peut ainsi jouer ce rôle puisqu’il dispose d’une position idyllique pour le faire.
Pouvez-vous nous citer des exemples de cette co-industrialisation au niveau du Maroc ?
L’industrie pharmaceutique est un volet fondamental sur lequel le Maroc et l’Europe peuvent travailler ensemble, tout comme le Maroc et l’Afrique. Les produits pharmaceutiques peuvent donner lieu à une co-industrialisation, tout comme l’industrie agroalimentaire, notamment au niveau de la pêche où on peut co-industrialiser dans une logique durable particulièrement dans les provinces du Sud. Au volet agricole, le Maroc peut être un hub de sourcing pourles produits agricoles venant de l’Afrique. Les industries à forte valeur ajoutée, notamment les industries électroniques où le Maroc dispose de tout le potentiel et l’expertise nécessaires, peuvent être une voie de co-industrialisation avec l’Europe.Au niveau de l’industrie aéronautique, le Maroc peut être également perçu comme hub de stockage et de maintenance d’avions, puisque le pays dispose d’un excellent parc de stockage d’avions, dans un temps où plusieurs aéroports sont en sous utilisation.Somme toute, il faut faire preuve de créativité et transformer la menace en opportunité pour créer de nouveaux marchés, assurer de nouveaux besoins et transformer la notion de relocalisation en une solution aux problèmes actuels liées au Covid-19. Ils’agit d’une occasion pour le Maroc d’attirer de nouveaux investissements, notamment dans les provinces du Sud qui sont de véritables portails vers l’Afrique. Des investissements en provenance non seulement de l’Europe, mais également d’autres pays qui désirent maintenir leurs parts de marché, tout en offrant plus de proximité et en s’adaptant aux besoins du marché, en vue de garantir une continuité de la chaîne de valeur même en temps de crises et éviter dans le futur des ruptures fatalestelles que celles vécues au début de la pandémie. In fine, la solution sera de transformer cette menace en opportunité stratégique grâce à une diplomatie économique efficace et desjoint-ventures qui créent de la valeur et des emplois pour toutes les parties, tout en prenant en compte les spécificités du monde post-Covid-19 d’un point de vue économique, culturel et social.
Quels enjeux présente le mouvement de relocalisation observé à l’échelle internationale pour le Maroc ?
La crise actuelle a démontré l’importance de rebâtir les chaînes de valeur mondiales de manière plus fiable, avec plus de transparence, de traçabilité et de compétitivité, sans oublier la rapidité. La relocalisation a été certes exacerbée par la pandémie et la crise politique, économique et sociale qui en a découlé. Cependant, ces prémices étaient déjà mises en place, notamment avec des annonces de part et d’autre, par des chefs d’Etat dans un certain nombre de pays européens, soulignant la nécessité de retourner au nationalisme. La pandémie du Covid-19 n’a fait que contribuer à l’accélération de certains vecteurs de cette relocalisation, ou du moins accélérer une décristallisation (repositionnement des différents acteurs). La relocalisation apporte une solution à la problématique actuelle qui correspond à maintenir les chaînes de valeur compétitive dans un contexte de crise économique caractérisé par une rareté de ressources qu’on doit optimiser. Il s’agit également de proposer des produits de qualité, de répondre à des enjeux stratégiques, à savoir la création d’emplois et de richesse, et d’assurer avant tout la mission principale de toute chaîne de valeur, celle de la continuité et non de la rupture, comme que nous l’avons observée au début de la propagation de la pandémie. Le meilleur moyen de répondre à cette relocalisation serait de transformer cette notion d’une menace potentielle à une opportunité. Une relocalisation bien gérée peut devenir une co-industrialisation transmutant du statut de menace à celui d’un outil de relance économique en 2021. C’est de là que je propose ce concept de la co-industrialisation qui consiste à industrialiser et bâtir une chaîne de valeur autonome ensemble, entre le Maroc et l’Europe ou encore le Maroc et l’Afrique, dansle cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), tout en tenant en compte l’ouverture sur le transatlantique, l’Asie et le Moyen-Orient.
Comment le Maroc peut-il tirer profit de cette co-industrialisation ?
La co-industrialisation nous permet de transférertout ce qui était importé avec un temps de transport de plus de 15 jours et de le reproduire ensemble au Maroc avec d’autres pays partenaires. Le Maroc dispose, à cet effet, d’une grande capacité qui lui permet de servir plusieurs ports internationaux en moins de 15 jours maritimes, grâce notamment au port Tanger Med.Le Maroc est un hub de fait pourl’Europe. LeVieux Continent ne peut pas rapatrier toutes ces activités, compte tenu du coût que cela comporte, en termes d’investissements et de transports, mais également du temps nécessaire pour atteindre un niveau d’activité requis, ceci étant dans une période de crise. L’idée est donc de penser à rapatrier d’une manière intelligente tout en travaillant ensemble. Le contexte mondial actuel et futur constitue une opportunité d’investissement dans les provinces du Sud, notamment dans le cadre de la co-industrialisation, le sourcing stratégique des pays africains frères et la distribution. L’établissement d’un hub de sourcing stratégique dans les provinces du Sud au Maroc, à titre d’exemple la ville de Dakhla, pourrait permettre aux industries et marchés européens d’avoir une meilleur sélection des matières premières et intrants, avec des coûts moindres. Cela offrira également plusieurs avantages, à savoir une diversité des fournisseurs, un stockage stratégique centralisé, et évitera une rupture de stocks de matières premières, tout en optimisant le stock de sécurité. Tout ceci représente un grand avantage pour les pays européens mais aussi africains qui disposeraient ainsi de nouveaux débouchés économiques plus permanents et donc de plus de ressources financières en devises, avec le Maroc comme hub de sourcing et au niveau d’export pour l’Europe et transatlantique. Le nouveau port de Dakhla peut ainsi jouer ce rôle puisqu’il dispose d’une position idyllique pour le faire.
Pouvez-vous nous citer des exemples de cette co-industrialisation au niveau du Maroc ?
L’industrie pharmaceutique est un volet fondamental sur lequel le Maroc et l’Europe peuvent travailler ensemble, tout comme le Maroc et l’Afrique. Les produits pharmaceutiques peuvent donner lieu à une co-industrialisation, tout comme l’industrie agroalimentaire, notamment au niveau de la pêche où on peut co-industrialiser dans une logique durable particulièrement dans les provinces du Sud. Au volet agricole, le Maroc peut être un hub de sourcing pourles produits agricoles venant de l’Afrique. Les industries à forte valeur ajoutée, notamment les industries électroniques où le Maroc dispose de tout le potentiel et l’expertise nécessaires, peuvent être une voie de co-industrialisation avec l’Europe.Au niveau de l’industrie aéronautique, le Maroc peut être également perçu comme hub de stockage et de maintenance d’avions, puisque le pays dispose d’un excellent parc de stockage d’avions, dans un temps où plusieurs aéroports sont en sous utilisation.Somme toute, il faut faire preuve de créativité et transformer la menace en opportunité pour créer de nouveaux marchés, assurer de nouveaux besoins et transformer la notion de relocalisation en une solution aux problèmes actuels liées au Covid-19. Ils’agit d’une occasion pour le Maroc d’attirer de nouveaux investissements, notamment dans les provinces du Sud qui sont de véritables portails vers l’Afrique. Des investissements en provenance non seulement de l’Europe, mais également d’autres pays qui désirent maintenir leurs parts de marché, tout en offrant plus de proximité et en s’adaptant aux besoins du marché, en vue de garantir une continuité de la chaîne de valeur même en temps de crises et éviter dans le futur des ruptures fatalestelles que celles vécues au début de la pandémie. In fine, la solution sera de transformer cette menace en opportunité stratégique grâce à une diplomatie économique efficace et desjoint-ventures qui créent de la valeur et des emplois pour toutes les parties, tout en prenant en compte les spécificités du monde post-Covid-19 d’un point de vue économique, culturel et social.